La première partie du film, dans les allées et prétoires d'un tribunal correctionnel, a les vertus du docu-fiction. A travers la mission de l'avocat commis d'office incarné par Roschdy Zem, le fonctionnement ordinaire et quotidien de la justice nous semble à la fois juste et édifiant.
Si la réalisatrice peine à convaincre que le commis d'office Antoine Lahoud est, faute d'affaires lucratives, autant dans la dèche que ses clients impécunieux, les réflexions que Lahoud livre sur son métier lèvent un voile sur certains aspects prosaïques, voire cyniques, de sa mission. Le film prend un tour inattendu par la suite, lorsque le scénario projette l'avocat dans le polar, polar au demeurant léger, suivant la désinvolture et la causticité de Lahoud.. Cette rupture de ton et d'esprit fait suite au soudain revirement moral de ce dernier qui, par cupidité et contre rémunération, se dit prêt à
prendre la place d'un truand lors d'une visite en détention. Quitte à prendre quelques années de prison.
En passant du côté des avocats véreux, tel son confère joué par Jean-Philippe Ecoffey, et des voyous, Lahoud glisse, et les seconds rôles avec lui, d'une réelle authenticité vers la caricature. Dès lors, les protagonistes et l'intrigue s'avèrent, certes plaisants dans le divertissement, mais superficiels. Au point qu'on se demande si la réalisatrice n'aurait pas mieux fait de poursuivre dans la chronique judiciaire rigoureuse.