Après le décapant « Oranges sanguines », Jean-Christophe Meurisse revient avec « Les Pistolets en plastique », comédie noire réjouissante, inspirée de l’affaire Xavier Dupont de Ligonnès dont le portrait barbu illustre l’affiche du film.
Léa et Christine enquêtent en amateur sur Paul Bernardin qui a disparu après avoir assassiné sa femme et leurs trois enfants. Au moment où elles investiguent dans la maison de l’horreur, le suspect est arrêté au Danemark…
Le réalisateur signe un nouveau film hors des sentiers battus, hilarant, corrosif et trash dans lequel il pointe les travers de la société, notamment l’attrait malsain des médias et du public pour les faits divers sordides et les fantasmes et l’hystérie qu’il génère.
Les situations et les dialogues sont savoureux et décalés. Le côté dérangeant de certaines scènes est désamorcé par un humour noir ravageur qui fait penser à celui de « C’est arrivé près de chez vous ». Le film offre une belle galerie de personnages servie par un casting impliqué, dont le vrai Paul Bernardin qui se fait impunément dorer la pilule en Argentine (Laurent Stocker) et le faux passionné de danse country (Gaëtan Peau, une révélation), un flic très sûr de lui (Anthony Paliotti) et sa femme au bord de la crise de nerf (Romane Bohringer). Les séquences désopilantes s’enchaînent avec en particulier une concierge à la logorrhée raciste et homophobe, un duo d’enquêteurs peu efficace (Vincent Dedienne et Aymeric Lompret), une discussion incongrue sur les verrines entre les deux héroïnes (Delphine Baril et Charlotte Laemmel), une belle danse au générique de fin. De plus, entre variété française, rythmes latinos, rock et classique, la musique rythme parfaitement le film.