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Culturevsnews
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4,5
Publiée le 6 février 2024
Le film "Borgo" de Stéphane Demoustier, avec Hafsia Herzi, Moussa Mansaly et Florence Loiret Caille, propose une plongée intense dans le milieu carcéral à travers le prisme d'une surveillante pénitentiaire, Melissa, incarnée par Hafsia Herzi. Âgée de 32 ans et forte d'une expérience significative, Melissa déménage en Corse avec ses deux jeunes enfants et son mari, cherchant un nouveau départ. Elle rejoint un centre pénitentiaire qui détonne par son fonctionnement atypique : la rumeur veut que ce soient les prisonniers qui surveillent les gardiens, renversant ainsi la dynamique habituelle de pouvoir.
La singularité de ce lieu se révèle à travers l'intégration de Melissa, facilitée par Saveriu, un jeune détenu influent qui la prend sous son aile. Cette protection, cependant, ne vient pas sans prix. La sortie de prison de Saveriu marque le début d'une relation complexe entre lui et Melissa, lorsqu'il lui demande un service qui déclenche une série d'événements troubles, mettant en lumière les liens ambigus et parfois dangereux qui peuvent se tisser entre les gardiens et les détenus.
"Borgo" se distingue par sa capacité à explorer les nuances de ces interactions, tout en questionnant les notions de pouvoir, de protection et de dette morale. La performance d'Hafsia Herzi est centrale, capturant avec finesse la complexité de son personnage, partagé entre son rôle professionnel et les affaires personnelles qui commencent à empiéter sur sa vie. La mise en scène de Demoustier, soutenue par une photographie qui saisit à la fois la beauté rude de la Corse et l'atmosphère oppressante de la prison, contribue à créer un thriller psychologique captivant.
Ce film s'inscrit dans une tradition de cinéma français qui n'hésite pas à aborder des sujets sociaux profonds avec une approche réaliste et nuancée, offrant ainsi un regard frais sur le système pénitentiaire et les dilemmes éthiques auxquels sont confrontés ceux qui y travaillent. "Borgo" invite le spectateur à réfléchir sur la complexité des relations humaines dans un contexte où les frontières entre le bien et le mal, le surveillant et le surveillé, sont constamment brouillées.
Melissa (Hafsia Herzi) est surveillante de prison. Elle vient d’obtenir sa mutation en Corse à la prison de Borgo au sud de Bastia. L’acclimatation n’est pas facile pour son mari, Djibril, en recherche d’emploi et en butte au racisme des voisins. Elle n’est pas facile non plus pour Melissa qui découvre en prison un mode d’organisation auquel Fleury-Mérogis ne l’avait pas préparée : les détenus en « régime ouvert » se gèrent eux-mêmes selon un code d’honneur très strict auquel les « continentaux » n’ont pas intérêt de se mêler.
"Borgo" est directement inspiré du double assassinat de l’aéroport de Bastia-Poretta et de l’implication de la gardienne de prison, Cathy Sénéchal, dans la mort d’Antoine Quilichini et Jean-Luc Codaccioni, mortellement blessés par balles le 5 décembre 2017. Le procès, dépaysé à Marseille, s’y ouvrira le 6 mai prochain et durera deux mois. La sortie de ce film, à quelques jours de l’ouverture du procès, pose de sérieuses questions éthiques et juridiques.
Stéphane Demoustier avait réalisé "La Fille au bracelet", l’un des tout meilleurs films de l’année 2020. "Borgo" présente la même qualité, rare : l’ambiguïté. On y voit l’insidieux enchaînement dans lequel Mélissa va inexorablement se perdre. Un différend de voisinage qui se résout par miracle, un poste qui se libère pour son mari au centre de formation d’apprentis : Melissa devra renvoyer l’ascenseur. Qui plus est, le « milieu » lui offre, à l’intérieur de la prison et hors les murs, un accueil plus chaleureux que celui, spontanément hostile, que lui réservent les autochtones.
