Comme il l’indique au cours d’un entretien avec Michael Henry Wilson à propos de son long métrage Heaven’s Gate, Michael Cimino ne fait pas un cinéma d’idées mais un cinéma de personnages, accorde une place importante, sinon centrale, à ses acteurs. Son premier film en témoigne : quoi de mieux qu’un buddy movie pour mettre en valeur un duo d’acteurs, en l’occurrence Clint Eastwood – pour qui il avait déjà scénarisé Magnum Force – et Jeff Bridges qu’il retrouvera dans Heaven’s Gate ? Aussi Thunderbolt and Lightfoot surprend-il par son ton général, décomplexé et proche de la pochade : ses personnages sont presque tous de grands enfants qui jouent à l’adulte avec des armes à feu, mangent des glaces à la pistache, deviennent vendeurs de glaces en guise de couverture pour financer leur casse, se déguisent en dame le temps du braquage, cachent un butin derrière le tableau noir de l’instituteur, tels des cancres assis au fond de la classe. La légèreté des protagonistes se rejoue dans la structure même du long métrage qui épouse les mouvements du duo de tête sans jamais prendre l’initiative de l’action ni dynamiser inutilement le récit. L’osmose qui se fait progressivement entre Thunderbolt et Lighfoot devient celle qu’entretient l’œuvre avec son spectateur, une osmose que Cimino pense comme un crescendo dramatique au terme duquel le couple d’amis, devenu mythique, se séparera pour toujours. Le film ne cesse d’articuler vie et mort, blague et gravité, de ses enjeux intrinsèques à leur traitement constamment sur le fil du rasoir, et dont la frontière poreuse dit quelque chose de l’époque de réalisation (les années 70), de son rapport libéré au monde. Les corps se vêtissent et se dévêtissent, ils clopinent ou galopent dans des champs de blés, sont transportés ou marchent à pied. Les corps de deux acteurs magistraux et à l’alchimie essentielle, saisis dans des paysages que subliment la photographie et la direction artistique (signée Tambi Larsen, que l’on retrouvera dans Heaven’s Gate). Un immense buddy movie, aussi tendre que bouleversant.
Eastwood avait du flair et il ne s'est pas trompé en offrant à Cimino de réaliser son premier film avec ce "Canardeur" racontant l'errance de deux marginaux braqueur aussi différent que proches joué évidemment par Eastwood en personne et par Jeff bridges qui allait se faire un nom avec ce rôle. Le côté polar est clairement secondaire, on s'intéresse clairement plus à l'errance à travers les paysages du centre des usa ou l'on retrouve déjà tout le talent de Cimino avec ces décors naturelles magnifiques et un sens du détail incroyable dans les arrières plans transcender par le cinémascospe.
Premier film du futur réalisateur de "The deer hunter" ou "Voyage au bout de l'enfer" en version française, Le canardeur" mélange habilement les genres commençant par le road movie pour enchaîner avec le film de braquage, le tout sous influence un peu westernienne. Si le duo Eastwood/ Bridges fonctionne on a forcément une préférence pour le second. Un jeune un peu fou ne voulant vivre que d'argent facile et de femmes. Une bonne pioche que nous avons là, film peu connu de Michael Cimino mais qui vaut le coup d'oeil.
Je me demande si Michael Cimino n'aurait pas été une inspiration pour les frères Cohen. En tout cas c'est tout à fait le style de film qui m'ennuie, j'ai tenu une heure (grâce au jeune chien fou Jeff Bridges).
Premier film de Cimino et totalement dans la veine des productions des années 70 . Un budy movie à part et très attachant par les personnages . Un très bon film .
Une histoire de potes démerdards, amusant et un brin hors la loi sur fond de grands paysages incroyables. Michael Cimino donne dès son premier film le vertige par un sens du cadrage tout à fait hallucinant. Autrement dit, de nombreux plans ( ceux en extérieur surtout) sont des pépites de cadrage et de choix à la fois des lieux et des points de vue. Après, le film tient aussi pour son duo d'acteurs génial et amusant. Un grand film, bien pensé et imagé et bien joué; une réussite.
Contrairement à beaucoup d'avis,je trouves que ce Eastwood n'est pas terrible."Le Canardeur"(piètre traduction d'ailleurs)se réclame de la veine des road-movies libertaires des années 70,avec la valeur montrée à l'indépendance et à la vie de bohème.Réalisé par le jeune Michael Cimino(qui explosera plus tard),le film retrace avant tout l'amitié entre un jeune extraverti et ouvert(Jeff Bridges,touchant)et un ex-braqueur aux illusions perdues(Clint Eastwood,en retrait pour une fois).Ils s'attachent l'un à l'autre malgré leurs différences,et mème 2 autres hommes ne pourront les séparer(saufà la fin...)Les paysages de l'Idaho sont mis en valeur.Mais impossible d'etre indulgent sur un montage des plus saccadés,des baisses de rythme inexplicables et des allusions qui ont bien vieillies.Bien ancré dans son époque,mais dispensable.
