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Raphaël G
27 abonnés
11 critiques
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4,5
Publiée le 10 octobre 2024
Que ce cinéma iranien est puissant, d'autant plus ici avec une mise en scène minimaliste quasi documentaire. Durant ces 9 scénettes, on est abasourdi par la vie quotidienne marquée par une violence constante appuyé par des rapports de domination et un dogme éminemment puissant. Un procédé filmique simple mais redoutablement efficace nous fais ressentir une autorité invisible, sonore et omniprésente.
Passé le parti-pris de galerie de portraits en plan fixe avec des dialogues hors-champs, le réalisateur dont la volonté est de mettre en valeur toute l'absurdité du régime autoritaire d'Iran, touche les limites de ses choix artistiques en tournant un peu en rond. Certains modules fonctionnent à merveille et font mouche comme cette petite fille moderne dans un magasin de vêtements glacent le sang. On comprend que le film soit court par sa structure redondante.
Après avoir réalisé de nombreux courts-métrages en solo ainsi qu'un long-métrage chacun, Ali Asgari et Alireza Khatami s'associent pour mettre en scène des gens ordinaires confrontés à des personnes avec un certain pouvoir de différents milieux. Neuf vignettes qui font un constat absolument terrible d'une gestion liberticide et totalement intrusive. Interdiction de donner un prénom occidental, de s'habiller comme ils veulent, de faire ce qu'ils veulent avec qui ils veulent, etc. Il y a des donneurs de leçons, des procédures administratives qui se transforment en interrogatoire, du harcèlement moral, de l'abus de pouvoir, etc. On ne voit jamais les interlocuteurs, mais on sent leur pouvoir et surtout leur emprise sur la personne qu'ils ont en face d'eux. Certains sont des employés de l'état, mais pas tous, ce qui rend leur façon de faire encore plus perturbante. Une satire simple et efficace qui est à la fois amusante et dérangeante. En tout cas, une œuvre qui a tout d'une plongée en enfer...
Neuf scènes du quotidien, neuf face à face entre illustrant les déboires d’un personnage, à chaque fois différent, face à l’administration ou aux injonctions officielles. Si le film est léger (par sa durée, son ironie et son format), il est aussi politiquement explosif. Car il s’agit ici de montrer comment la rigidité d’un système politico-religieux dépassé vient s’insinuer dans la vie des Iraniens pour en broyer les élans. Une charge ardente et efficace, pleine de fraîcheur et d’ironie amère, contre l’absurdité d’un régime kafkaïen et conservateur qui pèse sur le quotidien des Iraniens.
En quelques tableaux bien acides le réalisateur nous scanne les travers les dérives d’un régime qui nie la liberté. Une bureaucratie qui allie big brocher et kafka . Aucun pathos, aucun répit, à chaque portrait le couperet tombe, c’est assez glaçant tout en gardant une note d’humour.
Un film glaçant, percutant sur la société iranienne....Le procédé est simple, en plan américain, on laisse dialoguer avec des interlocuteurs que l'on ne verra jamais, une personne donc qui immanquablement va être censurée...C'est diablement efficace et l'on réalise à quel point il faut défendre notre culture occidentale, face aux islamistes....Le religieux devient dictature. C'est pire que Big Brother, l'islam en Iran....spoiler: .Un homme tatoué doit se mettre à poil pour avoir son permis, un demandeur d'emploi doit prouver qu'il sait faire des ablutions.. Une jeune femme se fait courtiser ( je suis très gentil) pour obtenir un emploi . Pauvres iraniens, on les empêche de respirer.....La religion est partout et c'est une catastrophe nationale si on comprend ce film, dont je me demande comment il a été autorisé...Le réalisateur devra fuir l'Iran, à n'en point douter....C'est un film choc, une dizaine d'interviews donc d'iraniens face à la caméra ( même un réalisateur de cinéma, c'est diablement intelligent, on devine qui). doit se défendre face à celui qui l'interroge, car ce sont véritablement des interrogatoires auxquels on assiste....Diable quel film, je reprend mon souffle, le diable n'est pas là où l'on croit....La preuve avec ce film glaçant donc....Précipitez vous....Défendons nos valeurs, même imparfaites......Sinon ?????
