Premier film de Michael Cimino, sorte de road-movie mélangé aux codes des films de gangsters. S'il n'a rien à envier aux films que le réalisateur fera plus tard, Le Canardeur reste un divertissement de qualité qui propose un scénario en béton porté par un duo d'acteurs excellent qui fonctionne très bien : Jeff Bridges dans son plus jeune âge et Clint Eastwood. L'histoire fonctionne en plusieurs étapes, du road movie entre nos deux protagonistes, les introduisant eux, leur personnalité, ce que crée leur différence d'âge, jusqu'aux retrouvailles des anciens compagnons d'armes "Thunderbolt", beaucoup plus hargneux et violent que le duo regroupé. Sorte de désillusion au fur et à mesure que l'on avance dans le film, le spectateur se sent davantage impliqué dans le personnage de Jeff Bridges, qui s'amuse et se moque mais dès lors qu'il entre dans la cour des grands, en particulier pour le braquage, il n'est plus vraiment sûr de lui. Cette confiance que l'on pouvait ressentir au tout début du film, où Clint Eastwod se fait plus discret. Les rôles s'inversent dès que le braquage a lieu. Ce fil fonctionne très bien car les personnages sont bien écrits et sont très ancrés dans la réalité. Les deux autres sont en revanche peut-être un peu trop caricaturaux mais ça ne fait pas tâche au film. Après, il y a quelques longueurs mais elles sont vite oubliées par la mise en scène et l'interprétation de tous les acteurs. Quant aux scènes de combats elles ont certes un peu vieillis mais restent efficaces. Le Canardeur est un bon film qui se suit sans problèmes, une première réussite de la part de Cimino qui va davantage être perçu comme une légende du 7e art dans ses prochains films. Et les quelques musiques sont un bonheur pour les oreilles et sont très bien ancrées dans l'histoire.