"Borgo" aurait pu être plus subtil encore selon moi, dans la mise en scène de ce lent enchaînement où j’ai trouvé que Melissa prenait parfois des décisions indéfendables. Il aurait été plus convaincant encore si ce lent enchaînement avait été plus subi qu’agi. L’autre défaut du film à mes yeux est l’interprétation de Hafsia Herzi. Je connais le parcours de cette actrice prometteuse depuis sa révélation chez Kechiche dans "La Graine et le Mulet". Elle ne m’a jamais vraiment convaincu. Je lui reproche la monotonie de son jeu et de sa diction. Mais je dois reconnaître que son obstination têtue fait merveille dans la dernière scène.
Le procès du double assassinat de Bastia va se tenir. On n’en connaît pas encore le verdict. Le film de Stéphane Demoustier préempte cet épilogue d’une façon sacrément surprenante.
Super polar tourné en Corse, haletant du début à la fin, une mise en scène nerveuse, tendue. On suite Hafzia Herzi du début à la fin sans jamais savoir si elle est pris dans un engrenage ou si elle collabore délibérément avec les mafieux locaux. Encore mieux qu' "Une vie violente" que j'avais déjà adoré. Décidément après "La fille au bracelet", Demousutier est en train de devenir un très grand réal !
Ce scénario, finement ciselé, repose entièrement sur les épaules d’une actrice qui incarne magnifiquement la mère de famille déjouant avec force les agressions qu’elle subit de toute part. Évidemment, la mise en situation est astucieuse : Mécanique sociale corse, prison peuplée de machos, voisinage hostile… Une grande réussite
Borgo est la confirmation de deux immenses talents : celui d’Hafsia Herzi qui de film en film prouve son excellence dans tout type de rôle Celui de Stéphane Demoustier qui film après film affirme sa fantastique maîtrise de la mise en scène Borgo est un thriller brillant , très réussi !!
Stéphane Demoustier, même si sa carrière est loin d'être terminée, ne figurera sans doute jamais dans le livre des plus grands réalisateurs du cinéma français mais force est de constater que chacun de ses films (Terre battue, La fille au bracelet ...), dont aucun ne ressemble au précédent, présente un véritable intérêt. La remarque vaut aussi pour Borgo, dont le scénario s'inspire de faits réels, lesquels n'ont toujours pas été jugés à l'été 2023. Une grande partie du film se déroule dans le centre pénitentiaire éponyme du titre du film, à 15 km au sud de Bastia. Une prison telle qu'on en voit rarement au cinéma, de par son statut de "milieu ouvert" et où il se dit que ce sont les prisonniers qui y surveillent les gardiens, et non l'inverse. Le film part sur deux récits parallèles, mais légèrement décalés dans le temps, dont on se doute qu'ils se rejoindront à un moment ou à un autre. Un personnage de matonne, interprétée par une Hafsia Herzi remarquable, prend la plus grande place, entraînée dans une mécanique infernale, et dont la psychologie et la motivation de ses actes gardent tout entier leur mystère. Très simplement, avec un savoir-faire sans esbroufe, le réalisateur fait monter la pression et nous offre un visage de la Corse et de ses violences, qui ne semble pas si éloignée de la réalité mais il faudrait demander aux insulaires ce qu'ils en pensent. Quoi qu'il en soit, Borgo peut déjà être considéré comme le meilleur film réalisé par le grand frère d'Anaïs Demoustier, captivant de bout en bout.
Mal joué avec une actrice mono émotion et mono visage, mal filmé, scénario cousu de fil blanc. Aucun affect pour la personne principale du film que l’on suit qui m’a empêché tout engagement. Ses choix sont stupides, elle est odieuse avec son mari, ses enfants, ses voisins…sans que l’on sache vraiment pourquoi.
Ce qui rajoute un autre problème : les dialogues et surtout l’écriture des personnages qui manquent clairement d’épaisseur.
Film sans aucun intérêt, ni sur la vie carcérale, ni sur le personnage principal (herzi) qui n'a qu'une seule expression pendant tout le film et dont les motivations restent impénétrables, tout comme elle. Et il n'y a même pas de beaux paysages pour compenser le vide du scénario
On ne peut s'empêcher de penser en voyant "Borgo" ( du nom de la prison située à proximité de Bastia), à " un prophète" (2009) de Jacques Audiard et à " une vie violente" de Thierry de Peretti (2017) qui mêlent mafia corse, univers carcéral et personnalité exogène qui se trouve confrontée au clan et lutte pour sa survie.
