Avis sur Heretic

Ce film est plein de discussions comme on n'en a plus, sur le fond (les idées) comme sur la forme (choix des mots). Ça peut rebuter au début, pour un film dit d'horreur ! Mais ça interpelle. Du coup, il y a deux façons de voir ce film.

Une façon : le suivre à la lettre. C'est-à-dire activer ses neurones comme dans un cours de philo. "Comment Dieu t'a montré que ton Église détient la vérité ?" Forcément, ce genre de question intéresse. Mais ça risque d'exciter plus que faire peur (alors que ça le devrait, car ces deux jeunes filles venues pour convaincre voient les rôles renversés dès qu'elles franchissent la porte). Ça peut même devenir rigolo, comme la naissance du Monopoly, comme la sortie de Creep de Radiohead en 1993 (après The Air That I Breathe des Hollies, 20 ans avant), comme invoquer la divinisation de Jar Jar (Star Wars)... Les éternels mensonges de l'humanité pour étonner ou rassurer (ses "itérations").

Ou alors, deuxième façon de voir ce film, laisser ce ronron vous hypnotiser. Se laisser aller sans trop comprendre ce qui s'échange entre les personnages, profiter d'une atmosphère boisée, ambrée, presque sereine. Et attendre. L'air de rien, le pop-corn taille maxi y passera. On comprendra finalement ce qui est très simple à comprendre (de la part d'un cinglé). Il n'y aura ni mystère, ni suite à faire dans sa tête en sortant. C'était distrayant. Ce diable est choqué que les Mormons aient distribué des bibles à Haïti après une catastrophe naturelle. Ça le rend sympa, aux yeux de certains, mais pas aux yeux des deux missionnaires, forcément !

Quelle que soit la façon de voir ce film, on est subjugué par Hugh Grant. C’est l'atout du film. Il est diabolique (comme le dit le synopsis) mais pas une seconde il ne quitte son flegme, son légendaire charme, du tout début à la toute fin du film. C'est un exploit ! Ça peut même constituer un message : le diable est le beau parleur, l'ange qui brille ; il n'est pas un gnome bubonique aux doigts crochus. Mais lui-même ment, comme le monde entier... Cela le perdra-t-il ?

A.G.

Venues vanter les mérites de leur religion, deux jeunes représentantes du culte mormon frappent à la porte de l'affable Mr. Reed qui les invite bien volontiers à rentrer chez lui pour s'abriter du mauvais temps.
Alors que l'odeur d'une délicieuse tarte aux myrtilles cuisinée par sa femme se fait sentir dans la maisonnée, le sympathique occupant des lieux propose poliment aux deux femmes de s'asseoir en sa compagnie et entame avec elles quelques bavardages frivoles sur leurs croyances... avant de devenir sérieux, très sérieux sur le sujet, au point d'en être inquiétant sur ses intentions envers elles...

On ne va pas mentir, l'addition "Hugh Grant + A24 + Scott Beck & Bryan Woods" était très alléchante. Évidemment, le tournant jubilatoire pris par la carrière du génial premier terme, s'éclatant à casser son image de séducteur de comédies romantiques dans des rôles toujours plus inattendus ces dernières années, était déjà irrésistible en soi. Mais alors l'imaginer en psychopathe dans un film de genre marqué du gage de qualité A24 (et on connaît la capacité du studio à étonner niveau propositions hors norme en la matière !) rendait le visionnage de cet "Heretic" obligatoire ! Bon, le dernier élément constitué du tandem de ses réalisateurs-scénaristes était sans doute la donnée la plus aléatoire, ayant plus convaincu à l'écriture d'œuvres pour d'autres qu'à la tête de les leurs (entre un oubliable "Haunt" et un médiocre "65", pas grand chose à retenir de leur filmographie). Mais, heureusement, peut-être contaminé par tous les atouts disposés autour d'eux, le duo de metteurs en scène signe ici, et de loin, leur meilleur et plus passionnant long-métrage !

