Comédie dramatique, romantique et fantastique, écrite et réalisée par Michel Gondry, La Science Des Rêves est un très beau long-métrage d'une créativité débordante. L'histoire nous fait suivre Stéphane, un jeune méxicano-français timide ayant décidé de revenir vivre en France où sa mère lui a trouvé un emploi. De nature créative, il découvre que son travail consiste seulement à aider à la fabrication de calendriers. Une activité banale et ennuyeuse pour lui. C'est alors que, stimulé par la redécouverte de l'appartement où il a passé son enfance, il se réfugie dans le monde des rêves. Mais son existence va basculer lorsqu'il va faire la rencontre de Stéphanie, sa voisine, qui prend goût à son excentricité. Ce scénario nous plonge pendant un peu plus d'une heure et demie dans un récit d'une grande richesse absolument délicieux. On se délecte de vivre cette existence sous forme de conte mêlant songes et réalité, créant une expérience singulière. Le récit aborde de nombreuses thématiques à travers cette rencontre amoureuse nous faisant passer par tous les sentiments entre mélancolie, tendresse et innocence. Les scènes plus invraisemblables et imaginatives s'enchaînent avec bonheur tant chacune d'elle est pleine d'idées, cassant toutes les barrières pour nous embarquer dans un voyage onirique. Le ton mêlant drame, romance et comédie trouve un équilibre parfait. L'ensemble est porté par des personnages particulièrement attachants, interprétés par une distribution fortement appréciable comportant Gael García Bernal, Charlotte Gainsbourg, Alain Chabat, Sacha Bourdo, Emma de Caunes, Miou-Miou, Aurélia Petit, Pierre Vaneck, Stéphane Metzger et Jean-Michel Bernard. Chacun de ces comédiens mérite d'être cité tant tous les personnages parviennent à trouver leur place. Tout ce beau monde entretien des relations procurant de nombreuses émotions, soutenus par des dialogues aussi profonds, qu'amusants selon les circonstances très changeantes, déclamés en plusieurs langues. Sur la forme, la réalisation du cinéaste français déborde d'imagination. Sa mise en scène jouit d'une grande liberté d'action en implémentant des éléments totalement loufoques à des moments pourtant réalistes. L'esthétique change constamment et propose de nombreuses techniques autres que la prise de vue réelle pour nous transporter dans des rêves magiques. Ce visuel délirant et unique est accompagné par une b.o. tout aussi éclectique afin de coller à toutes ces extravagances. Si ses compostions sont agréables, elles manquent tout de même de marquer les esprits et manque d'un thème permettant d'identifier le métrage. Cette plongée dans le sommeil s'achève sur une très jolie fin à la hauteur des attentes, venant mettre un terme à La Science Des Rêves, qui, en conclusion, est une œuvre féérique devant absolument être admirée.