Gondry et le cinéma, c’est un peu du « Je t'aime… moi non plus» comme dirait un certain M. Gainsbourg et une certaine Mme Jane Birkin. Et d’ailleurs, ça tombe bien, puisque dans La Science des Rêves, leur charmante fille Charlotte Gainsbourg, nous honore de son superbe jeu d’acteur (blague ! ).
Visuellement, bien que l’univers de La Science des Rêves soit original, il est également très moche. Le film est tout de même sorti 2 ans après le très bon "Eternal Sunshine of the Spotless Mind" du même réalisateur, et parait pourtant avoir 20 ans de plus. Alors je veux bien croire que le budget n’était pas le même mais quand même… L'espèce de stop motion dégueulasse qu'on voit tout le long du film n'est plus utilisé aux US depuis au moins 20 ans. Et les scènes ou le héros vole dans les airs, c’est de la franche rigolade, même dans la série Lois et Clark, c’était mieux réalisé ! Mais bon admettons, que c’est pour donner un côté old school, vintage et tout le tralalala. A la limite, s’il n’y avait que ça, pourquoi pas, mais le pire reste à venir…
Le jeu d’acteur est tout simplement minable. Le seul acteur à peu près potable étant probablement Alain Chabat mais même lui n’arrive pas à sauver le fiasco de ce casting foireux.
La bande-son c’est du grand n’importe quoi, les musiques sont placées aléatoirement et ne collent absolument pas à ce qu’on voit à l’écran. Quant aux dialogues, c’est une véritable catastrophe. Comme à son habitude, Charlotte Gainsbourg murmure dans sa barbe et on peine à entendre ce qu’elle raconte. Le pire étant le pseudo-accent espagnol du protagoniste principal qui devient très vite pénible, et qui lui confère davantage un air d’autiste de haut niveau, plutôt qu’un air d’immigré mexicain.
Pour ce qui est du scénario, je ne sais même pas quoi dire tellement c’est fade. Encore un film à l’eau de rose sans grand intérêt, auquel s'ajoute un humour facile et pas toujours inspiré. Pour couronner le tout, la narration est confuse pour donner l'impression d'être en présence d'un film intellectuel, mais le résultat est surtout pompeux.
Finalement, ce qui ressort dans le cinéma de Gondry, c’est qu’il donne l’impression de se chercher en s’essayant à diverses expériences cinématographiques. Le hic, c’est que ça se sent et ses films souffrent d’un cruel manque d’aboutissement. Au lieu d’essayer de trouver son propre style, il patauge dans divers univers, sans jamais arriver à y jeter son ancre. La polyvalence peut-être une qualité, à condition de savoir s’adapter, ce que Gondry tente maladroitement de faire, mais pas toujours avec succès.
Non vraiment, il n’y a pas grand-chose à sauver de ce film désuet et bricolé. Certains pourront éventuellement apprécier la prise de risque artistique, mais honnêtement, je ne vois rien d’autre de louable.