Comme beaucoup, on n'avait pas résisté à l'envie de visionner la première bande-annonce du film, dévoilant le visage sombre de Mr. Reed à l'égard de celles qui allaient manifestement devenir ses captives mais, en l'état, elle ne nous avait en aucun cas préparé à la manière dont elles allaient être précipitées à ce triste sort.
La montée en puissance de leur prise de conscience vis-à-vis de la personnalité on ne peut plus versatile de leur hôte va en effet s'avérer des plus redoutables, plaçant peu à peu les pions d'une confrontation irréconciliable de deux points de vue théologiques face à des finalités savamment laissées dans le brouillard d'une atmosphère toujours plus pesante. Roublard comme pas permis, "Heretic" met ainsi d'emblée le spectateur dans le même mélange dichotomique croissant de fascination et de trouble qui s'empare des deux jeunes femmes à l'égard de Mr. Reed tout en s'amusant à piocher dans l'immense boîte à outils que lui offre la richesse du genre (du thriller à l'épouvante pure) afin d'aborder la question de la croyance religieuse par un prisme d'une intelligence que l'on n'aurait même pas osé soupçonner.

Jamais avare en surprises (jusque dans ses derniers instants, il est donc difficile de trop en dire), le film de Scott Beck & Bryan Woods ne cesse de donner de l'épaisseur au duel psychologique en train de se jouer sous nos yeux, s'appuyant tout autant sur la démonstration/confrontation la plus littérale d'abstractions synonymes d'œillères pour chacun des camps que sur la question la plus rudimentaire de la survie des deux petites mormones... Et en répercute de la même façon à tous les niveaux de la conception de sa mécanique si bien huilée et révélée au fur et à mesure des évènements: de ses héroïnes qui déjouent les archétypes dans lesquels on pensait les voir trop vite s'enfermer à une réalisation toujours prête à se montrer aussi inventive que le maître des horloges mis en avant par ses soins, en passant par une amplitude continue sur la partie de ping-pong réthorique en train de se dérouler (avec la qualité de dialogues qui va de pair), "Heretic" impressione vraiment par l'identité singulière qu'il se forge dans le genre, cherchant à éviter le piège de la simple itération (et pour cause...).

Enfin, comme attendu, Hugh Grant se -et nous- régale bien sûr dans ce rôle partant de ses mimiques attractives les plus connues pour épouser une noirceur qui lui sied à ravir mais il convient de saluer aussi l'excellente prestation de ses deux victimes, Sophie Thatcher (d'ailleurs interprète de la reprise de "Knockin' on Heaven's Door" du générique de fin) et Chloe East, parfaites pour lui tenir tête.

Certes, quelques grains de sable, comme un point de vue extérieur futile ou une redondance de mini-flashbacks finaux, empêchent de qualifier "Heretic" de véritable coup de maître mais la visite chez ce si étrange Mr. Reed reste un rendez-vous incontournable de cette fin d'année 2024.

Génial!!! A la fois flippant, drôle et intelligent j’ai vraiment passé un super bon moment !! Hugh Grant est exceptionnel dans ce role !

Plus un thriller qu'un film d'horreur, mais une réflexion assez intelligente et intéressante de la religion et de la foi. Deux missionnaires mormones vont malgré elles se retrouver prisonnières de Mr Reed, un homme d'âge mûr bien sous tout rapports en apparence, mais qui va se révéler de plus en plus dérangeant... Le déroulement de l'histoire paraît assez classique quant à ses rebondissements, surtout concernant la deuxième partie du film, avec quelques manques de logique et des incohérences. Cependant, je préfère retenir la thématique des croyances, très bien abordée, portant à réfléchir sur ses dernières ainsi que sur les interprétations, propres à chacun. De plus, Hugh Grant est vraiment la pièce maîtresse du film, convaincant dans ce genre de rôle et cela lui va bien. Oppressant et prenant.