Certes, " Borgo" est sans doute la référence la moins réussie parmi des trois titres précités, mais il tient, sans conteste, ( selon moi) la route.
Une surveillante de prison est mutée à Borgo en provenance de Fleury Merogis. Elle recroise un détenu qu'elle avait connu dans la prison de la région parisienne. Difficile de garder la bonne distance.
La partie la moins réussie est pourtant le moment clef, ou la protagoniste bascule. Le cinéaste tente de maintenir l'ambiguïté psychologique du personnage principal, sans y parvenir vraiment.
Est ce quelqu'un qui fait le mal en voulant faire le bien ? Ou quelqu'un qui se laisse glisser consciemment, par petits pas, vers le mal ? le scenario qui aurait gagné à maintenir cette ambiguïté répond pourtant, indirectement, à ces questions.
"Borgo" a le mérite de décrire avec sens du détail ( c'est sa partie la plus réussie) le phénomène d'emprise, de la toile d'araignée qui se tisse, orchestrée par un processus de manipulation, constitué de discours contradictoires ( rupture de ton entre sympathie, menace larvée et service rendu dans le but de rendre redevable).
Mais il manque toutefois beaucoup de l'émotion, de la tension qui traversaient l'écran de " un prophète" et même d' " une vie violente".
"Borgo" présente finalement le portrait d'une société gangrenée par une violence de toutes natures ( physique ou psychologique), ou la notion d'individu véritablement libre et indépendant semble impossible et ne va de paire qu'avec la solitude, ou la fuite.
Très grand film du cinéma français ! Stéphane Demoustier confirme qu’il est définitivement un cinéaste à suivre. Son sens du cadre et du découpage, sa capacité à créer de la tension sans artifices et sa maîtrise de la séquence en font tout simplement un des meilleurs metteurs en scène de sa génération. Il faut aussi absolument parler de son écriture et de sa direction d’acteur : Hafsia Herzi est phénoménale. Son incroyable talent est ici parfaitement exploité, avec un jeu tout en retenue, nuance et ambivalence. Louis Memmi (vraie future star du cinéma français), Moussa Mansaly, Michel Fau, Pablo Pauly, Cedric Appietto et Florence Loiret Caille ne sont pas en reste et complètent parfaitement ce superbe casting. Courez donc en salle voir Borgo et découvrez ce milieu carcéral si particulier, unique en France (car oui le film est assez fidèle à la réalité de cette prison Corse). Preparez-vous à embarquer dans cette mécanique sinueuse et implacable. Vous serez tenus en haleine de bout en bout, comme à la grande époque des mythiques polars français !!!!
Superbe film carcéral qu'on a raison de rapproche de "un prophète" car il s'intéresse à l'imprégnation de cet univers sur ceux qui y gravitent. C'est un film sur la zone grise qui fait glisser une matonne de simples arrangements de conforts pour des prisonniers corses logés dans la même aile d'une prison vers une compromission plus directe et à laquelle elle cherchera à échapper. Le scénario est assez bluffant jouant sur l'inversion des temps et des scènes et dont le puzzle se compose sous nos yeux. Chapeau pour l'actrice principale Hafsia Hersi qui compose un rôle ambigu et maîtrisé à souhait Une réussite
Là où Le Prophète étant brillant, engagé et réaliste, Borgo est fade. Tant par l'absence d'émotion de l'actrice principale dont le visage reste figé (ah non, c'est vrai, sur la chanson de J.Clerc, elle esquisse un sourire, ça fait peu !), que par la caricature des personnages notamment la police. Tout le monde semble s'être donné le mot pour "faire normal" mais ça sonne faux à force. le genre caméra sur l'épaule et personnages filmés de dos, c'est déjà vu, trop vu surement. La spirale aspirante de la mafia ne sonne pas juste non plus. Bref, il n'y a malheureusement ni intensité, ni plaisir à voir ce film, on s'ennuie presque. Mais ce n'est que mon tt petit avis.
Ce film qui rappelle un peu "un prophète" dans son ambiance. Le scénario est malin et la construction du film use avec intelligence (pour une fois ! ) des flashbacks. Le casting est excellent en particulier celui des prisonniers qui sont très crédibles. Bravo à Stéphane Demoustier qui signe une fois de plus un film tout en finesse.