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traversay1
3 572 abonnés
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4,0
Publiée le 3 novembre 2021
"Plus loin que la nuit et le jour, voyage, voyage" : le tube de Desireless tombe à pic pour illustrer une épopée intérieure et sentimentale telle que celle de Compartiment n°6. Adapté d'un roman finlandais plutôt ennuyeux et répétitif, le deuxième long-métrage de Juho Kuosmanen retranscrit parfaitement le côté hors du temps des voyages ferroviaires dans la grande Russie (quiconque a un jour pris le Transsibérien le sait parfaitement) mais aussi l'incongruité des rencontres de hasard avec un(e) inconnu(e) que l'on ne reverra sans doute jamais. Ainsi, une finlandaise intello et un russe fruste (rustre ?) se côtoient l'espace de quelques jours et nuits dans un compartiment et ce sont des souvenirs doux/amers qui resteront pour une vie entière, avec un arrière-goût de cornichon et de vodka dans la bouche. Compartiment n°6 a un aspect désuet, d'avant les téléphones portables et internet, qui lui confère cette atmosphère romantique et un peu fanée. Cela et la progression vers les climats brumeux de l'arctique, nous emportent loin, aux confins de l'amour, de l'amitié et de la solitude vaincue pour un temps. Après Olli Mäki, Juho Kuosmanen montre qu'il est capable de se renouveler et de nous embarquer dans un périple vaporeux avec deux personnages opposés et attachants pour compagnons de voyage. Strangers on a Train, comme aurait dit Hitchock, le côté crapuleux en moins.
Laura (Seidi Haarla) est une jeune Finlandaise venue en Russie dans les années 90 pour y étudier et en apprendre la langue. Elle y est devenue l’amante de Laura (Dinara Drukarova), une archéologue russe, qui, à la veille de leur départ pour Mourmansk, où les deux archéologues avaient l’intention d’aller voir des peintures rupestres, lui fait faux bond. Laura décide de prendre seule le train. Le voyage s’annonce long et inconfortable. D’autant qu’elle doit partager le compartiment de Ljoha (Yuriy Borisov), un jeune Russe passablement alcoolisé, qui se rend au même endroit pour y travailler à la mine.
Auréolé du Grand Prix du jury au dernier festival de Cannes, précédé par une critique élogieuse, "Compartiment n° 6" portait la promesse d’un rail movie aux confins de la Russie, « entre Lost in Translation et In the Mood for Love », comme l’annonce son affiche. Traduisons : une histoire d’amour déchirante entre deux inconnus que les hasards de la vie font se croiser dans un pays étranger dont ils ne comprennent pas la langue – avec la réserve qu’ici Ljoha est russe et que Laura comprend et parle fort bien sa langue.
Le film provoque parmi ses spectateurs deux types de réactions très tranchées. Les premiers crient au chef d’oeuvre, saluent la poésie de ce long voyage immobile, dans le huis clos d’un compartiment minuscule, mais ouvert sur l’immense toundra subarctique. Ils sont touchés par la délicatesse de l’histoire d’amour qui rapproche lentement les deux passagers. Les autres, plus laconiques, disent s’être beaucoup ennuyés devant un film trop long à l’intrigue prévisible et à la morale convenue (« Le voyage importe plus que la destination »).
Je dois humblement avouer qu’aussi dissemblables soient ces deux points de vue, je les reprendrai volontiers tous les deux à mon compte. Tout en étant touché par la délicatesse de cette histoire, j’ai trouvé le temps bien long. Tout en ayant souvent regardé ma montre et bâillé d’ennui, je garderai un souvenir fort de ce film émouvant.
En gros Compartiment n°6 est exactement ce que j’attends du cinema : un sujet simple mais mené de bout en bout, des personnages qui sortent du lot commun, un dépaysement pas factice. Ayant voyagé dans le Transsiberien je peux dire qu’on y est vraiment. Et que le film nous transporte vraiment en allant de plus à l’encontre de la violence à laquelle on pourrait s’attendre.
Grand prix du jury à Cannes, Compartiment n6 est l'une des excellentes surprises de cette année cinématographique, un film d'une grande maîtrise, sensible et universel qui mêle la comédie et la romance dans un cadre propices au pire drame sociales. Les paysages sont laids, industriels, la misère est présente et les trains à couchette sont glauques et pourtant le film est lumineux grâce à deux interprété remarquables et des dialogues pleins d'humour. Si la mélancolie est aussi présente, le film reste positif et nous entraîne dans un superbevoyage nocturne à travers les compartiments d'un train sur une musique au combiné rétro et kitsch avec en promenade voyage, voyage de Desireless. Compartiment n6 évite le piège du psychologisme pour mettre en scène une belle parenthèse enchantée. Un film vraiment charmant et charmeur !
