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GéDéon
85 abonnés
513 critiques
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3,0
Publiée le 18 juillet 2022
Le deuxième long-métrage du réalisateur finlandais Juho Kuosmanen a obtenu une salve de louanges lors du festival de Cannes en 2021. Loin d’être imméritée, cette reconnaissance semble tout de même excessive tant ce film possède de vraies qualités mais également une lenteur parfois proche de l’ennui. La rencontre de deux êtres que tout oppose à bord d’un train les conduisant de Moscou à Mourmansk, au fin fond de l’arctique, reprend les codes traditionnels de la comédie romantique. La grande réussite du cinéaste réside dans la restitution de l'âme russe qui transpire tout au long de son récit créant ainsi une atmosphère singulière. Bref, un sentiment partagé pour cette œuvre attendrissante mais lancinante.
Le très beau film du réalisateur finlandais Juho Kuosmanen, Grand Prix du Festival de Cannes 2021, est un huis clos « en mouvement » qui nous conduit en train de Moscou à Mourmansk. Un russe et une finlandaise, que tout oppose, se retrouvent contraints de cohabiter dans un même compartiment pendant ce long voyage. Un voyage initiatique au cours duquel la jeune femme va peu à peu perdre la trace de tout ce qui l’a poussée à prendre ce train. Au rythme de cette traversée, sa quête, ses interrogations et ses doutes vont se diluer dans les flocons de cette neige qui recouvre ces terres lointaines. Une Russie, perçue à travers les vitres d’un compartiment, parfois entrevue derrière le filtre de l’objectif de cette caméra qui accompagne la jeune femme. Ces ombres blanches floconneuses, auxquelles elle s’accroche, semblent aussi insaisissables que ces pétroglyphes, objets de sa quête. Ce film, porté avec brio par les deux acteurs, nous enferme dans l’espace clos d’un train d’un autre âge. Lorsqu’il s’arrête dans les gares, on quitte cet espace intemporel, mais la neige, le silence et la rusticité des lieux continuent d’envelopper les personnages dans leur huis clos. Ce voyage nous conduit quelque part et fait de nous les témoins d’une transformation intérieure.
J'ai été berné par la comparaison avec "Lost in translation". Dans ce compartiment n°6, des deux êtres dont on ne nous apprend rien, passeront deux jours en train à traverser la Russie. Et du coup, on parcourt de bien tristes contrées et de sinistres aysages au sortir de l'hiver. Sans que l'on apprenne pendant ce long voyage qui ils sont. Il nous faut accepter que leur proximité imposée par l'exiguïté de l'espace, voire la promiscuité, les dépouille de tous les artifices embrouillant ordinairement la relation se nouant entre les êtres. Leur histoire d'amour sera chaste, fondée sur le seul rapprochement que leur dicte la perte de tous leurs repères. Admettons. Mais c'est d'un mortel ennui. On s'attend à tout autre chose mais on est loin, vraiment très loin du moment de grâce en suspens que nous distillait "Lost in translation". Heureusement, le réalisateur nous épargne le voyage retour.
Depuis 2015 et son 1er film – que j’avoue ne pas avoir vu -, on n’avait plus de nouvelles du réalisateur finlandais, Juho Kuosmanen. Il nous livre aujourd’hui un curieux film, assez hybride mais plus qu’intéressant. Je ne suis pas le seul à le penser puisqu’il a reçu le Grand Prix du Jury à Cannes cette année. Une jeune Finlandaise prend un train à Moscou pour se rendre sur un site archéologique en mer arctique. Elle est contrainte de partager son compartiment avec un inconnu. Cette cohabitation et d’improbables rencontres vont peu à peu rapprocher ces deux êtres que tout oppose. 107 minutes d’un huis clos oppressant et passionnant qui se dilue dès que l’intrigue se perd dans les immensités glacées du côté de Mourmansk. Dommage, car le propos est plus qu’intéressant et l’interprétation remarquable. Inspiré librement d’un roman de Rosa Liksom, le film commence par une histoire d’amour mais prend ensuite une direction complètement différente. Si l’histoire commence réellement quand le train quitte le quai, les 2 scènes dans l’intelligentsia moscovite nous situent l’héroïne. Elle rêvait d’être comme sa compagne Irina et s’aperçoit durant les longues journées de cohabitation avec Ljoha dans le fameux compartiment qu’elle est en vérité elle aimerait être comme Irina - intellectuelle, moscovite... Et pendant ce voyage, elle se rend compte qu’elle est en fait un peu sauvage, maladroite et solitaire. Ce huis-clos étouffant va voir la mutation des deux personnages. Nous sommes comme prisonniers avec eux dans ces espaces étroits, inconfortables, oppressants. Le tournage, qui s’est effectué avec une équipe très réduite dabs des espaces plus qu’exigus. Ce voyage apporte un caractère intemporel à cette histoire. C’est sa force et son originalité. Force qu’elle perd, quand on s’échappe du carcan de ces wagons malaisés pour gambader dans la neige et les glaces de l’océan arctique. Le duo a l’air un peu perdu et nous avec… Je le répète, bien dommage car ce petit film avait tout d’un grand. L’interprétation de la débutante, Seidi Haarla, et du chevronné Yuriy Borisov, est le grand point fort de ce drame ferroviaire – si je puis dire -. Le voyage importe plus que la destination dit le proverbe. Sans doute. Et même si l’ennui s’insinue insidieusement durant ces moments nécessairement répétitifs, on est touché par l’évolution des relations entre les deux personnages, au rythme du train et de la chanson de Desireless Plus loin que la nuit et le jour, voyage, voyage… Un film qui aurait dû être de 1ère classe. Aussi austère que polaire, un film qui suinte d’un charme particulier. Vaut le voyage.
