Sorti à l'époque ou la Trilogie Spiderman de Sam Raimi et les X-Men triomphaient au cinéma, ce film a dû paraître has been auprès du public converti à la cause des super héros. Quand on sait que ce long métrage est aussi l'adaptation d'un comic book, cela fais sourire et rager à la fois.
Je n'irai pas par quatre chemins. "La Ligue Des Gentlemen Extraordinaires" est un grand film fantastique et un grand moment d'aventures et d'action en compagnie des plus grands héros et vilains de la littérature du XIX ème et XX ème siècle. C'est un film d'une autre époque également. De par son parti pris de planter ses décors et son scénario à l'aube d'un XX ème siècle uchronique et sous forte influence steampunk, par le traitement dont bénéficie les personnages ( tous sont nantis d'une personnalité travaillée, ce qui est rare voir inexistant dans les films héroïques modernes ) et par des dialogues parfois un peu désuets mais qui font toujours mouche. C'est aussi pour cela qu'il occupe une place confortable dans mon cœur de cinéphile : pour son aspect hors du temps assumé et la richesse de son contenu ( pas moins d'une trentaine de référence aux écrits icôniques de l'ère victorienne ainsi que des environnements et une atmosphère a classer quelque part entre Conan Doyle et Lovecraft ).
Les mauvaises langues iront parler d'effets spéciaux numériques parfois kitch ( ceux là même pardonerons les effets visuels niveau PS2 d'Avengers 2, un film sorti en 2014, ou les ratés de Star Wars Épisode II : l'Attaque Des Clones ) ou insisterons sur les dialogues très littéraires ( carburer à fast and furious est nocif pour la maîtrise du français ) ou encore irons légitimer le lynchage du film en se ralliant à l'avis négatif d'Alan Moore, le créateur de la ligue ( auteur prolifique mais aussi éternel insatisfait lorsqu'il s'agit d'une adaptation d'une de ses bande dessinée ). Que de vaines tentatives afin de saquer un film qui certes, exige certaines connaissances littéraires souvent pointues pour être pleinement savouré, mais qui est avant tout révélateur de la fin d'une époque : celle des héros traditionnels au profit de celle des super héros. Mais tout bien réfléchi, les uns feraient ils partis de notre imaginaire si les autres n'avaiant pas été là avant eux ?
Le film permet également de pouvoir assister à l'un des derniers rôles de ce géant du cinéma qu'est Sean Connery et qui campe pour l'occasion un Alan Quatermain vieillissant et livrant un baroud d'honneur aussi époustouflant que sobre.
Du grand spectacle, une intrigue captivante à défaut d'être révolutionnaire et un plaidoyer plus que convaincant en faveur de la ( re ) découverte des chefs d'œuvre de la littérature occidentale.
Un film que je revois toujours avec la même passion que lorsque que je le vis pour la première fois lorsque j'avais 6 ans. Que de souvenirs.