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traversay1
3 572 abonnés
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4,0
Publiée le 28 octobre 2023
Que les admirateurs de Anatomie d'une chute aient été déçus que La passion de Dodin Bouffant représente la France aux prochains Oscars peut se comprendre. Le film de Tran Anh Hung, véritable hymne à la gastronomie de notre pays, a des accents surannés qui renvoient à une image sans aucun doute convenue, très prisée à l'étranger. Mais considérons ce long-métrage d'un natif du Vietnam, néanmoins auteur du suave L'odeur de la papaye verte, comme le mets délicat qu'il est, raffiné jusqu'à l'émail de ses marmites et, au passage, une vraie torture pour ceux qui ont la mauvaise idée de se présenter le ventre vide à sa projection. Cuisiné avec amour, le film mijote à feu doux pendant plus de deux heures, ajoutant à son menu une discrète mais assez succulente histoire d'amour qui épice agréablement cette apologie de l'artisanat, des recettes de nos terroirs et de la transmission des savoirs. La mise en scène est fine et esthétique, fondant littéralement pour un regard de Benoît Magimel, moelleux à souhait, ou un sourire de Juliette Binoche, piquante et tendre. Une certaine idée de la qualité et de la tradition françaises en cuisine, avec un assaisonnement offert par le grand chef Pierre Gagnaire, qui se déguste avec appétit et tant pis si certains palais lui préfèrent des plats moins riches en sauce et plus audacieux dans leurs compositions. Les goûts et les couleurs, vous savez bien.
Il a fallu à Tran Anh Hung une audace incroyable pour développer le projet de ce film. Résumons les difficultés : le sujet n'est absolument pas dans l'air du temps (la gastronomie "à l'ancienne", c'est à dire où l'on mange des ortolans plutôt que du quinoa bio), le titre semble conçu pour donner une image la plus ringarde possible, et l'intrigue est tirée d'un obscur livre écrit par un Suisse complètement inconnu en 1924.
Autrement dit, et sans même qu'ils aient eu besoin de voir le film, on pouvait être à peu près sûr que les critiques avertis de la presse branchée allaient détester, ce qui ne manqua pas.
Beaucoup d'observateurs cannois s'insurgèrent du prix de la mise en scène remis au franco-vietnamien. Il faut pourtant avoir une sacré dose de mauvaise foi, ou une belle couche de cochonnerie sur ses lunettes, pour ne pas voir l'incroyable virtuosité de l'unique caméra avec laquelle le film est tourné : elle tournoie dans les espaces exigus du château avec une souplesse de reptile, flotte dans l'air vaporeux comme un ange le ferait (spoiler: sublime repas au bord de l'eau ) et plane dans le jardin comme un insecte complice. Il y a dans La passion de Dodin Bouffant parmi les plus beaux moments de toute cette année de cinéma.
Au-delà de cette magnifique leçon de mise en scène, le film est aussi un beau tableau de sentiments peu à la mode : le développement d'un amour sensuel et respectueux, la passion existentielle pour le bien-manger, où pour le dire autrement, la concrétisation d'une certaine idée de la transcendance dans les assiettes. Jamais une oeuvre ne m'a fait autant ressentir ces émotions, souvent jusqu'aux larmes.
Binoche et Magimel, outre la lugubre et tendre résonance que leur ancienne histoire personnelle donne au film, sont proches de la perfection, et constituent pour moi ici le couple le plus puissant du cinéma français actuel.
La passion de Dodin Bouffant est aussi plein de suspense : c'est un spectacle total, parfois aussi morbide qu'exaltant, qui interpelle toutes nos capacités sensorielles, émotionnelles et cognitives.
Son non-conformisme exacerbé, dissimulé sous un faux air d'académisme qui peut rappeler aux spectateurs superficiels Le festin de Babette, permet de juger le véritable sens critique du spectateur : qui aime assez le cinéma pour pénétrer jusqu'au coeur battant du film, dépassant ses préjugés ?
