Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Orno13
11 abonnés
594 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 21 mars 2024
Avant d d'émettre un avis sur ce film, je trouve que les metteurs en scène asgari ali et alireza khatami font preuve d un immense courage, dans la lignée de rassoulof ou panahi. Leur film est une charge virulente contre le pouvoir en place. Le film se découpe en 9 saynètes qui met en scène 9 personnage dans la vie d une société iranienne qui démontre l absurdite, la violence psychologique qui émane des lois en vigueur. Les scènes les plus marquantes sont la jeune fille qui danse dans un magasin d habit où bien l entretien d embauche qui est en fait un harcèlement sexuel. La mise en scène est très épurée seulement 2 personnes par saynètes, filmé en plan fixe ou la personne ayant un quelconque pouvoir sur l autre personne est hors champs, assez simple mais tellement réussi qu a la fin on est hébété devant tant d injustice. Un très bon film à voir absolument
Un série poignante de situations cocasses, mais toujours glaçantes, de personnages variés, dans ce pays où l’arbitraire et l’absurde régnent en maitre, sous couvert d’une religion totalitaire pour laquelle l’individu n’existe pas
"Chroniques de Téhéran" n’est pas un documentaire, même si son sujet s’en rapproche, mais un film de fiction. Il est composé de neuf saynètes toutes filmées selon un protocole identique. On y voit un seul personnage, en plan américain comme le montre son affiche. On comprend bientôt qu’il s’agit d’une panoplie d’Iraniens et d’Iraniennes filmés aux différents âges de leur vie. Ils sont confrontés à un interlocuteur invisible, un détenteur d’une autorité exercée sur eux avec violence et arbitraire : un père de famille se voit refuser d’enregistrer son enfant sous le prénom de David au motif qu’il véhiculerait une influence étrangère, une conductrice de taxi doit acquitter une amende pour avoir conduit sans hijab, un réalisateur est aculé à dénaturer son scénario s’il veut obtenir le visa de la censure, etc.
Le procédé pourrait devenir répétitif. "Chroniques de Téhéran" a l’intelligence de durer une heure et dix-sept minutes seulement et évite ainsi la lassitude qu’il aurait pu faire naître.
Il est diablement efficace. Chaque scène est étouffante sinon irrespirable – ainsi de celle d’une gamine ravissante obligée de cacher sa splendide chevelure rousse dans un hijab informe. La question du port obligatoire du voile revient régulièrement, comme celle de la norme ou de la normalité à laquelle chaque personnage est renvoyé. Chaque personnage aspire à une petite parcelle de liberté qui lui est refusée par une autorité arbitraire. Le seul moyen d’en échapper, comme le fait la lycéenne menacée par sa directrice d’être dénoncée à son père, est d’entrer dans son jeu et d’utiliser les mêmes armes qu’elle.
Tourné au nez et à la barbe (!) des mollahs, "Chroniques de Téhéran" ne se réduit toutefois pas à un procès à charge contre le régime iranien. La société totalitaire qu’il décrit, qui enserre chaque citoyen dans les limites indépassables de ce qui lui est autorisé et de ce qui lui est interdit pour chaque geste de la vie quotidienne, n’est d’aucun lieu ni d’aucun temps. L’entretien d’embauche que subit une jeune femme dont le futur employeur entend exercer sur elle son droit de cuissage, l’examen humiliant d’un homme obligé de se dénuder devant le fonctionnaire censé lui délivrer son permis de conduire sont deux situations qui pourraient survenir n’importe où.
neuf chroniques en plans fixes pour montrer le côté absurde de ce que l on ibflige ai peuple iranien. mais comment vraiment en rire tellement les situations évoquées devraient plutôt nous faire pleurer, ou mieux nous révolter. comme de nombreux cinéastes iraniens à l heure actuelle, le cinéaste à tourné dans l urgence et à su contourner la censure grâce à son format en forme de sketches. un film engagé et courageux qu il faut aller voir en symbole de résistance.
