Film de science-fiction et d'anticipation, réalisé par Norman Jewison, Rollerball n'est malheureusement pas une grande réussite. L'histoire se déroule en 2018, dans un monde futuriste de type dystopique, dans lequel les nations du monde ont disparu, remplacées par des cartels économiques planétaires, les corporations. Cependant, il existe toujours au sein de cette société un besoin de purger régulièrement les pulsions violentes parcourant la population. C'est pourquoi, les corporations ont crée le rollerball, une compétition sportive brutale. Jonathan, un joueur vétéran de ce sport, est le capitaine de l'équipe de Houston et une véritable star mondiale. Mais il va être contraint de devoir mettre un terme à sa carrière sous la pression de ses dirigeants. Ce scénario, élaboré d'après la nouvelle "meurtre au jeu de boules" de l'auteur William Harrison, est prometteur sur le papier mais hélas décevant dans les faits. En effet, l'intrigue débute en nous immergeant immédiatement dans le vif du sujet, à savoir une opposition entre deux équipes afin de nous familiariser avec cette discipline. Seulement, la suite est beaucoup moins palpitante et nous propose environ deux heures d'ennuies. Seulement deux autres matchs auront lieux pendant cette durée. L'un à la moitié du visionnage et l'autre à la fin. Résultat, entre ces rencontres répétitives qui se ressemblant toutes, aux règles de jeu incompréhensibles et à l'action n'étant pas aussi violente et jouissive qu'espérée, on se coltine de longues scènes sans aucun rythme, soporifiques, d'une grande mollesse et sans ambiance. Si les thématiques abordées sont louables, le récit ne parvient pas à captiver à cause de son manque de vie. C'est même presque mensonger tant le jeu n'est pas au cœur du sujet, préférant se focaliser sur des séquences s'en éloignant beaucoup trop étalant les états d'âmes de Jonathan. Même l'enjeu principal n'a pas vraiment de sens tant c'est débile de vouloir évincer de l'équipe son meilleur élément. Une vedette pour laquelle on a bien du mal à ressentir de l'attachement tant il est beauf. De plus, elle est incarnée par un acteur sans aucun charisme en la personne de James Caan. Le seul autre rôle qu'on retiendra est celui tenu par John Beck. Autrement, le reste de l'équipe n'a aucune utilité ni aucune personnalité, le récit s'attardant uniquement sur la star. Forcément, les relations entretenues par ces individus ne fonctionnent pas. La faute à un jeu d'acteur moyen et surtout à des dialogues insipides échangés et prononcés sans énergie. Cela a pour conséquence de véhiculer un ton trop neutre ne procurant absolument aucune émotions, ni amusement, ni tension, ni tragédie. La forme ne vient malheureusement pas sauver le fond. Effectivement, la réalisation de Norman Jewison manque cruellement de dynamisme et fait assez daté. Même lors des scènes de matchs sa mise en scène ne parvient pas à insuffler de l'ardeur. Les décors sont eux peu marquants hormis cette piste servant d'arène. Ce visuel terne est accompagné par une b.o. peu présente étant en grande partie responsable du manque d'atmosphère. De surcroît, ses compositions sont sans impacts les rares fois ou elles se font entendre. Cette initiation à cette pratique mortelle s'achève sur une fin au léger goût d'inachevé faisant dire tout ça pour ça. Car oui, en conclusion, Rollerball n'est pas un film divertissant mais plutôt plombant, ayant trop peu de qualités pour en faire un métrage méritant d'être visionné.