http://cinephile-critique.over-blog.com

Moyennement emballé par Heretic en ce qui me concerne. Je trouve que cela manque globalement d’inventivité et de profondeur. Le film débute pourtant bien, la forme est soignée et le travail atmosphérique est plutôt réussi mais on tombe rapidement dans le grotesque. Les réalisateurs usent un peu trop de mécaniques conventionnelles dans le genre, ce qui rend l’ensemble très prévisible par instants…

Ce film m’a captivé par l’audace de son scénario, brillant et non conventionnel, qui explore avec pertinence et un nihilisme assumé la complexité des croyances religieuses. Tout y semble pensé pour bousculer, questionner et inviter à la réflexion sans sombrer dans le manichéisme. Mais ce qui élève réellement l’œuvre, c’est la performance exceptionnelle de Hugh Grant. Nuancé, incisif et charismatique, il insuffle à son personnage une profondeur remarquable. Une œuvre qui brille par son écriture.

Hugh Grant n'a jamais été aussi glaçant !
Deux jeunes missionnaires mormones, en quête de conversions, frappent à la porte du charmant Mr Reed, sans se douter qu'il va les plonger dans une expérience aussi inattendue que terrifiante.
L'atmosphère, d'abord courtoise et bon enfant, laisse peu à peu place à un climat étrange, puis toxique et oppressant !
Chaque petit détail a son importance dans ce thriller horrifique très bien réalisé et remarquablement casté.
Le film propose, de plus, une réflexion plutôt profonde sur la croyance et la foi, ce qui est un vrai plus pour une oeuvre de ce style.
Angoissant et cynique, une belle réussite dans le style pervers et diabolique !
Site CINEMADOURG.free.fr

Hugh
Est
Renversant
Et
Tellement
Iconique
Chapeau l’artiste

Adieu le gendre idéal laisser place au voisin inquiétant ! Un film qui nous emporte tout du long et nous fait nous interroger sur notre propre foi de manière subtile !

Deux jeunes mormones font du porte-à-porte dans l’espoir de convertir les habitants d’une petite ville. Après une journée infructueuse, elles se rendent chez Mr Reed, un homme charmant en apparence… sauf que son hospitalité va se retourner contre elles.

Après leur survival forestier aussi inoffensif qu’insignifiant (65 - La Terre d'avant - 2023), le duo de réalisateur Scott Beck et Bryan Woods change de registre et nous entraîne dans un huis clos horrifique ou plutôt psychologique devrait-on dire, puisqu’en réalité, le côté horrifique n’est que très peu mis en avant (pas de quoi se faire des frayeurs, de ce côté là, c’est le calme plat).

Heretic (2024) n’est pas le film d’horreur auquel on s’attendait et très clairement, de ce côté là, j’ai été déçu. C’est d’autant plus désagréable que le début s’avérait prometteur, jusqu’à ce que l’on finisse par comprendre qu’en réalité, le film n’est rien d’autre qu’un long (très long) tunnel de dialogues et autres joutes verbales idéologiques et philosophiques, à grands renforts de rhétoriques sur le monothéisme, le Monopoly (oui, oui, vous avez bien lu) et sur la différence que l’on peut faire entre la foi et la religion.

Bref, au début c’est sympa, vers le milieu ça commence à devenir lourd et puis à la fin, on est à la limite de l’indigestion. Malgré un excellent travail au niveau de l’écriture et un casting très sympathique (Hugh Grant grimé en Jeffrey Dahmer et les jeunes mais très prometteuses Chloe East & Sophie Thatcher), le film finit par devenir assommant et nébuleux, dommage.

