Film d'épouvante au titre à double sens, Vermines, réalisé par Sébastien Vaniček, dont c'est le premier long-métrage, est un film anxiogène pour tous les arachnophobes. L'histoire se déroule dans l'immeuble d'une cité et nous fait suivre un groupe d'habitants qui vont devoir survivre face à l'invasion d'araignées particulièrement dangereuses. Ce scénario nous offre une intrigue sous tension pendant environ une heure et quarante-cinq minutes, qui aurait gagnée à être légèrement écourtée. En effet, le récit prend le temps de poser son contexte, puis de lentement faire monter la catastrophe, avant de réellement plonger au cœur de la toile tissée par ces monstruosités dans sa deuxième partie particulièrement horrifique. L'atmosphère devient de plus en plus angoissante au fil des minutes, jusqu'à ce qu'on ressente viscéralement ces petites bêtes qui se multiplient de façon exponentielles et grossissent à vu d'œil monter sur nous au point de nous tétaniser. Cela donne lieu à des séquences effrénées et stressantes qui finissent même par user au bout d'un moment tant c'est angoissant. L'ensemble est porté par des personnages aux premiers abords peu sympathiques mais qui gagnent en attachement sur la durée. Ces derniers sont interprétés par une distribution convaincante jouant naturellement composée entre autre de Théo Christine, Sofia Lesaffre, Jérôme Niel, Lisa Nyarko, Finnegan Oldfield, Ike Zacsongo-Jose ou encore Emmanuel Bonami. Tous ces rôles, assez clichés, entretiennent des rapports entre conflits et entraide, en plus de s'attarder sur une relation fraternelle. Seulement, ces échanges sont gâchés par un phrasé et un langage primitif souvent crié, les rendant limites supportables. Les dialogues sont très limités et franchement peu intéressants. Sur la forme, la réalisation de Sébastien Vaniček est de qualité. Sa mise en scène se veut immersive et jouit d'une certaine créativité donnant lieu à quelques plans marquants. L'esthétique est particulièrement travaillée avec des éclairages maîtrisés offrant une photographie soignée. L'environnement est lui bien exploité et nous permet d'assister à un huis clos parvenant à se renouveler. De surcroît, les effets spéciaux sont à la hauteur et permettent de rendre crédible ces insectes à huit pattes menaçants, même si le plus gros semblent moins réalistes. Ce visuel traumatisant est accompagné par une ambiance sonore de grande qualité entre musiques rap aux basses lourdes et percutantes et des compositions stressantes ainsi que des bruitages inquiétants. Celle-ci colle très bien aux images et au propos. Cette invasion terrifiante s'achève sur une fin satisfaisante, même si elle aurait pu être différente, venant mettre un terme à Vermines, qui, en conclusion, est une proposition de film de genre méritant d'être découverte.