A vu le film iranien « Chroniques de Téhéran » d’Ali Asgari et Alireza Khatami. Le film s’ouvre sur un long plan où l’on voit la ville de Téhéran sortir de la nuit, la ville s’éveille à l’accéléré. 9 scènettes et un seul dispositif cinématographique mais imparable. Plan séquence, caméra fixe, seul le personnage principal est dans le cadre. Humiliations, pressions psychologiques, harcèlement sexuel, questionnements intrusifs, censure culturelle. Tous les personnages vivent sous la pression et avec l’oppression au quotidien. Une petite fille qui a un Sweat « Mickey Mouse » à qui on demande de mettre un voile et qu’on oblige à se regarder dans le miroir, une vieille femme à qui l’on a confisqué son chien (animal impur), une collégienne qui s’est teint les cheveux, un homme qui est tatoué, un metteur en scène à qui l’on demande de faire des coupes drastiques dans son scénario... tous sont brimés par un Etat totalitaire dont toutes les lois ne sont là que pour museler sa population. Les personnages sont résiliants et ne sortent pas du cadre. Chaque histoire s’ouvre sur un écran noir où s’affiche le prénom de celle où celui qui va subir un enchainement de brimades cérébrales. Au fur et à mesure des différentes scènes une tension s’installe qui devient de plus en plus étouffante. La forme cinématographique est diaboliquement efficace. La distribution est excellente et les 9 comédiens qui jouent face caméra ont tous une puissance de jeu uniquement avec leur regard, puisque la plupart du temps ils sont assis. Aucune musique, aucune fioriture. Le dernier plan métaphorique fait miroir à la scène d’ouverture. Le générique de fin défile au son d’une musique métale tonitruante qui permettrai de couvrir les cris de révolte et d’injustice que les personnages et les spectateurs pourraient pousser devant tant d’injustice et d’absurdité. Un film admirable.
Pour qui ne connaît pas Téhéran, le très long premier plan fixe du film de Ali Asgari et de Alireza Khatami peut surprendre. La ville, vue du haut de ses collines, a effectivement une allure assez voisine des métropoles occidentales et on pourrait y ajouter d'ailleurs ses inextricables embouteillages. Les 9 plans fixes qui suivent, comme autant de courtes nouvelles, montrent le quotidien de citoyens aux prises avec le système des mollahs, face à des interlocuteurs (invisibles) qui font appliquer la loi et les consignes religieuses, sans sourciller. Bienvenue en Humilistan, dans un pays où l'absurdité, la rigidité et l'inhumanité rythment la vie des iraniens. Le dispositif du long-métrage, lui-même, est volontairement répétitif, marqué du sceau de l'intangibilité de règles qui renvoient à celles du fonctionnement de l’État et de ses administrations. Évidemment, le film peut sembler peu dynamique mais les dialogues sont vifs et rappellent que l'esprit et l'ironie persans n'ont pas disparu malgré les contraintes et les injonctions liberticides des autorités. Tel quel, Chroniques de Téhéran, à l'image de Taxi Téhéran, adresse un réquisitoire implacable, avec un calme olympien, contre une dictature qui finira bien un jour par mordre la poussière, vaincue par un peuple qui ne renonce pas à la lutte, fût-ce par les biais de l'humour et de la persistance.
Le jour se lève sur Téhéran..et les ennuis commencent pour neuf de ses habitant(e)s ordinaires. Les réalisateurs Ali Asgari et Alireza Khatami mettent en place un dispositif très simple: une caméra fixe sur chacun de leurs personnages et, pour chaque scène, un interlocuteur qu'on ne voit pas. Ce sont neuf courtes histoires de durée égale, sûrement anecdotiques, quotidiennes, pour l'iranien commun mais éloquentes pour le spectateur occidental. Sans virulence ni pathos (on sourit même parfois aux arguties administratives), les cinéastes filment des femmes, des hommes (et une gamine, dans le sujet, imagé, qui m'a le plus touché) confrontés aux blocages de la société iranienne. C'est à peine s'ils perdent leur calme -mais on devine bien qu'il n'ont pas la liberté de se rebeller- face à un despotisme qui élève à peine la voix mais qui les contraint et les humilient: fonctionnaires procéduriers ou zélés, patron harceleur, gardiens de l'orthodoxie et des principes religieux...Chaque sujet évoque une tare de la société iranienne, parfois son hypocrisie et, in fine, invoque les libertés sous contrôle. C'est un film qui fait méditer sur nos propres libertés...enfin peut-être pas ceux qui voient dans notre pays une dictature...
vu le 17/03/2024 à Bron Film iranien qui présente neuf visages, neuf sketchs de la vie quotidienne à Téhéran au pays des mollahs !! Ce film est à voir ne serait-ce que pour découvrir la manière dont les acteurs ont été filmés. C’est surprenant, c’est intelligent. Les situations décrites sont cocasses, parfois touchantes, souvent dramatiques, souvent terrifiantes, indispensables pour dénoncer un régime qui écrase toute velléité d’émancipation. Finement écrit et admirablement interprété.