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Projection avant première , je me suis précipité car ça me faisait vraiment envie à la vue de la bande annonce.
Bilan: déçu ! Rhhaaaa! Ça aurait pu être tellement mieux réalisé!! Il y avait matière à faire un film référence et innovant !
J'aurait du modérer mes attentes avec Scott Beck et Bryan Woods aux manettes , grands faiseurs de bouses genre HAUNT et 65 Terre d'avant , il y avait de quoi se méfier...
Hugh Grant en Mr REED, le maitre de cérémonie , est épatant (comme souvent maintenant quand il joue les méchants)
sa façon magistrale et condéscendante d'expliquer la théologie aux 2 mormondes est un régal ! On s'attend presque à ce qu'on nous refasse le coup du centipède !!
Aprés la 1ère partie traine en longueur et Hugh devient un peu lourd mais surtout j'attendais un "escape game " sanglant et ésotérique ou un genre de Cube pour la seconde partie mais nada spoiler: on tourne dans à peine 2 pièces!!
Comme d'habitude , on va pas assez loin quand une star est au casting des fois que ça écorne son image !! Grrr! D'ou ma profonde déception ! Un thriller prévisible plus qu'un film horrifique , pas mal mais peut mieux faire...

«Bless this mess.»

Réalisé par le duo Scott Beck-Bryan Woods (co-créateurs de la saga «Sans un bruit»), ce nouveau film estampillé A24 met deux missionnaires mormones face à un homme passionné de théologie et trop charmant pour être sincère, qui, lentement mais sûrement, va venir bouleverser les croyances des deux jeunes femmes.
Piégées dans une maison loin de tout, elles ne pourront en sortir qu'à la condition de faire les bons choix face aux épreuves qui les attendent.

Un thriller psychologique sous tension et plutôt bien géré en terme d'ambiance oppressante.
Un quasi huis-clos dominé par un Hugh Grant vraiment convaincant, et prenant un plaisir certain à jouer l'antagoniste manipulateur au regard perçant, aussi dangereux qu'intelligent (bien loin de ses comédies romantiques à l'anglaise), et prêt à tout pour imposer sa vision de la vérité aux yeux des autres.

Un peu plus attendu et démonstratif dans sa seconde moitié, plus horrifique, le film n'en demeure pas moins bien rythmé et assez prenant, marchant plus dans ses mots que dans ses images.

Interrogeant les religions et leurs propres contradictions, une œuvre sur la foi, l'illusion et le contrôle qui, malgré certains défauts, remplit tout à fait son contrat de film de genre.

Quel plaisir de voir Hugh Grant , le séducteur romantique par excellence accueillir deux jeunes mormones venue prêcher la bonne parole
Drôle souvent mais aussi terrifiant , un grand film

Un mélange de thriller, épouvante avec une touche d'humour très noir avec comme thème principale, la croyance, la foi..
Film excellent et niveau acting que ce soit Hugh Grant ou bien les 2 actrices principal, c'est 10/10.
N'hésitez pas. ;)

Hugh Grant ajoute une nouvelle performance à un rôle fait sur-mesure ! Jouant sur la corde raide, assez stressant et prenant, un poil trop long, ce huit-clos est assez orignal et réussi !

Deux jeunes missionnaires mormones se rendent chez M. Reed, un homme excentrique, pour prêcher et tenter de le convertir. Ce dernier va cependant s'avérer bien plus dangereux qu'elles n'auraient pu l'imaginer.
C'était l'une de mes attentes de l'année et je n'ai pas été déçu.
Ce film, comme vous le savez probablement, parle de religion, même de plusieurs religions et même de sexe.
Il pose plein de questions et on s'en pose une quantité incroyable également. C'est le genre de films que l'on ne voit plus au cinéma depuis pas mal de temps.
Dès le début d'Heretic , on est mis dans l'ambiance avec un Hugh Grant qui met directement une ambiance malsaine entre lui et les deux autres personnages principaux féminins du film.
Ce film est extrêmement angoissant, stressant et malaisant, même un peu oppressant avec un léger humour très noir.
On a tellement l'habitude de voir Hugh Grant dans des rôles de séducteur lover qu'il est extrêmement surprenant. C'est un rôle qui lui va à merveille, il m'a mis mal à l'aise pendant tout le film.
Avec une fin surprenante dont je ne m'attendais pas.
Pour moi, c'est une véritable surprise , Je vais me mouiller et dire que, de mon point de vue, que c'est le film de l'année 2024, j'ai adoré Heretic et mon cœur balance entre le 9/10 et le 10/10.