Derniers Avis : Une place sur la terre - Page 7

Il ne suffit pas d'avoir une bonne situation, un bel appartement et de nombreux contacts pour que vous vous sentiez bien dans votre peau. Un mal, ineffable et transparent, peut vous ronger de l'intérieur sans prévenir. Cela fait des années qu'Antoine, un photographe désabusé, connaît cette sensation de malêtre. Mais lorsqu'il sauve la vie d'Elena, une jeune fille voulant se suicider, il va peut-être réussir à trouver ce qu'il a toujours voulu, une place sur la terre.

Le grand point fort de ce film est évidemment Benoît Poelvoorde qui est, comme d'habitude, magistrale. Mais sa force de jeu et sa capacité à tout interpréter de manière apparemment si simple vient peut-être de son naturel, comme si l'acteur ne forçait pas à incarner tel ou tel personnage. Nous retiendrons notamment de lui le passage où il se confie à sa patronne, car il se montre naturellement brillant, simplement humain. Mais Poelvoorde n'oublie pas de faire du Poelvoorde en intervenant avec ses touches comiques (phrasé, langage grossier, humour cynique) qui n'appartiennent qu'à lui. Mais ce point fort est également la faiblesse d'Une place sur la Terre. Bouffant tout le monde à l'écran, le belge réduit les autres à néant et ne permet pas à ce film d'avoir une portée plus globale. En bref, le film ne s'élèverait pas très haut sans sa présence.

Malheureusement, l'actrice principale incarnant Elena n'est pas toujours crédible et loupe certaines scènes. D'autres séquences n'ont pas la portée dramatique que la réalisatrice aurait voulu donner, comme le dîner familial. Surcharger en pathétisme, les personnes à la table ressemblent plus à des cadavres qu'à de véritables humains et n'élèvent à aucun moment le débat sur le comportement de la jeune fille. Une place sur la Terre est long à terminer, avec une absence de dialogues qui se fait sentir à certains moments, et qui rend par conséquent le film un peu lourd. La fin, ratée car inutile, ne fait qu'ajouter de la lourdeur à une narration trop maigre. En effet, Godet ne rentre pas trop en profondeur de ce sujet délicat et le survole parfois.

Là où la liaison entre ces deux personnages centraux fonctionnent, c'est dans leur rapport au temps. Lui souhaite le suspendre en photographiant les corps. Elle a décidé de remonter le temps en jouant des oeuvres de Chopin, ou d'écrire une thèse sur les vestiges d'Égypte. On retiendra également la bonne relation qu'Antoine entretient avec le fils de sa voisine. Ce dernier est le seul à véritablement paraître heureux de vivre, et cela permet d'ajouter de la couleur à la vie du photographe. Une bonne idée, qui ne suffira pas à faire d'Une place sur la Terre un film convainquant.

bien spoiler:
spoiler:
spoiler:
spoiler:

Un film sensible, simple mais intense, profond et très émouvant sur la rencontre et le parcours de 2 êtres touchants non exempts de zones d'ombre ... le tout magnifié par de jolies parenthèses musicales, de belles photos, l'interprétation exceptionnelle de Benoît Poelvoorde et par le charme de Ariane Labed.

Hormis BP, ils ne m'ont pas fait oublier leurs statuts d'acteurs. Avec une Ariane Labed, aussi fade qu'une huitre sans citron.

ça fait plaisir de voir Poelvoorde dans un autre genre que la comédie. Et c'est plutôt bien réussi ! Incroyablement vrai et touchant dans son rôle, Poelvoorde joue son rôle à fond.

Antoine, photographe désabusé et solitaire se lie d'amitié avec son petit voisin, Matéo. Il photographie, à son insu, une de ses voisines (Elena), jeune femme qui, un soir, tente de se suicider. Antoine lui porte secours et tombe peu à peu amoureux d'elle. Elena est tout aussi torturée, éprise d'égalité. Elle s'érige en "sauveuse" mais le monde actuel est cruel et ne correspond pas à ses attentes. Ce film signe là deux beaux portraits d'êtres torturés et troubles. "Antoine" et "Elena" sont deux écorchés, mal à l'aise dans leur vie. Ils auraient pu faire un bout de chemin ensemble mais le destin en a décidé autrement. Benoît Poelvoorde , dans son rôle ombrageux (aux antipodes de son personnage tout en excès et débordements qu'il nous livre souvent) m'a convaincue. "Matéo" est à croquer. Film grave et touchant.

J'ai adoré ce film. Benoît Poelvoorde est bouleversant de justesse. Une émotion qui nous étreint à tout instant. Il y a longtemps que je n'ai pas vu un film aussi bon!

Décidément, Poelvoorde n'a pas fini de surprendre. Tout ici est magnifique, son interprétation en première ligne. Réalisation aux petites oignons (on se croirait parfois tantôt dans du Hitchcock, tantôt dans du Aronofsky). Bande son sublime (presque full piano, envoûtant). Voilà une oeuvre simple, belle et extrêmement touchante.

Déçu. Je m'attendais à rien d'accord, mais je sors de la séance en me disant tant pis. Y aurait pu, y avait de quoi. Manque un peu de folie. En tout cas, je ne suis pas d'accord avec la moyenne des critiques. Je tenais à la dire.

