Comment peut on expliquer qu'on ait grandement apprécié "La grande Bellezza" et, surtout, "Youth", deux films du réalisateur napolitain Paolo Sorrentino, et qu'on ne retrouve pas ce même élan positif face à "Parthénope" du même réalisateur ? Cela vient il de vous, état d'esprit du moment, degré de fatigue, ou, tout simplement, du film, qui n'aurait pas les mêmes qualités que les 2 films précédemment évoqués ? En fait, les films de Sorrentino, "Parthénope" compris, sont toujours visuellement très beaux, certains diront trop beaux, avec une mise en scène très virtuose, certains diront trop virtuose. Mais pour dire quoi ? Dans "La grande Bellezza" et dans "Youth", il y avait de la matière. Dans "Parthénope", ce n'est pas vraiment le cas ! Le film se concentre sur le personnage de Parthénope, et est censé nous raconter en parallèle l'histoire récente de Naples. Parthénope, c'est une jeune femme, très belle, très intelligente, à qui ses parents, des gens très riches, ont donné ce prénom venant d'un personnage de la mythologie grecque qui avait beaucoup inspiré l'opéra baroque (Haendel, Vivaldi, Hasse, etc.), et qui serait à l'origine de la création de la ville de Naples. Au cours du film, dont le fond s'avère très creux, on verra de nombreux hommes graviter autour de cette Parthénope, son frère, son premier amour (fils de domestique), un cardinal, son professeur à la faculté, etc. Au bout du bout, l'étonnant est qu'on n'arrive pas à comprendre si "Parthénope" est un film misogyne ou féministe. Tout cela tourné de façon finalement beaucoup plus chichiteuse que virtuose. Alors oui, on saluera le premier grand rôle de Celeste Dalla Porta, l'interprète de Parthénope, qui semble promise à une belle carrière, mais il est douteux que ce film, présenté dans la compétition cannoise 2024, laisse une trace importante dans l'histoire du cinéma. Film vu au Festival de Cannes 2024.