Le meilleur film intimiste que j'ai vu depuis.. .Les nuits blanches du facteur (de Andrei Kontchalovski) ! Les acteurs Seidi Haarla et Youri Borisov sont prodigieux, l'histoire d'une grande profondeur humaine. Et puis la Russie (post-soviétique dans le film) et surtout les Russes dont l'âme transparaît à chaque plan et sans lesquels ce film ne serait qu'un (très bon quand même) train movie. Bref à voir absolument, et sans doute à revoir plusieurs fois !
Quel incroyable plaisir j'ai éprouvé dans cette itinérance désabusée qui illustre très bien ce que l'âme russe a de plus détestable et de plus merveilleux à la fois.
Si le personnage de Laura est très finlandais (ouvert, en marge et en marche, bargeot), celui de Vadim et on ne peut plus russe (alcoolique, machiste, violent, romantique).
La photographie somptueuse, le merveilleux imaginaire que dessinent les trains russes, les mystères du Grand Nord et ses pétroglyphes : tout me plait dans ce film profondément original et poétique, qui ne ressemble à rien de connu, mélange improbable de Kaurismaki et de Zvyaguinsev. Le cinéma de Kuosmamen est modeste et génial à la fois.
Compartiment N°6 embrasse deux sujets très évocateurs : l'âme russe d'un côté, les infinies possibilités de la Rencontre de l'autre. Il y a un grand coeur battant dans le film, qui explose dans une des plus belles scènes vues au cinéma cette année : une échappée inquiétante dans une ville sans nom, qui mène à une maison obscure dans une rue glauque, dans laquelle notre couple se verra ... offrir deux bouteilles d'alcool. La Russie.
Un film... pétrifiant La fascination qu'exerce l'âme russe sur les Occidentaux Est-ce un film ? Est-ce un conte ? En tout cas, c'est un émerveillement ! Justesse des protagonistes Justesse des mots Justesse des décors Justesse des cadres
Un des points forts du cinéma: cette capacité à nous transporter dans un autre univers…. Découvrir l’Autre, l’Etranger; curieux, essayer de mieux le comprendre. Finalement, pas si compliqué puisqu’il est comme nous !!! « Dans un voyage ce n'est pas la destination qui compte mais toujours le chemin parcouru, et les détours surtout. » Cette citation reflète l’esprit de ce joli film, réussi !
La Russie s’ouvre à peine….. C’est aussi la naissance d’une histoire improbable entre une jeune femme finlandaise, archéologue et un homme russe et un peu rustre et « soiffard ». Chacun de leur côté, ils ont quitté Moscou pour une « nouvelle vie » à Mourmansk: elle, à la recherche de gravures rupestres, difficiles à atteindre et lui pour un boulot plutôt manuel. Ce long voyage en train va changer leurs plans….. Un joli film !
Beaucoup de clair-obscurs, beaucoup de plans décadrés, un rythme à peu près égal à l'intérieur ou à l'extérieur du compartiment de train, beaucoup de clichés et une gare d'arrivée scénaristique que l'on pressent assez vite. Ceci pourrait sonner comme une critique négative, et c'est pourtant tout le contraire, grâce sans doute aux acteurs, mais aussi certainement à l'exotisme assez rare au cinéma de la Russie profonde (voir "Retour à Kotelnitch" de Carrère !). Mais la raison principale a sûrement trait à ce flux limpide et inarrêtable qui nous emporte de son souffle léger et nous transporte dans les méandres de l'âme humaine... plus sinueuse que ces interminables lignes droites des rails sibériens ! Un anti Green Book en somme, bien que les deux films partagent cette trame éculée du cinéma, à savoir la convergence progressive de ce que tout sépare du départ. A voir.
Il y a longtemps que je n' avais pas vu un si beau film ,l' impression totale d être dans ce train sans pouvoir se laver ,froissée ..sans apprêt .....presque un reportage tant l'0n s y croirait.... Les acteurs sont extra,le jeune h0mme fabuleux ,l' histoire de cette rencontre tellement bien filmée ,les images de rail ,de froid et de neige ....une merveille poétique ,à ne pas rater !
