Ce film parle de solitude, ou plutôt non, de mal-être dans une impression de solitude parce que les personnes qui nous entourent ne sont vraiment celles qu'on aimerait. Mais surtout par le biais de l'amour espéré déçu, enfin surtout d'un coté et on saura vite duquel lorsque l'on mentionne l'acteur principal: Benoît Poolvoerde. A partir de là on a droit à une litanie de scènes plus ou moins intériorisées sur les états d'âmes du héros, avec une vulgarité de langage normalisée mais plutôt moins que d'ordinaire au cinéma et une accroche émotionnelle intégralement dévolue à la cigarette, le palliatif sans lequel aucun sentiment ne peut s'exprimer, tant et si bien que pratiquement tous les acteurs sont des toxicomanes aguerris. Je sentais déjà l'odeur que devaient empester les lieux de tournage rien qu'à regarder. S'il leur faut des personnages assortis à leurs penchants incontrôlables, comment voulez-vous que les films touchent tous les publics! Et il n'y a pas que ça, la plupart des personnages ont des mines de déterrés, et les comportements sont irrationnels, pour ne pas dire imbéciles. La voisine semble avoir délégué la garde et l'éducation de son fils au personnage principal qui officie de père au final, sans qu'elle ne se préoccupe de ce qu'il peut inculquer à son enfant. la femme que notre "héros" épie tente de suicider ou alors a glissé du toit (mais qu'était allée y faire en pleine nuit?) sans qu'il y ait la moindre explication. La famille de la fille étale sa vie et se dispute devant un étranger qui vient d'être invité pour la première fois. Et le fait également qu'il soit appelé, lui, suite à l'accident sous-marin de la fille et que personne d'autre que lui ne soit à son chevet à l'hôpital. Tout ça ne tient pas debout, mais c'est cinéma pourra t'on me rétorquer. Soit, mais que voilà un film qui se traîne, et pourtant il n'est pas si long que ça. Le seul personnage intéressant est le petit garçon, mais on ne se penche guère sur lui que comme élément figuratif d'une situation. En aparté j'aurai remarqué l'école toutes grilles ouvertes, sans caméra, ni surveillance à l'entrée. Ca nous change de la France. S'il te plaît Belgique garde ta liberté d'être... mais ça aussi ce n'est peut-être plus que du cinéma.
Et pour finir, notre héros qui - je ne l'ai pas précisé - exerce le métier de photographe - donne une exposition de toutes les photos volées de son amour parti dans tous les sens du terme et y convie - ou rêve d'y convier puisque subitement il n'y a plus personne - toute sa famille. Photos en noir et blanc mais avec un arrêt sur image sur une planchette de photos couleur - non volées celles-ci car prises à la campagne avec l'accord du sujet. Une ellipse psychologique dont je vous laisserai l'explication car en ce qui me concerne, il est des histoires dont je me demande pourquoi elles sont racontées, c'est tout ce que je peux conclure d'un tel film.
J'aurai tout de même noté 2 phrases dans ce film: "la première des libertés est de ne jamais répondre au téléphone" et "Dès qu'on fouille on détruit": A méditer.