Ce film commence et se termine par deux plans séquence qui pourraient s’apparenter à de la vidéo-art. Entre les deux neufs saynètes en plan fixe sans contre-champs impliquant neufs habitants de Téhéran en proie à l’administration ou au régime. Totalitaire et absurde. Des mollahs visiblement encore plus stupides qu’ils ne sont rigoristes puisque ce film ultra-politique a réussi à passer sous les radars de la censure. Du punk iranien.
Délicieusement subversif, ce film est une excellente surprise. Critique ouverte de la politique Iranienne et des contraintes religieuses imposées mais qui ne relèvent d’aucune religion, on se demande comment ce film est arrivé jusqu’à nous. Il est toujours très intéressant de découvrir d’autres cinémas, celui ci est excellent.
J'ai trouvé ce film époustouflant. Il ne se limite pas à une critique sociale et possède un niveau de profondeur universel.
D'après moi, dans le panthéon du cinéma, il va rejoindre "Les ailes du désir" de Wim Wenders.
Ce sont dix scénettes de théâtre, indépendantes, avec dix comédiens géniaux (5 femmes, 5 hommes) chaque fois solo (le dernier est muet mais son visage à la Michel Simon est parlant en soi !). C'est du théâtre filmé, du cinéma théâtre digne de Bertold Brecht et de Samuel Beckett avec des passages d'un grand humour décoiffant !
La première séquence du film et la dernière sont comme deux parenthèses qui donnent une unité magique au film et une portée existentielle réelle.
Dire encore ceci : dans ce film est évoqué un poème du grand sage soufi perse : Rumi (1207-1273) et cela contribue à donner à ce film une dimension d'une grande beauté.
Le cinéma iranien est de celui qui attire toujours le cinéphile. Parce qu’il est rare, encore que pas tant que ça sur nos écrans. Surtout parce que le pays intrigue, interroge, révolte certainement. On sait tous ce qu’il est de ce régime (ou de ce qu’on nous en dit si on veut rester un tant soit peu neutre et non engagé), à mi-chemin entre la théocratie et la mafia titrait récemment à peu-près un titre de la presse française. Donc ça intrigue qu’un film devant passer la censure puisse arriver jusqu’à nous. Les secrets de tournage - ben non, il n’y en a pas ! - c’est plutôt les critiques autorisées, nous révèlent l’astuce. Pour obtenir les autorisations en passant au travers d'un filet aux mailles plus larges ou davantage distendues, le scénario a été présenté comme un court métrage (plusieurs en fait, au nombre de neuf au total). Stratagème qui, ces neuf saynètes mises bout à bout, nous livre donc, brut de décoffrage (et de censure), quelques scènes ordinaires de la vie quotidienne non pas sous l’angle vraiment de la dictature implacable mais dans les relations avec l’administration et tous les embryons de pouvoir d’une société (chez nous aussi !). Rien de très extraordinaire dans ces situations, filmées en huis-clos sous forme de face à face entre le sujet (comment ils disent là-bas ? le Frère, la Sœur) et celui (ou celle) qui a le pouvoir de dire ce qui est bien ou mal et donc autorisé ou pas. Au gré de ces chroniques, on sera bien entendu plongé dans l’exploration d’interdits sociétaux. Avec un contenu subliminal à savoir décoder.
Très beau film à "sketches" noir qui d"'une manière subtile et en raison de la censure démontre toute l'absurdité de la dictature religieuse qui régit ce pays et la créativité et l'envie de liberté des habitants. Je suspecte qu'il n a pas été tourné en Iran vu l'absence de scènes d'extérieur sauf l'intro qui montre la ville en accéléré sur 24H.
J'ai particulièrement aimé le premier sketch ( David ) et celui du chien perdu.
A voir absolument si vous êtes déjà fans du cinéma iranien