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    L’Histoire de Souleymane
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    Yves G.
    Yves G.

    1 517 abonnés 3 532 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 octobre 2024
    Souleymane Bagaré a fui la Guinée à la recherche d’une vie meilleure pour lui et pour sa mère malade laissée au pays. Il a traversé le Sahara, la Méditerranée et a rejoint la France. À Paris, il tire le diable par la queue, dort au 115, sillonne la ville à vélo pour y livrer des repas, alors que son statut de demandeur d’asile lui interdit de travailler. Il comparaît dans deux jours à l’Ofpra qui statuera sur sa demande de titre. Son dossier est fragile : faute d’avoir lui-même subi des persécutions, Souleymane s’est procuré auprès d’un compatriote moyennant finances un récit apocryphe qu’il peine à mémoriser.

    "L’Histoire de Souleymane" nous vient de Cannes où il a obtenu le prix du jury et où Abou Sangaré a remporté le prix du meilleur acteur, alors même qu’il était sous le coup d’une OQTF. C’est le troisième film de Boris Lojkine, un normalien, agrégé de philo, passé par le documentaire, auteur de "Hope" et du remarquable "Camille" dont l’actrice principale, Nina Meurisse, illumine la dernière et la plus longue scène de ce film.

    Le scénario de "L’Histoire de Souleymane" est étouffant. Son rythme haletant m’a rappelé celui d’À plein temps. Les héros de ces deux films doivent relever le même défi d’un quotidien en apparence anodin. On dira que Souleymane a la poisse. Mais ce n’est pas le cas. Sa vie n’est pas qu’une succession d’avanies. La quasi-totalité de ses livraisons se passent bien, les personnes qu’il croise font souvent preuve à son égard de gentillesse ; mais il suffit d’une chute à vélo, d’une altercation avec un restaurateur, d’une autre avec le titulaire de son compte Uber pour que tout dérape.

    Le scénario manque d’être victime de cette facilité : ajouter à ce quotidien déjà bien chargé une déconvenue supplémentaire. Mais il n’y cède pas. Comme chez les frères Dardenne, il filme un héros qu’on qualifierait à tort de résilient : Souleymane a-t-il en effet le luxe de pouvoir ne pas l’être ? Quel choix a-t-il sinon encaisser les coups du sort en serrant les dents ?

    Comme la Lily de Pierre Perret, venue vider les poubelles à Paris, Souleymane est politiquement correct. À l’image repoussoir de l’immigré, délinquant et/ou paresseux, il oppose celle, autrement vertueuse, du damné de la terre qui demande simplement à jouir des fruits de son travail honnêtement gagnés dans son pays d’accueil. Il serait bien cynique de s’en moquer.
    Christoblog
    Christoblog

    839 abonnés 1 689 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 octobre 2024
    Il y avait bien des manières de rater ce film, qui suit durant 48h un jeune Guinéen sans papier, qui parcourt sans relâche les rues de Paris en tant que livreur Uber.

    Boris Lojkine aurait pu ainsi concevoir un film pétri de bons sentiments, dans lequel le jeune Souleymane n'aurait rencontré que de mauvaises personnes (à la Dardenne) et aurait accumulé tous les malheurs du monde. Il aurait pu aussi construire un drame, précipitant son héros dans une spirale qui aurait abouti à une tragédie nocturne. Il aurait enfin pu choisir de raconter une histoire larmoyante, dans laquelle de sympathiques parisiens bien attentionnés aurait pris Souleymane en affection (ou plus), se cassant les dents sur une administration impitoyable.

    Mais non. L'histoire de Souleymane est, de façon beaucoup plus intéressante, une description presque documentaire du quotidien d'un sans papier sous OQTF, qui lutte pour sans sortir. Le film est sans pathos, rythmé comme un thriller nocturne, constamment soumis à une tension qui résulte non pas d'évènements exceptionnels, mais de petits soucis du quotidien qui prennent ici des allures de quitte ou double décisifs (Souleymane va-t-il attraper son bus ? fera-t-il réparer son vélo ? conservera-t-il l'usage du compte Uber qu'il "sous-loue" ?).

    Le spectateur est ainsi rivé solidement à son fauteuil, complètement absorbé dans ce qui apparaît être une sorte d'odyssée urbaine pour Ulysse moderne. Paris est filmé comme jamais, les ambiances sont incroyablement réalistes, la prestation du jeune Abou Sangare dans le rôle principal est merveilleuse de simplicité. La scène finale dans laquelle Nina Meurisse campe un agent de l'Ofpra est de toute beauté.

    Une réussite.
    Fenêtre sur salle
    Fenêtre sur salle

    77 abonnés 233 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 11 octobre 2024
    Après le déjà très impressionnant Camille, portrait d'une jeune journaliste partie couvrir le conflit en Centrafrique, le réalisateur Boris Lojkine réalise un nouveau coup de force avec cette histoire de jeune Guinéen sans papier, qui survit tant bien que mal en livrant des repas tout en préparant l'entretien qui lui permettrait d'obtenir un titre de séjour.

