“Dream Scenario” sonne comme un scénario prometteur, gaspillé par une narration mollassonne. Malgré son postulat intéressant, le long-métrage n’arrive pas à donner une conclusion percutante qui aurait permis au film d'en faire des éloges.
Le personnage de Paul Matthews (Nicolas Cage) possède peu de discernement, incapable de se remettre en question et incarner son propre changement, la plupart des situations auxquels Paul fait face le montre de plus en plus passif et ridicule. Paul est antipathique, il est bien difficile de s’attacher à lui. Son personnage casse donc la dynamique initiale du film, pour en faire quelque chose de “lambda” en plus de rapidement tomber dans le pathétique avec un fatalisme qui m’exaspère, force le pathos et la malchance hasardeuse de Paul, cette dernière ne résout en rien sa situation et ne font que l’enfoncer :
exemple avec l’accident de la porte refermée sur les doigts de la dame qui garde l’entrée de la représentation de théâtre, c’est juste trash, cela ne nourrit rien du tout narrativement parlant. Autre exemple avec le néon qui tombe sur la tête de Paul lorsqu'il dédicace son nouveau livre,
pour moi c’est gratuit et cela nous fait penser “il est vraiment malchanceux ce Paul, le pauvre”.
Ce n’est pas la première fois que Nicolas Cage incarne ce genre de rôle passif (“The Weather man”, “Pig”), mais dans ce cas, je trouve que son inaction impacte gravement sur la dynamique du film dans la durée.
De même que le postulat de départ, Paul s’incarne dans le rêve d’inconnu(e)s et cette incarnation passe par différentes phases : Paul est passif au départ, puis Paul devient
violent, et parfois sexué (mais c’est assez peu abordé et timide de ce côté là), mais le Paul optimiste, sauveur, aidant ou aimant n'apparaît à aucun moment et ne fait pas partie du processus.
Pourquoi ? Pour renforcer l’aspect dramatique, c’est sûr, mais il manque une facette de notre héros, plus évolutive. Il y a également peu de théorie sur l’incarnation de la personne de Paul dans les rêves d’autres personnes là où des théories et de concepts existent : exemple avec celui de la Noosphere (concept de flux de pensée commun et unifié théorisé dans les années 30) qui aurait pu en faire une bonne base théorique pour le film.
En définitive, il n’y a pas assez de cohérence et le film finit par nous assommer avec l’absurdité du Norio,
bracelet connecté qui permet de choisir de qui on va rêver et d’introduire des publicité à l’intérieur du rêve
, c’est clairement pas l’orientation narrative que j’aurais souhaité. C’est une déception.