Court métrage intéressant qui décrit l’absurdité dans laquelle vivent tous les jours les Iraniens. Les scènes de vie sont très classiques et pourtant déconcertantes, et c’est en ça qu’on voit la différence avec l’occident. Le dispositif est cependant très répétitif et arrive à un peu nous ennuyer même en 1h15. Les sujets mis en avant et la façon de tourner rendent toutefois ce film agréable à regarder.
C’est avec «Persepolis» de Marjane Satrapi qu’en 2007, j’ai découvert l’inventivité des auteurs iraniens pour évoquer ce qu’il se passe dans leur pays tout en se préservant un minimum compte-tenu du risque que représente pour eux ou leurs proches, le fait d’oser dénoncer les méthodes du régime politique en place. Et bien «Chroniques de Téhéran» est de la même veine. Tout en subtilité, ce film nous fait voir comment fonctionne au quotidien la société iranienne aujourd’hui. Entre les serviteurs de l’État qui ne font que leur boulot avec plus ou moins de zèle et les braves gens qui doivent immanquablement passer entre leurs pattes pour obtenir le document dont ils ont besoin, se met en scène une relation dont le résultat est cousu de fil de blanc mais dans laquelle chacun donne le meilleur de lui-même. J’imagine que les auteurs ont pris soin de ne pas évoquer les immanquables possibilités de corruption qu’offre le mode de fonctionnement de l’administration iranienne, mais si on les ajoute à ce qui nous est présenté dans le film, le résultat devient alors absolument jubilatoire, sauf pour ceux qui y sont confrontés en temps réel, bien entendu…
Le film nous plonge dans l'Iran d'aujourd'hui de façon réaliste, poétique et avec beaucoup d'humour. Les dialogues sont magnifiquement écrits. La photo très belle. Le dispositif, original, fonctionne parfaitement.
Original et intéressant mais ce n’est PAS DU TOUT UNE COMÉDIE …je n’ai pas ri (et personne dans la salle non plus)…en revanche on ressent bien le caractère d’oppressant d’une société où les hommes dominent les femmes, les patrons dominent les ouvriers, ou la sexualité obsède tout le monde, et où l’absurdité des règlements et des comportements bureaucratiques empoisonnent la vie des citoyens Iraniens.
M'étant beaucoup intéressé aux récentes manifestations pour la liberté des femmes en Iran j'ai été intrigué par l'affiche et je me suis laissé aller voir le film. Ce qui m'a fait adorer ce film c'est la façon dont ils réussissent à dire beaucoup avec très peu. Le film est construit en 9 scènes de dialogues avec un plan fixe qui nous laisse voir à chaque fois qu'un seul personnage. Ce qui lie nos personnages c'est leur statut de victimes dans des discussions avec des personnes du services publics, un patron pervers ou une professeur d'école. Au fil des différentes discussions on découvre des situations ubuesques et malsaines qui témoignent d'une société où le rapport de force est constant pour la moindre demande. Le film nous donne l'impression d'un peuple sous tension constante face à un vieux système aux fondements trop conservateurs et dépassé par les envies de liberté de générations plus jeunes. Le tout se conclut avec une dernière scène magnifique qui arrive comme un présage de l'avenir.
Bref les Chroniques de Téhéran c'est une réalisation et une mise en scène magnifique d'une situation que nous, pays d'Occident ne comprenons pas
Ensemble de témoignages divers et variés sur une série de citoyens iraniens qui nous donnent un aperçu de la dictature au quotidien des petits et mesquins chefs en tout genre. Filmé en général de face, les " autorités" restants en voix off, on savoure, on sourit parfois, et au final on ne peut que compatir aux malheurs de ces personnages qui se heurtent à un mur de mépris. Édifiant!