    Un film qui pourrait être la deuxième partie de celui de Matteo Garrone, Moi, Capitaine, sorti en début d'année. Deux faces d'une même pièce pour raconter l'histoire de ceux qui quittent tout et risquent leur vie dans l'espoir d'un futur meilleur.

    La mise en scène, mais aussi l'écriture, au cordeau, parviennent à maintenir une tension du début à la fin. L'on retient son souffle à chaque étape du périple de ce jeune exilé, qui s'apparente à un véritable parcours du combattant. Le film ne se disperse jamais et avec son approche immersive et quasi documentaire, c'est comme si nous pédalions avec lui à travers les rues de Paris.

    Un regard plein d'empathie mais aussi sans concession sur notre société uberisée, qui nous renvoie à notre propre responsabilité en tant que consommateurs et qui, après un final suspendu particulièrement réussi, nous laissent seuls avec à notre conscience (sans pour autant être moralisateur), nous qui sommes tous complices de cette invisibilisation.

    Abou Sangare, lui-même sans papier et casté via une association, bouleverse par l'authenticité de son jeu et la résilience de son personnage. La longue scène d'entretien finale, durant laquelle la talentueuse Nina Meurisse lui donne parfaitement la réplique, est magistrale.

    Avec ses deux prix tant mérités à Cannes, dans la section Un Certain Regard (prix du jury + prix d'interprétation masculine), L'Histoire de Souleymane est l'un des films les plus bouleversants de l'année, une oeuvre importante, presque d'utilité publique, qui devrait être montrée à tous les français, en ces temps politiques agités où la parole haineuse et le rejet de l'autre sont de plus en plus décomplexés.

    Ma page ciné instagram : fenetre_sur_salle
    traversay1
    traversay1

    3 684 abonnés 4 890 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 juillet 2024
    L'histoire d'Abou Sangare n'est pas tout à faire celle de Souleymane, mais elle lui ressemble pour une grande part et son interprétation, à fleur de peau, respire la plus pure'authenticité. Au même titre d'ailleurs que le scénario du film de Boris Lojkine, qui a parfois des allures de documentaire vibrant, resserré dans le temps et dans la précision des situations de précarité. Impossible de ne pas trembler pour Souleymane, clandestin à Paris, venu de Guinée, livreur qui sillonne les rues de Paris, au milieu du chaos de la circulation, parfaitement invisible aux citoyens en règle. Le danger est présent partout et la pression insoutenable, avec de prétendus amis qui ne pensent qu'à soutirer de l'argent. L'enjeu pour Souleymane est connu depuis le début du long-métrage : réussir un examen qui peut lui permettre d'obtenir le droit d'asile. Tout est violence dans le récit, autour d'un homme qui se bat et dont le film dresse le portrait avec un haut degré d'humanité mais sans pour autant faire de son personnage un héros exemplaire. spoiler: Toute la structure narrative est construite dans l'attente de l'entretien décisif de Souleymane et les dernières minutes de L'histoire de Souleymane ne déçoivent pas, tendues au possible, et source d'une émotion longtemps contenue.
    Bart Sampson
    Bart Sampson

    350 abonnés 678 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 11 septembre 2024
    Très très beau film qui devrait être visionné par tout ceux qui pensent que les étrangers viennent en France pour profiter du système sans travailler.
    J'étais à l'avant première et le film nous a, à ce point touché en plein coeur que personne dans la salle n'a applaudi tant nous étions bouleversés et par respect pour le personnage qui comme Laure Calamy dans le film " a plein temps" passe son temps à courir, mais cette fois ci pour gagner l'argent qui lui permettra de payer un intermédiaire pour les papiers nécessaires pour l OFPRA.
    L'acteur (amateur) qui joue le rôle de Souleymane mérité son prix d'interprétation de Cannes
    Allez y ls yeux fermés
    Cinemadourg
    Cinemadourg

    784 abonnés 1 542 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 octobre 2024
    "L'histoire de Souleymane" est un film à la fois poignant et immersif qui nous plonge dans le quotidien d'un demandeur d'asile à Paris.
    Le récit se concentre sur les 48H cruciales durant lesquelles notre "héros" guinéen, livreur à vélo, doit se préparer pour une audience avec l'OFPRA qui déterminera son avenir en France.
    Ce drame capte l'urgence et l'intensité du combat de chaque minute, où chaque geste et chaque choix deviennent une lutte pour la survie.
    L'entretien final est d'une émotion rare, reflétant le poids et la gravité de la décision qui sera prise pour cet homme.
    Cette oeuvre offre un regard humain et authentique sur le parcours terrible et courageux d'un exilé, avec une mise en scène qui nous immerge dans une réalité souvent invisible mais déchirante.
    Un coup de coeur et un choc pour ce brûlot d'actualité ! Excellent !
    Site CINEMADOURG.free.fr
    Arthur Brondy
    Arthur Brondy

