Comédie dramatique, réalisée par Todd Haynes, May December est une immense déception et un mauvais film. L'histoire nous fait suivre Elizabeth Berry, une actrice rendant visite à Gracie Atherton, une femme ayant épousé Joe Yoo, un Américano-Coréen plus jeune de vingt-trois ans. Cela remonte à près de vingt ans, une époque où cette romance avait fait la une de la presse people à cause de la différence d'âge séparant alors les deux amants, puisque le jeune homme n'avait alors que treize ans et que cela s'apparente à de la pédophilie. C'est pour cette raison que l'actrice, qui s'apprête à incarner Gracie sur le grand écran, fait des recherches pour préparer son rôle. Ce scénario, librement inspiré de la vraie histoire de Mary Kay Letourneau, s'avère très pénible à visionner pendant toute sa durée de près de deux heures. Une durée qui se fait largement ressentir tant l'intrigue est proche du néant. En effet, on suit pendant tout ce temps les témoignages recueillis par Elizabeth auprès de Gracie et de son entourage afin de pouvoir retranscrire cela au cinéma. Mais ces moments sont franchement ennuyants et inintéressants au possible. Il ne se passe vraiment pas grand-chose et l'on se demande bien quand est-ce que tout cela va décoller. Malheureusement, cela n'arrive jamais et on enchaîne les moments soporifiques. Pourtant, le sujet évoqué, à la fois malsain et glauque, pouvant soulever des questionnements, était prometteur sur le papier. Mais dans les faits, c'est très mal exécuté et traité. La faute entre autre à un manque d'ambiance flagrant et à un ton ni humoristique, ni dramatique. L'ensemble est pourtant porté par deux têtes d'affiches attirantes que sont Natalie Portman et Julianne Moore. Mais ces deux visages ne permettent pas de nous garder en éveil à cause du manque de profondeur de leurs rôles. Du reste de la distribution, on retiendra surtout le rôle de Charles Melton. Mais ces trois individus ne procurent absolument aucunes émotions à travers leurs rapports alors qu'on aurait dû assister à une confrontation psychologique intense. Mais il n'en est rien. Leurs échanges sont beaucoup trop neutres. Il faut dire qu'ils ne sont pas aidés par des dialogues insipides. Sur la forme, la réalisation du cinéaste américain est digne d'un téléfilm. Sa mise en scène est molle et plate et la photographie lumineuse n'est pas du tout raccord avec le propos. Le visuel manque cruellement d'aspérité. Celui-ci 'est accompagné par une b.o. aux titres au départ agréables mais qui finissent par devenir irritants tant ils reviennent inlassablement et inutilement. On retiendra surtout le thème composé par Michel Legrand repris ici de façon réarrangé. Cette affaire s'achève sur une fin totalement ratée nous faisant définitivement ressentir qu'on a perdu notre temps devant ce May December, qui, en conclusion, est un long-métrage passant totalement à côté de son sujet.