Un beau témoignage sur la vie au quotidien à Téhéran, sorte de film à sketchs mais rempli d’onirisme et d’allégorie. A commencer par le plan fixe d’ouverture, de l’aurore sur Téhéran, nous passons de la nuit sombre illuminée par les éclairages nocturnes comme des lucioles, au lever du jour, puis au plein soleil, probablement en accéléré. C’est très symbolique. S’enchaine alors 9 scénettes démontrant l’absurdité du système théocratique des mollahs. L’astuce c’est d’attaquer le régime non pas en frontal, mais sur des situations ubuesques, transgressives, ridicules, qui montre l’administration s’arquebouter sur des principes archaïques. Cela commence par un citoyen lambda qui vient enregistrer le prénom de son garçon et fait face à l’impossibilité d’enregistrer le prénom qu’il veut, David, jugé non islamique, puis une jeune lycéenne piégée pour avoir embrassé son copain, mais qui renverra l’ascenseur à la proviseure du lycée (piégée à son tour) , ou aussi une ville dame qui a perdu son chien chihuahua, regardé et traité avec mépris par le policiers . Beaucoup d’humour, peu courant dans le cinéma iranien , habituellement plus philosophique , plus lent, plus contemplatif. Ici le rythme est soutenu. Très beau plan séquence final, traveling avant qui commence sur un très vieil homme à la peau parcheminée, tel une momie, puis passe au-dessus de lui pour dévoiler, par une large baie vitrée, la ville en pleine effondrement , sorte de cataclysme destructeur. Une belle allégorie sur ce régime des mollahs.