Je n'ai pas été conquis par le fait de contempler de la cuisine tout le long du film. Il est très beau esthétiquement mais pas pour autant transcendant. Benoit Magimel et Juliette Binoche forment un binôme époustouflant et touchant.
Amour cuit à cœur... La Passion de Dodin-Bouffant s'ouvre en nous faisant croire à un énième film de cuisine, uniquement voué à nous faire saliver (ce qu'il fait, attention : pensez à manger avant...), mais très rapidement, la finesse d'écriture de Tran Anh Hung (L'Odeur de la papaye verte) voit dans le terme "Passion" un tout autre sens, et nous régale alors non plus de gros plans de viandes juteuses et de légumes rissolant, mais bien d'une tendresse amoureuse ravageuse pour nos petits cœurs (cuits à point, dès qu'on croise le regard complice de Magimel et Binoche, absolument charmants). La cuisine devient prétexte à déclamer sa flamme, à se faire éconduire avec l'envie de refaire encore sa demande, à dévorer des yeux cette femme qui est si belle quand elle dîne, à danser un ballet à deux lors de l'élaboration de la recette, à donner ce prétexte culinaire pour retenir la bienaimée avec soi (il sait très bien cuisiner, mais prétend depuis vingt ans avoir un besoin irrémédiable d'avoir cette cuisinière avec lui...). On fond plus vite qu'un morceau de beurre sur le feu, devant la finesse de cette passion, devant le charme de ces amoureux, mais aussi devant la détresse qui s'empare de Monsieur quand il comprend que Madame lui échappe par la force du Destin. On est triste, et pourtant on n'arrive pas à être accablé, puisque cette cuisinière redouble de bons mots pour combattre le sort, on rigole même de ses traits d'esprit, et c'est ici qu'on comprend le second sens de la "Passion" du titre : spoiler: Monsieur va vivre un véritable calvaire, mais avec un sourire résilient . Qu'on aborde la mise en scène, elle vaut bien la Palme qu'elle a reçu, couplée à la musique si délicate, aux répliques si soutenues mais jamais pompeuses, au binôme parfait Binoche-Magimel qui ravage tout en un regard ou un sourire, à un virage dramatique qui nous surprend dans le bon sens, et un final plein de tendresse envers ses personnages (la petite apprentie surtout). On se laisse accommoder le cœur par ces deux acteurs formidables, par ce réalisateur qui questionne la passion amoureuse, par ces plans savoureux de petits plats délicats : servez chaud, et dégustez.
Si vous aimez voir des gens faire la cuisine, déguster des mets savoureux et se délecter de bons vins, ce film est fait pour vous : la grande majorité du film ne montre que cela ! Le reste n'est qu'un badinage amoureux entre Dodin Bouffant, un gourmet épicurien maître des arts culinaires, et sa géniale cuisinière Eugénie, vivant avec lui dans son domaine. Certes, la réalisation est élégante et les scènes de confection des plats impressionnantes de précision, mais les 2h14 à passer dans les sauces, les cuissons, les beurres, les casseroles, les poissons, les volailles, les légumes et j'en passe, nous plongent plutôt dans une sorte de documentaire gastronomique que dans une romance passionnelle et ce, malgré 2 comédiens assez convaincants (Benoît Magimel / Juliette Binoche) ! C'est un comble ici, mais je reste totalement sur ma faim ! Site CINEMADOURG.free.fr
Un gros pâté croûte lustré au jaune d'œuf mais mal cuit : passé la première bouchée agréable, on manque s'étouffer d'ennui...! Voir Binoche et Magimel verser des sauces sur des carottes pendant 2 heures... au secours !
Malgré des images sublimes, un décor étudié et qui nous plonge dans un univers très charmant, des plans sur les scènes de cuisine magnifiquement filmés, on s'ennuie ferme, mais ferme.