Lors d'un long trajet entre Moscou et Mourmansk une finlandaise à la recherche de petroglyphes va au contact de son voisin de compartiment découvrir ce qu'est l'âme russe, la vodka et les cornichons XXL aussi. Je suis resté complètement à quai devant ce Grand Prix cannois, cette comédie sentimentale à la slave donc sans humour et avec des sentiments enfouis sous 15 mètres de glace ne m'a absolument pas touché. Et m'a même confirmé que dans ma "To do list" prendre le Transsibérien pour découvrir la Russie profonde figure juste avant un week-end découverte à la Fistinière.
Très bon film. Un homme et une femme se retrouvent dans le même compartiment d'un train dans le Nord de la Russie. Au fur et à mesure du trajet ils vont discuter, apprendre à se connaître. Assez fin.
Deux personnes dans la même cabine de train pour un voyage de quatre jours et trois nuits, une Finlandaise et un Russe, une femme lettrée et un homme du peuple. Ca commence mal entre eux mais les deux personnages vont apprendre à s'apprivoiser et se comprendre. Le talent de Juho Kosmanen est d'avoir su éviter les deux écueils qui menaçaient son histoire : une amitié peu probable et une histoire d'amour fantasmagorique. Elle et lui se tournent autour, comme chat et chien, inquiétés par l'univers de l'autre qu'ils ne connaissent pas, pourtant tous deux laissent la porte ouverte à l'autre car ils sont à la recherche de quelqu'un qui ne vient pas ou qui semble s'en aller. C'est fin, bien filmé, dans une ambiance soviétique 80's et la dernière scène est amusante. Haista Vittu !
« Compartiment n° 6 » est le second film du réalisateur finlandais Juho Kuosmanen (2011), une coproduction finno-russe qui a reçu le Grand Prix à Cannes, seconde récompense après la Palme d’Or … ce qui ne pouvait que m’attirait ! Laura (Seidi Haarla), jeune finlandaise homosexuelle, étudiante en Archéologie à Moscou, doit se rendre avec son amie Irina à Mourmansk, au bord de la mer de Barents, au-dessus du cercle polaire, pour voir les pétroglyphes de Kanozero. A la dernière minute Irina ne peut pas partir et Laura d’entamer seule ce périple ferroviaire Moscou – Mourmansk via Saint-Pétersbourg soit près de 2 000 km mais nécessitant apparemment 3 jours et demi dans le froid, la neige, la blizzard. Dans le compartiment 6 prévu pour 6 voyageurs, Laura se retrouve seule face à Vadim (Yuriy Borisov), jeune russe allant à Mourmansk pour se faire du blé dans les mines, bourru et brut de coffre, au langage très châtié et adepte du régime vodka – charcuterie - cornichons marinés. Le choc frontal est très dur mais au fil des rails … bref une histoire d’amour invraisemblable émaillée d’anecdotes curieuses (cf. la vielle femme ne comptant que les habitants aux cheveux roux). De plus en ne verra pas ces fameux pétroglyphes situés sur une petite ile au large de Mourmansk, inaccessible en hiver. Pour moi, le seul intérêt de ce film est de nous plonger dans l’atmosphère singulière des trains russes longues distances avec la cheffe de wagon (n’acceptant pas ici les bakchichs), le Samovar dans le couloir pour pouvoir boire du thé pour se réchauffer, les couchettes / dortoir collectif de la 3ème classe, les arrêts interminables du train dans certaines gares.
Un des meilleurs films, vu depuis longtemps...Je ne tarirais pas d'éloge sur cette histoire dans un train, faisant route vers Mourmansk (Tout au Nord de la Russie, près de la Finlande du Nord), et qui fait véritablement voyager le spectateur, grâce notamment à d'excellents bruitages des wagons, du vent, des rails, et des différents lieux traversés....l'actrice principale est excellente, et d'un naturel très attachant dans son jeu....Le couple très improbable rend l'histoire des plus crédibles...C'est un train movie très simple, si simple que cela en devient fascinant...On se rappelle des histoires d'amour à la David Lean dans l'Angleterre après guerre...L'impact est semblable, je dirais même plus fort....J'ai senti que dans la salle, chaque spectateur était interpellé par les dialogues, le scénario , les paysages ...Quelle Fraicheur en un mot, sans chichis, sans un plan de trop, avec une musique rare, Un film qui donne envie de rencontres, d'amour, et pourquoi pas comme la chanson de Desireless d'un grand voyage dans le transsibérien. Précipitez vous, la salle était quasi pleine.....