Benoit Poelvoorde. Il est parfois des gens insaisissables avec qui l'on aimerait pouvoir discuter l'espace d'un temps, creuser, comprendre, savoir pourquoi ils peuvent faire marrer un public un jour et le lendemain distiller un mélange de fragilité et de mélancolie, laissant le même public pantois.
Cet acteur dégage quelquechose de rare, fondé sur une sensibilité de cristal. Il ne joue pas un rôle, il est Benoit Poelvoorde. Paul Préboist était lui aussi un peu comme ça, en plus trash.
Un jour au Mathis, rue de Ponthieu, nous nous sommes croisés, l'acteur belge et moi, avons échangé quelques mots, avons ri soudainement et j'ai eu, une fois de plus, la sensation que les gens un peu étranges savouraient la vie d'une façon plus aérienne et romanesque que les raisonnables.
Fabienne Godet, la réalisatrice, lui a fait sans le savoir, cadeau de l'un de ses plus beaux rôles.
Il n'est nullement question dans le cas présent de gaudriole, monsieur Manatane est loin. On touche là à la gravité et à la profondeur de l'habitant le plus illustre de Namur.
Le titre résume à lui seul la détresse du personnage principal, Antoine, photographe pour qui la vie a la couleur de l'ennui. Seul la plupart du temps, il a un ami, d'une trentaine d'années de moins que lui, le fils de sa voisine, qui trouve régulièrement refuge chez lui et qui lui, ne s'ennuie pas au contact du photographe, aux principes d'éducation pour le moins décalés. Il oublie trop régulièrement le vide de son existence et les photos de mariage qu'on lui commande dans les vapeurs de l'alcool, son autre ami, moins bienveillant, celui-là.
Le quotidien d'Antoine suit son cours linéaire, sans relief et sans saveur quand un jour, la musique du piano d'une voisine attire son attention. Les mélodies de Chopin et les charmes de la voisine, incarnée par Ariane Labed, vont donner à Antoine l'entrain qui lui manquait tant. Cette voisine va peu à peu devenir sa raison de vivre, pour le meilleur, pour le pire...
Emouvante, intelligente, lente, cette comédie dramatique est essentiellement portée par Benoit Poelvoorde avec l'aisance qu'on lui connaît, épaulé par Ariane Labed, à la justesse et au cynisme parfaits et par le petit Max Baissette de Malglaive, qui deviendra grand, dans le landerneau du cinéma français.
S'il doit y avoir un film sur la solitude, ça pourrait être "Une place sur la terre", qui peu à peu lève le voile sur un certain optimisme, compliqué à entretenir mais qui a au moins le mérite de se montrer.

Une place... de cinéma foutue !
J'ai voulu voir ce film pour son synopsis qui sur paraissait intéressant et pour Poelvoorde que je n'avais plus revu depuis l'excellent "Les émotifs anonymes".
Quelle déception ici ! Cette histoire inconséquente et ses personnages flous ne procurent aucune émotion, malgré le jeu de BP irréprochable (à la limite du surjoué quand même).
On a ici une oeuvre noire sans consistance c'est à dire tristounette au possible (et ce ne sont les quelques traits d'humour faciles qui nous sauvent de l'ennui !).
Finalement, on a envie d'une seule chose : en finir avec le film (qui se veut cinéma d'auteur mais qui n'en a pas du tout l'épaisseur) pour retrouver l'air respirable de la rue et le sourire !
Respirable, c'est le cas de le dire, car les scènes, bourrées de clopes (le film a été sponsorisé par Marlboro ?), le sont beaucoup moins ; il y a tellement de cigarettes grillées qu'on en est presque incommodé. Pourtant je vous assure, le fumée est restée dans l'écran !

Film noir avec un poelvoorde touchant sur une histoire noire.

La qualité du film se trouve d'abord dans son casting et ce trio bouleversant. Benoît Poelvoorde prouve que quelque soit le registre il est l'un des meilleurs acteurs francophones actuel. On découvre dans ce film Ariane Labed, une vraie gueule de cinéma que l'on devrait revoir vite à l'écran. Enfin, je ne suis pas toujours convaincu par la prestation d'un enfant au cinéma mais je dois dire que là, le jeune Max Baissette de Malglaive m'a bluffé. Sur l'ensemble du film, c'est une belle histoire, très émouvante mais que je n'aurai surement pas trouvé génial sans ce casting de qualité.

Magnifique !! Ce film est d' une grande sensibilité et Benoit P. tout en finesse , en émotion , surfant au gré de ses humeurs entre renoncement , désespoir , humour , passion , tendresse .
L' histoire nous mène on ne sait où , une situation , une réaction pas forcément attendue mais qui vient du plus profond . Les gros plans sur les regards sont profonds , expressifs . J' en redemande

Une histoire touchante, très humaine. Acteurs impeccables. Mais la réalisation est moyenne: tout est intellectualisé, elliptique, suggéré. C'est à mon sens trop maitrisé, trop technique. On a du mal à vraiment ressentir les émotions, il faut aller chercher loin! Globalement j'aime bien le film, mais quand même quelques coups de gueule: spoiler: le photographe est beaucoup trop nice guy, on n'y croit pas. N'importe qui aurait essayé d'aller plus loin avec la fille, se serait battu pour l'avoir, serait parti en Egypte, etc. La fille est aussi triste et révoltante que le monde qui l'entoure: elle repousse le photographe qui a des sentiments sincères pour elle, et quelques jours après couche avec le premier gars venu en Egypte?? Quelle morale pour les rapports homme-femme? Enfin pas hyper clair pour moi pourquoi la fille est suicidaire: parce que le monde est triste?? Et quel rapport avec la statue dans la mer? Si quelqu'un veut bien m'expliquer...