Le film est d'une lenteur abyssale, et il ne se passe pas grand-chose, les dialogues sont très pompeux, hautains, on en fait des caisses pour ne rien raconter, l'histoire est sans intérêt, j'avais tellement envie de partir mais j'ai tenu.
Quel dommage, la bande annonce donnait tellement envie et pourtant ... tout ça pour ça !
Vu hier en avant première . Une petite déception! si ce film represente la France aux oscars c'est surement sur le rapport que la france entretient avec la gastronomie....Dans la première partie du film où J. Binoche cuisine, les plans sont très "alléchants": brillance des ustensiles de cuisine les mets savoureusement préparés et les sons de cuisine nous donnent l'eau à la bouche. (manque que les odeurs )Tandis que d'autres plans très sombres nous perdent dans les couloirs du chateau comme ils nous perdent dans l'histoire qui n'est pas très claire : Quid du scénario quelle est donc l'histoire de ce film ? L'histoire de Dodun dont on ne sait rien ? L'histoire d'amour? bref l'ennui nous gagne rapidement . Un conseil n'allez pas voir ce film le ventre vide!
Il est des films pour lesquels on se sent un peu désarmé lorsqu’il s’agit de conseiller d’éventuels futurs spectateurs. "La passion de Dodin Bouffant" en fait partie. En effet, au vu des bons plats qui sont cuisinés et mangés sous les yeux des spectateurs durant tout le film, on aurait tendance à conseiller de n’aller voir le film que si on a le ventre plein afin de ne pas se laisser gagner par une grosse fringale. Par contre, on ne peut s’empêcher de déconseiller d’aller voir ce film en pleine digestion, moment qui, on le sait, génère la somnolence : "La passion de Dodin Bouffan"t est suffisamment ennuyeux, nul besoin d’en rajouter ! En effet, c’est long, très long, trop long (2 h 14 minutes), c’est prétentieux, c’est ennuyeux, très ennuyeux. Tout au long du film, on a droit à du « name dropping » (désolé, cette expression anglaise qu’on peut traduire par lâchage de mots ou de noms, n’a pas vraiment d’équivalent en français) à propos de plats ou de vins.En conclusion, si on tient absolument à ne pas suivre le conseil de s’abstenir de la vision de ce film, il ne reste qu’une solution : aller le voir dans la 2ème partie d’une après-midi suivant un repas de midi copieux et donc, déjà digéré. critique complète sur https://www.critique-film.fr/critique-express-la-passion-de-dodin-bouffant/
Une œuvre du 7eme art qui rend hommage à l'art culinaire : c'est beau. On est plongé dès le début dans cette cuisine (qui est elle-même un personnage dans ce film) avec une technicité et une justesse des acteurs dans leurs mouvements. On ressent l'envie et la passion des personnages dans leur manière d'être. De très belles images, une magnifique photographie couplée à une lumière très bien proposée. Un film où on est plus dans la contemplation que dans l'intérêt de l'histoire qui elle est moindre.
"Un gourmet est un glouton qui se domine. La Passion de Dodin Bouffant ouvre ainsi l’appétit, tout en sublimant une histoire d’amour, une bouchée après l’autre."
"Juliette Binoche et Benoît Magimel, autrefois un couple dans la vie, sont à présent de retour à l’écran. Elle est Eugénie, une cuisinière, et lui le célèbre gastronome Dodin. Pas besoin d’en savoir plus avant de poser ses yeux sur le spectacle musical que l’on peut entendre quotidiennement dans les coulisses des meilleures recettes. La cuisine prend vie, le choc des casseroles chaudes annonce la couleur des plats, la cueillette des légumes est précise, tout comme le dressage des assiettes."
"Ce jeu de séduction à travers les vertus de la cuisine, qu’elle soit hautement gastronomique ou humblement rustique, fait de La passion de Dodin Bouffant une belle surprise. Rien de foncièrement transcendant dans la mise en scène, qui s’occupe de donner vie aux ingrédients qui frétillent sous la chaleur des plaques. Il reste alors cette romance culinaire que l’on apprécie pour sa sincérité, qui nous affame juste assez pour avancer notre prochain repas."
