Entré dans la salle à reculons, auréolé du brouillard des critiques négatives et de la nunucherie des positives, j'en suis ressorti conquis.
T.Servillo portait sur ses épaules un gros morceau de La Grande Bellezza à son sommet. Ici G.Oldman appuie de sa qualité en peu de temps d'écran un archétype qui n'a pas besoin de plus. La vraie "star" expérimentée est Silvio Orlando qui avec une composition difficile est un fil rouge durable (il reste efficace même lors de sa dernière scène quand le récit devient pure fable), ombre pygmalion. Mais le parti pris de miser l'essentiel sur des jeunes premiers et des quasi inconnus redonne un souffle frais à Sorrentino sans le faire quitter son sillon que nous avions, nous, quittés sur le biopic Berlusconi que Servillo ne sauva pas.
Parthenope évoluant dans une famille riche pétrie de bons sentiments et d'une dose tragique de climat incestuel (la manière de danser entre la mère et le fils), ne devient pas ce qu'elle devrait être ni selon les critères de ce que sa beauté devrait lui apporter d'après les regards extérieurs ni selon son désir d'accomplissement personnel plus ambitieux bien que partiellement atteint.
Le résultat purement esthétique du film a été salué par ses contempteurs : si tous les cinéastes savaient faire des images ainsi...
Les nombreuses parenthèses philosophiques ou oniriques ditillent une errance qui m'a charmé au-delà des courbes de Dalla Porta (au jeu à la hauteur de l'enjeu). Encore faut-il être sensible à la fantaisie latine (la bagarre entre l'actrice et l'armateur)...
Et Sorrentino comme par autodérision de son incapacité à asseoir un propos carré enchâsse à la suite quelques fausses fins dont 1 voix off durant le générique.
Est-ce creux, écrin vide ?
Comme sous les jupes des filles, et les abysses marins.
Tout ce qui brille n'est pas de l'or, certes, mais j'en ai eu pour mon argent.