    233 abonnés 1 023 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 3 septembre 2024
    Souleymane est l’un de ces nombreux livreurs de repas, aui parcourent la capitale à vélo, du matin au soir. Une fois leur journée sportive terminée, ils rentrent à leur foyer. Une journée telle un contre la montre permanent : pour obtenir des papiers, pour être payé par les propriétaires de leurs compte sur les application, pour livrer leurs commandes, pour rentrer au bus, pour éviter les policiers. C’est somptueux, bouleversant, révoltant. Abou Sangare crève l’écran.
    norman06
    norman06

    354 abonnés 1 679 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 octobre 2024
    Épuré et bouleversant. Un ton semi-documentaire percutant, dans la lignée des frères Dardenne, et une dernière séquence bouleversante, sommet d'émotion et d'humanisme. Un choc.
    dimah
    dimah

    20 abonnés 101 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 10 octobre 2024
    Déjà au courant des difficultés que ces jeunes immigrés rencontrent, ce fillm nous les fait vivre avec Souleymane que je qualifierai même pas d'acteur ta nt ,il sait exprimer toute la détresse qu'il éprouve avec bcp de force et de volonté.
    Cool_92
    Cool_92

    290 abonnés 493 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 11 octobre 2024
    Bouleversant et même déchirant. Une mise en lumière d'une vie laissée dans l'indifférence. Le jeu d'Abou Sangare prend aux tripes.
    velocio
    velocio

    1 331 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 9 octobre 2024
    Après avoir réalisé 2 documentaires  longs métrages, l'agrégé de philosophie Boris Lojkine est venu à la fiction en 2014 avec "Hope", consacré aux migrants qui veulent partir d'Afrique, et avait poursuivi en 2019, avec "Camille", le passionnant biopic de la photographe de guerre Camille Lepage, tuée d'une balle dans la tête en République Centrafricaine, à l'âge de 26 ans. Avec "L'histoire de Souleymane", présenté dans la Sélection Un Certain regard à Cannes 2024 où il a obtenu le Prix du jury et le Prix d'interprétation masculine pour son interprète principal, il revient sur les problèmes rencontrés par les migrants, cette fois ci arrivés en France mais qui, tout en travaillant, ont un mal fou à obtenir leur régularisation. Loin d’être la 2ème division de la Sélection Officielle du Festival de Cannes, la sélection Un Certain Regard est souvent, chaque année, celle qui présente le film que beaucoup de cinéphiles vont retenir comme étant leur préféré de la Quinzaine cannoise. C’était le cas cette année avec "L’histoire de Souleymane", un grand film qui, en plus d’être particulièrement émouvant, est un contre la montre haletant dans lequel il n’y a aucun temps mort. Critique complète sur https://www.critique-film.fr/critique-lhistoire-de-souleymane/ Film vu à Cannes, durant le dernier Festival.
    Jeanlucchichery
    Jeanlucchichery

    24 abonnés 71 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 octobre 2024
    Ce film décrit avec beaucoup de réalisme la vie parisienne d'un réfugié africain loin des idées véhiculées sur leur soi-disant "vie facile".
    C'est filmé comme une documentaire , on a peur pour lui .
    De livraison pour Uber Eats avec des comptes loués car ils ne peuvent travailler avant un délai de 6 mois, loués par des Ames charitables qui n'hésitent pas à profiter d'eux.
    Logement d'urgence au 115 ( avec réservation tous les et repas pris à la va-vite, ce doit etre bien loin de la vie qu'ils espéraient en France.
    Souleymane raconte une histoire qui n'est pas la sienne puis se ravise et raconte la sienne
    Un film poignant
    Jylg
    Jylg

    46 abonnés 389 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 10 octobre 2024
    Quelle claque ! Cette histoire, telle un vrai reportage, est celle de milliers d’esclaves des temps moderne, et que pouvons nous faire ? Ce jeune comédien est d’un naturel confondant et emporte toute notre emphatique !
    patrick le moulec
    patrick le moulec

    3 abonnés 7 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 12 octobre 2024
    Un film, un prix, il n'y a pas de hasard. L'acteur délivre une telle force qu'il porte son film. Film bouleversant de réalisme, de cruauté, de larme, d'amour.
    Cette histoire reste un moment suspendu dans ce monde sans pitié.
    Isaly13
    Isaly13

    41 abonnés 42 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 9 octobre 2024
    Un film absolument déchirant tant il est proche de la réalité. Abou Sangare est phénoménal dans sa course en avant, interpretant un homme opiniâtre qui n’a pour seul but d’aider sa mère malade restée en Guinée. On lui souhaite le meilleur pour sa vie venir. 🤞🏼
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