Retrouvez ma critique complète sur Le Mag du Ciné.
En dehors de la polémique sur les Oscars ( mais je crois que c’est perdu ) ce film est étrangement en dehors du propos qu’il veut tenir sur la confection d’une table de gastronome. A travers l’amour que se portent un cuisinier réputé et sa fidèle compagne et assistante depuis vingt ans, Tran Anh Hung repasse les plats, assez platement, sans discontinuer, l’œil rivé au bouillon de légumes arrosant une viande rouge à souhait. Des amis dégustent ces mets plus délicieux, les uns que les autres, et puis retour aux cuisines. Là où une jeune fille apprend à son tour les secrets du maître-queue. Une relation bien sympathique qui ne fait pas plus frissonner un scénario aux dialogues douteux. Sur lesquels s’emmêlent très gentiment Benoît Magimel et Juliette Binoche. Je les ai connus plus inspirés.
Quand on entre dans la salle de cinéma on a en mémoire "Le festin de babette" ce film admirable avec Stéphane Audran qui remportat un Oscar du film étranger à Hollywood. On souhaite le même destin à Dodin malgré le mauvais procés que lui fait la critique ( un zero carré noir dans le Monde..une honte !!!) . Ce film est un ode à la gastronomie française, avec des dialogues ciselés, une humanité qui transparait dans chaque plan et dans la photographie ( certains critiques disent plan plan mais je n'ai pas trouvé pour ma part). Magimel et Binoche sont en osmose et les second rôles ne sont pas là que pour faire "fond de sauce". J'ai passé un très agréable moment..vraiment
« La passion de Dodin Bouffant » (2023) est le 7ème long-métrage du réalisateur Trân Anh Hùng né au Vietnam et dont le premier film « L'Odeur de la papaye verte » (1993), lui avait valu la Caméra d'or à Cannes et le César de la meilleure première œuvre. Son dernier film est l'adaptation du roman de Marcel Rouff « La Vie et la Passion de Dodin-Bouffant gourmet » paru en 1924. Nous sommes en France vers 1885, Eugénie (Juliette Binoche) travaille depuis 20 ans comme cuisinière pour le célèbre gastronome Dodin (Benoît Magimel). Tous deux concoctent avec minutie des nouveaux plats dégustés par les 5 amis du gastronome. Invité par un comte d’Eurasie à un repas de 8 h comportant 3 services, Dodin aura l’ambition audacieuse de lui répondre par un « simple » pot-au-feu. Au fil des années, une passion affectueuse s'est développée entre Eugénie et Dodin mais celle-ci a toujours refusé de se marier. Un jour suite à un malaise d’Eugénie, Dodin fera ce qu’il n’a jamais fait : cuisiner lui-même un diner qu’il lui fera servir dans sa chambre et … Un film de 2 h 14 qui mijote à feu doux en nous embarquant dans la gastronomie avec un Benoît Magimel magistral, une Juliette Binoche d’une grande force et subtilité et une jeune Pauline (la nièce de la bonne) qui est en apprentissage. La photo, la lumière, les costumes et les décors sont magnifiques. Ce film avec de longs plans séquences qui a reçu le prix de la mise en scène à Cannes, est sélectionné pour représenter la France aux Oscars… reste à voir si le royaume des fast-foods va savoir apprécier cette ode à la gastronomie française initiée par Antonin Carème et Auguste Escoffier ?
Ma palme d'or 2023, que d'émotions et de larmes face à la beauté subjuguante de ce film. Par son histoire tragique qui bouleverse, par ses plats filmés avec une puissance rare et exceptionnelle, par ses lumières qui m'ont transcendé. Le film est une pur merveille, c'est la beauté de la France dans un écrin qui lui permet d'être sublimé.