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Sampaca
15 critiques
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5,0
Publiée le 21 avril 2024
Vous prenez une histoire originale parfaitement maitrisée par un scénario en béton. Vous prenez les comédiens capables de donner vie à ce polar carcéral captivant. Vous prenez un réalisateur de talent. Et vous obtenez un film fort, touchant et passionnant.
Excellent film entre polar et film social. Et de très très bons acteurs. Cela montre une image différente de la Corse certes assez sombre mais aussi très réaliste ?
Un film très intéressant, riche, avec un bon rythme et du suspense de bout en bout grâce à un montage qui fait alterner deux temporalités qui se rejoignent astucieusement vers la fin. Nous suivons Mélissa, caméra derrière l’épaule dans des cheminements chargés de portes verrouillées. Borgo est pour commencer un hommage au métier de gardien de prison, que l’on ne voit que rarement au cinéma, dont le quotidien représente une lourde charge mentale et demande des sacrées compétences relationnelles (la caméra s’intéressant généralement davantage aux détenus qu’à ces travailleurs de l’ombre). Mélissa est enfermée et isolée : en Corse, dans sa famille, comme femme dans son travail. Gardienne expérimentée, elle trouve pourtant sa juste place, et ce malgré les codes particuliers qui règnent ici. Elle ne demandera aucun service, elle sera pourtant aidée par l’un des détenus – elle en a bien besoin dans sa vie personnelle qui ne semble avoir de secret pour personne ici ! Elle est loyale, mais doit progressivement faire face à des conflits de loyauté de plus en plus lourds. Sincèrement, qu’aurions nous fait à sa place ? Le scénario révèle progressivement une personnalité complexe, attachante, insaisissable complètement. Hafsia Herzi excelle dans la construction de ce personnage ambigüe, que jamais le réalisateur ne juge ni n’exonère. La force du film est là, dans cette liberté laissée au spectateur. Et c’est en s’appuyant sur le parcours de cette femme, une « continentale » en Corse que le film interroge une question essentielle peu ou pas encore traitée au cinéma : les conséquences potentiellement dramatiques de la mécanique des milieux du banditisme Corse (au-delà du fait divers qui a inspiré le film, on ne peut s’empêcher de penser à la toute récente affaire de la juge Gerhards). Et si le réalisateur prend soin d’éviter les clichés d’une Corse touristique, il ne semble pouvoir éviter de signaler un racisme marqué.
Demoustier nous propose un mélodrame sur la spirale avilissante de la mafia corse au coeur du milieu carcéral. Ce tableau dépeint nous promettait une histoire tendue et prenante. C'était sans compter des choix de castings douteux. ( ou direction d'acteur ?) L'actrice principale à le visage figée et omet d'ouvrir sa palette d'émotion pour nous laisse avec une performance fade et ennuyeux. Cette base bancale impacte directement la tension dramatique du film. Ça ne prend pas, ça ne veut pas. L'écriture ne contrebalance pas non plus avec des partis pris étonnants qui enlève tout suspens aux événements du film. Une déception dans son ensemble, malgré la mise en valeur de la corse et ses jolis panoramas.
Lire la critique complète du Huzar sur le toit : https://lehuzarsurletoit.substack.com/p/borgo-comprendre-ses-raisons-sans
Mélissa distribue des cigarettes à quelques détenus. Ils entonnent en son honneur la chanson Mélissa de Julien Clerc, transposée en corse. La « matonne » passe de cellule en cellule, un humble sourire au coin, tandis que le chant l’accompagne, repris par l’ensemble de la prison. Le tout est filmé en plan-séquence, avec simplicité, sans esbroufe. On est alors au milieu du film et il est déjà clair depuis longtemps que Borgo marque l’affirmation d’un grand cinéaste. (...)
