Saw X est un véritable désastre, un film qui piétine les fondamentaux de la franchise et qui, malgré quelques éclats sporadiques, ne parvient jamais à décoller. Pourtant, dans ce marasme visuel et narratif, un seul élément parvient à faire légèrement surface : le personnage de Henry. Mais malheureusement, et c'est là le drame, il n'est pas assez présent pour sauver ce film du gouffre.
Henry, incarné par un acteur visiblement sous-utilisé, pourrait être la bouée de sauvetage de cette suite, et, paradoxalement, c'est ce qui rend sa présence d'autant plus frustrante. Ce personnage possède un potentiel évident : il a un charisme inexploité, une tension palpable dans son regard, une complexité sous-jacente qui aurait pu apporter une nouvelle dynamique à l'univers de Saw. Lorsqu'il apparaît à l'écran, il insuffle un minimum de vie à un récit autrement sans saveur. Malheureusement, son rôle est si marginal que, malgré ses rares interventions, il ne parvient jamais à renverser la vapeur.
Il est évident qu'Henry est le seul à posséder une certaine consistance, une personnalité qui aurait pu apporter de la profondeur à l'intrigue. Son ambiguïté morale et ses motivations énigmatiques avaient tout pour ajouter du suspense et de la nuance au film. Mais au lieu de l'exploiter à fond, les scénaristes l'écartent rapidement, le réduisant à une figure presque anecdotique. Il n'est que trop brièvement impliqué dans l'histoire pour que son impact puisse être véritablement ressenti. Et c'est là où le bât blesse : un personnage avec tant de potentiel réduit à quelques scènes éparses ne peut pas sauver un film, même si, dans ces moments rares, il parvient à capter l'attention.
Le véritable problème de Saw X réside dans son incapacité à tirer parti de ce personnage. Henry pourrait être un jeu de puzzle qui, une fois assemblé, offrirait une profondeur inattendue à l'univers de la saga. Mais le film choisit de l'ignorer au moment où il devrait être au cœur de l'intrigue. Plutôt que de capitaliser sur sa présence intrigante, Saw X se perd dans des séquences répétitives, une violence gratuite, et une intrigue qui ne mène nulle part. L’effet Henry, quand il est là, donne un goût d’inachevé, de frustration pure.
Les rares moments où Henry prend de l'ampleur à l'écran rappellent ce que le film aurait pu être : plus subtil, plus psychologique, moins dans la surenchère gratuite. Il incarne une sorte de clarté dans un chaos trop souvent confus et sans direction. Mais cela ne suffit pas à redresser le navire. On reste constamment sur sa faim, avec la sensation qu'un personnage intéressant, et potentiellement même charismatique, a été traité avec un mépris total.
En fin de compte, Saw X s'effondre sous le poids de ses propres incohérences et de ses choix narratifs pauvres. Henry est la seule lueur d'espoir, mais il est noyé sous une avalanche de clichés et de décisions maladroites. Il ne suffit pas de jeter une figure prometteuse dans l'histoire pour que celle-ci fonctionne. Sans une présence plus marquée et une implication plus profonde, le personnage de Henry n'est qu'une brève bouffée d'air dans un océan de médiocrité.
Saw X est donc, au final, un échec cuisant, et la faute revient en grande partie à l'incapacité de la réalisation de donner à Henry la place qu'il mérite. Un personnage qui aurait pu sauver ce film, mais qui, comme un mirage, disparaît trop vite pour marquer véritablement les esprits.