Depuis 20 ans que Christine Angot laboure le même sillon de son traumatisme, je me demandais ce qu'elle pouvait encore avoir à dire... en réalité pas grand chose. Ce qui est touchant dans le film, c'est de la voir Elle, fragile, indécise, marquée, abîmée, et soudain forte, agressive... Un des moment de vérité les plus poignants du film, c'est quand elle dit qu'elle en a marre de ressasser toujours la même histoire. On sent tout le poids de l'inceste qu'elle a subit, et à quel point sa vie en est et en sera toujours affectée.
Est-ce que ça suffit à en faire un film intéressant ? ça aurait pu, mais en fait non...Pas vraiment, parce qu'il n'y a pas le fameux dialogue qu'on aurait pu attendre... Le film aurait pu être une sorte d'enquête pour tenter de comprendre les mécanismes qui ont menés comprendre, il faut écouter, questionner, prendre le temps.
En réalité, comme d'habitude, Angot corrige, reprends, ne laisse pas parler ses interlocuteurs, les engueule et explose dès qu'ils ne disent pas ce qu'elle veut entendre. Alors, forcément, rien ne se passe de "vrai" les échanges sont très frustrants parce qu'on a l'impression que la parole n'est pas "libre" et n'est jamais vraiment juste. Elle est "téléguidée" par Christine Angot qui semble plus chercher de la compassion, des excuses, que la compréhension. Je ne sais pas si elle a eu ce qu'elle voulait et si ce film lui aura été utile. Je l'espère pour elle.