Chroniques de Téhéran est une critique courageuse et bouleversante de la vie des Iraniens face au totalitarisme du pouvoir, aussi absurde que violent.
Mais pour obtenir un film aussi percutant, aussi indispensable, le premier écueil consiste à franchir l’obstacle surréaliste d’une censure inquisitrice.
Les censeurs décortiquent les scénarios. Ils ont une lecture politique et, bien sûr, religieuse des projets de films, allant jusqu’à interroger les acteurs et les techniciens, signe de la paranoïa d’un système oppressif aux abois.
Néanmoins, malgré le manque de liberté, ce pays a donné au cinéma des metteurs en scène de classe internationale.
Depuis Abbas Kiarostami, le réalisateur de la « nouvelle vague » iranienne, jusqu’à plus récemment Jafar Panahi (Taxi Téhéran) Ours d’or à Berlin.
Avec Chroniques de Téhéran, présenté au Festival de Cannes, Ali Asgari est entré définitivement dans la cour des grands !
Son film, Chroniques de Téhéran, nous dépeint avec brio les affres de citoyens iraniens face à l’absurde autorité de ce pouvoir totalitaire où l’administration cherche à contrôler les âmes et les consciences.
Mais la grande force du film tient en particulier au choix formel de mise en scène. Neuf séquences, neuf face à face, dans une grande unité thématique.
La victime est filmée en plan fixe, en proie à ses émotions, le regard sur son oppresseur, lui-même invisible pour le spectateur.
Le « mal » est hors cadre, impalpable, implacable…
Á voir absolument !