Le personnage, traversé par des sentiments divers et restant jusqu’au bout mystérieux, est incarné avec force par Hafsia Herzi. Mélissa est paradoxalement plus à l’aise au sein de la prison que sur l’île où s’impose un sentiment d’enfermement car ici « tout se sait » et « on n’oublie personne ». Le scénario est parfaitement charpenté avec la mise en place subtile d’un engrenage faisant glisser la surveillante humaniste vers la transgression de la loi. Ces qualités narratives sont renforcées par une mise en scène précise et jamais démonstrative. La caméra de Demoustier capte de façon remarquable les spécificités du système carcéral corse. Les plans-séquence introductifs immergent le spectateur dans la prison de Borgo, qui fonctionne selon un « régime ouvert » avec une libre circulation des détenus hors de leurs cellules en journée. (...)
"Borgo" où une prison en milieu ouvert (je ne connaissais pas ce système) montre les relations presque amicales entre gardiens et prisonniers, et où une gardienne récemment arrivée en Corse va peu à peu être prise dans un engrenage, à la fois prise sous son aile par un jeune détenu libéré, cette "protection" n'allant pas sans contrepartie. J'ai bien aimé la construction du film où l'on comprend peu à peu que l'exécution des deux Corses à l'aéroport est montrée sous forme de flash back. Les acteurs sont bons, mais j'ai tout de même trouvé que Melissa la gardienne de prison s'en tirait à bon compte, car elle est loin d'être claire.
Intrigue haletante et actrice au niveau. DIVULGACHE Mais pourquoi donc Melissa, qui reste sans cesse à bonne distance des détenus, se laisse-t-elle prendre à jouer les indic ? Signalons aussi une incohérence géographique : Borgo est au moins à 2h30 de route d'Ajaccio où elle vit.
Borgo est, selon moi, un très bon film policier et psychologique, plus intéressant par sa construction cinématographique et narrative que par les thèmes qu'il aborde. Les problèmes de la Corse (racisme endémique, détestation des continentaux, corruption généralisée), la porosité de l'univers carcéral avec le monde extérieur, la vie dans les honteuses prisons françaises, les petites dérives magouilleuses de fonctionnaires mal considérés et désenchantés, tout cela a déjà été maintes fois traité. Cela dit, l'actrice principale est remarquable et fort convaincante, et Fau est, comme d'habitude, parfait. Ce qui m'a vraiment séduit, c'est la construction du film. Outre les deux temporalités qui alternent (c'est suffisamment bien fait que cela paraisse à la fois subtil et parfaitement clair pour le spectateur), il y a les éléments concrets qui servent à bâtir un scénario bien ficelé : le vélo, qui joue un rôle du début à la fin, l'aéroport, élément narratif important, et qui sert à justifier la fin du film, la présence de Pietri, personnage essentiel. Tout cela compose un film au cours duquel on ne s'ennuie pas une seconde.
Un thriller carcéral assez dérangeant. Sans doute parce que la violence n'est pas dans la prison ( où l'ambiance est assez "Club Med" pour reprendre les dires d'un des protagonistes ) abstraction faite de la privation de liberté et peut être parce qu'il est au final assez immoral.
Petit détail pour les Corses qui trouveront assez étrange d'avoir situé dans la région d'Ajaccio et non en Haute Corse.
Drame policier, inspiré de faits réels. Une surveillante de prison s'installe en Corse avec sa famille. Ses retrouvailles avec un ancien détenu va faciliter leur intégration. Un film qui nous plonge dans un univers carcéral, très réaliste et les relations entre détenus et surveillants. L'actrice, vue dans "Le ravissement" est remarquable avec son côté très humain, sombre et ambigu.
Un thriller comme je les aime, sans excès de violence, sans scénario alambiqué, et qui laisse au spectateur le temps de s'imprégner du contexte, de l'ambiance, de se mettre à la place du personnage principal. Ici Hafsia Herzi, que j'avais beaucoup appréciée dans "le ravissement" déploie une fois de plus un jeu subtil. La Corse, que je ne connais que par des documentaires ou les actualités, est me semble-t-il dépeinte avec justesse. Un bon moment de ciné, et un cas de conscience.
Excellent polar dans une unité carcérale en Corse. Très belle interprétation de Hafsia Herzi tout en retenue et aussi les autres acteurs. L'accent corse tout en finesse et sobre est rendu à merveille. On ne s'ennuie pas une seconde. Aucun temps mort. Un seul bémol, que ce passe-t-il après le retour sur le continent? Et que fut sa vie après?