À mi-chemin entre le buddy-movie et le braquage organisé façon Ocean's Eleven, le premier film de Michael Cimino est un vrai petit road-movie très sympathique. L'histoire est bien ficelée, les scènes d'action rares mais réussies et les personnages terriblement attachants, d'un Clint Eastwood loin de ses rôles de Dirty Harry à un Jeff Bridges encore tout jeunot, complètement déluré et toujours blagueur, en passant par les géniaux George Kennedy et Geoffrey Lewis, celui retrouvant Eastwood pour la deuxième fois après L'Homme des hautes plaines... La première partie, un peu longuette, n'est pas vaine car elle instaure une certaine amitié progressive avec nos deux protagonistes principaux, puis les liens avec leurs nouveaux comparses, prêts à tout pour empocher un sacré paquet d'argent en volant une banque sécurisée. L'histoire est donc touchante, généralement bien rythmée par des répliques cinglantes et des engueulades à la Marx Brothers, très bien interprétée et dont le final est aussi poignant qu'imprévisible. Ne vous fiez pas au titre français trompeur, ce film plutôt méconnu est à voir (malgré son doublage V.F. ridicule).
Le Canardeur est d'abord un road movie lèger, aux antipodes des sombres chef d'oeuvres de Cimino (Deer Hunter...). L'esprit bon enfant des acteurs est assez communicatif. Quand le film se transforme en film de braquage plus sérieux en revanche, l'ennui survient du fait d'une réalisation trop laxiste. La fin est touchante.
En connaissant un peu le cinéma de Michael Cimino il m’a été parfois difficile de ne pas me référer à tel ou tel film de l’auteur de « Voyage au bout de l’enfer », ou bien d’imaginer ce que le jeune cinéaste de l’époque a pu puiser dans l’histoire du cinéma américain. Ceci dit, ce premier film est quasi exemplaire d’un style qui s’appuie beaucoup sur la personnalité des protagonistes. Qu’ils réussissent ou pas importe peu, c’est ce qu’ils en feront qui nous intéressent. Et ce qu’ils en font, c’est du grand cinéma ! Clint Eastwood déjà parfait dans son costume de vieux renard solitaire et Jeff Bridges aussi inconscient et exubérant , qu’au premier jour, dans un de ses premiers grands rôles . Pour en savoir plus
Une simple histoire d'amitié entre deux criminels, l'un jeune, l'autre expérimenté. Rien de plus. Et pourtant, malgré ses airs de déjà-vu, on ne peut qu'apprécier ce film (le premier de Cimino!), aux allures de road-movie croisé avec le film de gangsters. Entre la superbe musique très seventies, les paysages désertiques, les poursuites en voiture, cette histoire de braquage, et les dialogues, on ne peut que se faire plaisir. Le tout est mis en scène de manière fort intelligente, et les effets n'ont pas trop vieillis. Et puis les personnages sont très attachants, en particulier celui de Jeff Bridges, à n'en pas douter dans un de ses meilleurs rôles. Même s'il peut paraitre un peu désuet ou naïf aujourd'hui, on ne peut voir dans ce "Canardeur" qu'un grand bol d'air frais. Un très bon film.
Le canardeur est le premier long métrage réalisé par Michael Cimino. Le premier opus d’une filmographie qui imposera le cinéaste parmi les auteurs les plus doués et originaux du Nouvel Hollywood. Également auteur du scénario, Michael Cimino parvient à enrôler Clint Eastwood comme acteur mais aussi comme producteur du film. L’acteur-producteur et Jeff Bridges forment le duo autour duquel le réalisateur déroule la trame narrative de son film. Les prestations des deux acteurs sont excellentes et complémentaires. La paire ainsi formée fonctionne parfaitement durant ce récit de près de deux heures. Certes non dénué de quelques faiblesses, ce premier long métrage révèle une réalisation maîtrisée pleine des meilleures promesses. Ainsi, Michael Cimino manie avec un certain brio les scènes pour certaines insolentes, pour d’autres insolites spoiler: telles que ce coffre de voiture où nous nous attendons à trouver un cadavre alors qu’il est rempli de lapins blancs ! La formule fait mouche et permet de mettre en relief une belle galerie de personnages secondaires. Une revue d’effectif qui à elle seule justifie le visionnage du Canardeur qui emprunte tant aux westerns de John Huston ou de John Ford qu’aux road-movies.
Certainement pas le meilleur film de Michael Cimino. On est bien loin ici de l'intensité dramatique de "Voyage au bout de l'enfer" ou du génie des "Portes du paradis". Avec ce "Canardeur", Cimino fourbit ses premières armes. Toutefois, l'ensemble manque cruellement de maîtrise. Dieu merci, le maître Eastwood et le tout jeune Jeff Bridges (inoubliable Big Lebowski) font tout leur possible pour sortir le film de sa médiocrité. Hélas, le scénario manque cruellement de cohérence et d'épaisseur pour faire un grand film. Au final, il en ressort un film très inégal teinté de quelques fulgurances comme la mort de Bridges (Lightfoot). Pas indispensable pour les fans de Cimino.
Premier film du réalisateur Michael Cimino, première réussite !!! Je ne dirai pas que j'ai adoré parce qu'il manquait quelque chose quand même mais j'ai bien aimé ! Surtout l'humour noir qui est génial et qui nous fait penser à l'humoir noir de Quentin Tarantino !!! Sinon, le film est souvent lourd à certains passages, des scènes souvent trop longues, mais un film qui à tout son mérite grâce à ses deux formidables acteurs principaux : Clint Eastwood et Jeff Bridges, ainsi que la première réalisation de Cimino, qui n'est pas ratée !!! Du point de vue technique, c'est pas mal mais la musique n'est pas extraordinaire, le scénario de Michael Cimino est un peu tiré par les cheveux, le montage n'est pas génial, mais j'ai beaucoup apprécié les décors, la direction de la photographie et la réalisation de Cimino !!! À voir si l'on n'a rien de mieux de Cimino ("Voyage Au Bout De L'Enfer" par exemple)!!! Dans l'ensemble, ça reste un bon passe-temps ! Bon film !!!!!