En mal de découvertes "fantasy", j'ai regardé "Le Labyrinthe de Pan", en ayant entendu de très positifs échos. Emballé par le visionnage et le climat particulièrement propre à un univers personnel, proche selon moi de celui de Cronenberg, j'ai voulu explorer la filmographie de Guillermo del Toro.
Après un Cronos très cronenbergien à la sauce des années '80 et un Mimic dans la même veine si on fait abstraction de la rigueur imbécile des Weinstein, j'ai été éclaboussé par le talent scénique et scénaristique de ce 3ème opus, une claque magistrale d'une profondeur impressionnante où, déjà, la guerre d'Espagne sert de toile de fond à la confrontation entre l'enfance, pas nécessairement innocente mais vraie, et l'antihéros sans scrupule, ici Jacinto, là le Capitaine.
La sagesse senescente est ici aussi présente, relation enrichissante, comme celles de l'antiquaire (déjà Federico Luppi) et sa petite-fille dans Cronos, Chuy et son père dans Mimic.
L'interprétation est d'une justesse irréprochable, notamment de l'exceptionnelle Maria Paredes ou de Federico Luppi, qui devait d'ailleurs jouer le rôle de Manny dans Mimic.
Un univers propre, disais-je, avec ses obsessions, les années quarante, l'enfance assassinée, le sang, et... les insectes.
Del Toro décrit ainsi ses personnages comme un entomologiste et, ici, la touche personnelle est jouée par les mouches, à la fin.
En bref, ce film est une fabuleuse allégorie de l'abandon et du désespoir mais aussi de la résilience et de l'avenir.