"Compartiment N°6" , c'est la rencontre des contraires s’offre à nous sur le champ de l’inattendu et de la complexité, ce qui est assez prodigieux, tant le sujet a été traité. La sphère nocturne offre ce qu’il faut d’énigmatique et parfois de bizarreries pour ce qui ressemble de plus en plus à une forme de huis clos entre Laura et Lioha. C’est furieusement beau, dans cette incertitude de l’image suivante. Le film regorge de surprises, singulièrement dans l’évolution du lien entre les deux protagonistes. La construction narrative est ingénieuse et créative. La sensibilité est partout, elle traîne dans chaque recoin du film.
C’est pur et frais, c’est sincère et généreux. Pépite d’émotions, le récit est également servi par une photographie et un jeu de lumières habilement discrets, mais dont précisément la sobriété rend l’ensemble encore plus délicat et touchant.
La magie de la rencontre dans l’exacerbation des sentiments est magistralement déployée ici. Ce film est une poésie, une variation d’une folle douceur sur le fil des émotions. Compartiment N°6 côtoie les étoiles, c’est un pur joyau, une poésie d’1h42. Entrez avec Laura et Lioha dans ce compartiment, vous ne voudrez plus jamais les quitter.
C’est un film lent, quasi documentariste qui invite à la contemplation et à l’introspection, une ode à la simplicité et à l’incertitude délicate de la vie où le hasard d’une rencontre aussi bouleversante qu’éphémère transcende les frontières culturelles et sociales.
Magnifique surprise. On est pris d'un bout à l'autre dans cette expérience cinématographique qui nous place dans une capsule spatio temporelle interessante. Un "Antonioni" dans l'arctique des années 90 à découvrir
Une histoire très simple, une road movie qui nous amène de Moscou au grand nord, à Mourmansk où Laura, une étudiante finlandaise souhaite se rendre pour étudier les pétroglyphes. C’est le récit d’un voyage, d’une rencontre avec un jeune ouvrier russe un peu primitif avec qui elle doit partager la couchette. Un scénario très bien construit, una excellent actrice (Seidi Haarla) , le film de Juho Kuosmanen est un voyage initiatique très convainquant: la caméra colle au personnages, l’impression est celle d’un film sensible, aérien, intense, un peu mélancolique. Très beau film.
Coup de coeur pour cette rom com au pays de la vodka et de la neige. De la crainte de l'autre jusqu'à l'amour, un parcours initiatique au grès des gares perdues de Russie.
L'image est moche, l'actrice aussi et la voilà dans un train pour aller voir des pierres... Evidemment son voisin de compratiment repoussant l'est moins alors que le voyage se poursuit. On a déjà vu cela cent fois et en mieux.
"C'est important de savoir d'où on vient" - d'où elle vient cette finlandaise jolie et naif? Appartient-elle au même milieu des appartements bourgeois russes où la vacuité des conversations est aussi frappante que la superficialité de ses adeptes ? Au fil du voyage elle se renderà compte que ce monde moscovite, qui l'attire mais que pourtant ne semble pas vraiment l'accepter, n'est pas vraiment le sien. Ce sentiment de malaise, que Bourdieu décrivait comme tipique de l'habitus sociale de la classe dominé, accompagne les deux personnages tout au long du voyage... au fait, c'est ce sentiment même qui les repousse et qui les attire au même temps . On a dit d'eux - "deux personnages que tout oppose"...oui, peut-être... mais que pour ceux qui s'arrêtent aux apparences.
n des points forts du cinéma: cette capacité à nous transporter dans un autre univers…. Découvrir l’Autre, l’Etranger; curieux, essayer de mieux le comprendre. Finalement, pas si compliqué puisqu’il est comme nous !!! « Dans un voyage ce n'est pas la destination qui compte mais toujours le chemin parcouru, et les détours surtout. » Cette citation reflète l’esprit de ce joli film, réussi !
Magnifique! L'un des meilleurs films de l'année assurément ! C'est le cinéma comme on l'adore: dans des paysages magnifiques il n'y est question que de sentiments et d'émotions ! Et non ce n'est pas du tout un film bavard dans une langue étrangère entre deux personnages coincés dans un compartiment ! La grande salle était pleine au 3/4 dans un silence parfait de public captivé ! Le spectacle des âmes, du monde russe est à la fois grandiose et délicat dans sa représentation, rien n'est affreusement surligné , pourtant tout est clair et envoûtant ! Le récit est fluide et les péripéties s'enchaînent naturellement avec allant. Enfin, les acteurs sont vraiment superbes - beaux et captivant- !