Thriller, réalisé par Robert Harmon, dont c'est le premier long-métrage, Hitcher est un film de bonne facture. L'histoire nous fait suivre Jim Halsey, un jeune homme roulant sur une autoroute déserte du Texas en direction de la Californie, qui va prendre en stop un homme. Seulement, ce voyageur solitaire s'avère être un tueur psychopathe avec lequel il va rentrer en confrontation pour tenter de survivre. Mais en plus d'être victime de sa folie meurtrière, il va devoir faire face à la police qui le prend pour le criminel. Ce scénario, s'inspirant d'une histoire vraie s'étant déroulée en 1950, est prenant à visionner pendant toute sa durée d'un peu plus d'une heure et demie, en dépit d'une durée qui aurait méritée d'être un peu écourtée. Et pour cause, les macabres péripéties que va infliger le bourreau à sa proie ont tendance à être répétitives à la longue. Néanmoins, on assiste pendant tout ce temps à un voyage vers l'horreur donnant lieu à des scènes de courses-poursuites sanglantes. L'ambiance se veut particulièrement sombre, brutale et inquiétante, faisant monter la tension constamment avant d'accoucher de faces à faces tenant en haleine. L'ensemble est porté par un tueur parfaitement incarné par un Rutger Hauer au sourire sympathique apposé sur un visage maléfique. Ce dangereux faciès est à la fois sadique, déterminé, inarrêtable et increvable, prenant un malin plaisir à faire souffrir sa proie en lui faisant subir un moment éprouvant aussi bien physiquement que psychologiquement, en plus de lui faire endosser ses meurtres. Une proie jouée par C. Thomas Howell qui est loin d'être aussi convaincant et charismatique que son bourreau. Le reste de la distribution comprend Jennifer Jason Leigh, Jeffrey DeMunn ou encore John M. Jackson pour les rôles les plus en vue. Tous ces individus entretiennent des rapports de force tendus, soutenus par des dialogues manquants de consistance. Sur la forme, la réalisation du cinéaste américain se veut qualitative. Sa mise en scène est soignée et offre des séquences d'action honorables. De plus, elle évolue dans des environnements naturels désertiques et rocheux très plaisants. Ce visuel passant de l'ombre à la lumière du jour est accompagné par une bonne b.o signée Mark Isham, dont les compositions renforcent l'atmosphère menaçante. Cette confrontation routière s'achève sur une fin satisfaisante venant mettre un terme à Hitcher, qui, en conclusion, est un film efficace.