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garnierix
237 abonnés
462 critiques
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3,0
Publiée le 8 juillet 2022
C’est difficile de critiquer un auteur qui de toute évidence est amoureux du cinéma. La forme et le fond s’interpénètrent. Qu’il plaise ou pas, il est honnête envers lui-même et envers l’art. —François Ozon est celui de "Huit Femmes", ou "Été 1985". L’auteur reprend ici le film de Fassbinder (cinquante ans après) intitulé "Petra von Kant". Il en masculinise tous les personnages —sauf la diva (Isabelle Adjani). C’est amusant (mais sans plus) de constater que l’actrice qui jouait la greluche du personnage principal en 1972 (Hanna Schygulla) joue aujourd’hui la mère du personnage principal (Denis Ménochet). Ça doit faire partie des petits plaisirs de François Ozon. C’est plus touchant de constater que la diva (Adjani) fredonne dès le début "Jeder tötet was er liebt" (Oscar Wilde), chanté par Jeanne Moreau dans le dernier film de Fassbinder "Querelle" (1982). Car c’est le cœur du sujet du film finalement —"chacun tue l'objet de son amour". Denis Ménochet est remarquable dans ce rôle du personnage principal. Il interprète à merveille le rôle du je, je, je... prompt à se définir comme une victime, alors qu’il est juste injuste, égoïste et immature. Tous les autres ânonnent (ou récitent, comme on veut), y compris Isabelle Adjani. Stéphane Crépon, plutôt inconnu, est excellent dans son rôle de taiseux maltraité et sans doute amoureux, tout en regards —le personnage repose d’ailleurs vraiment les oreilles aux côtés des dingues qui ne cessent d’avoir quelque chose à dire —de fait, c’est le côté théâtral de ce film, où tout le monde a quelque chose à dire et déclamer en permanence —côté qui peut finir par agacer. Pour ces dernières raisons, l’émotion ne naît pas au cours de ce film. Mais est-ce une tare ? A.G.
J'adore Ozon mais pour le coup OZON SONNE FAUX! Le décor sonne faux, les textes sonnent faux et Ménochet n'a jamais été autant à côté de la plaque! On bâille chaque fois qu'Adjani pointe le bout de son nez... Reste l'histoire éternelle de la muse et du pygmalion, histoire que j'aime bien revisiter de temps à autre...;))
"Peter von Kant" présenté lors du Festival de Berlin cette année est un drame romantique original. En effet j'ai eu quelques difficultés au démarrage à cause du ton théâtral des acteurs , puis François Ozon à mis en place un savant huis clos amoureux décrivant très bien l'infime frontière entre amour et haine dans une ambiance kitsch des années 1970 sympathique égratignant au passage l'hypocrisie du monde du cinéma et des acteurs en états de grâce ( Denis Ménochet, Isabelle Adjani et la révélation Khalil Gharbia ).
Adaptation d’un sujet initialement écrit pour le théâtre. Ça se voit car la mise en scène et les dialogues restent très théâtraux, huis-clos inclus mis à part quelques très courtes scènes de liaison. Une histoire d’amour, passionnelle et charnelle, mais entres hommes. Un thème que ne méprise pas le réalisateur comme chacun sait. On aurait pu penser que l’introduction d’un personnage féminin dans cette relation, en la personne d’Isabelle Adjani, amène un peu de douceur, moins d’hystérie, avec une autre approche sur le fond, Mais que nenni, l’actrice de renom et de talent n’est guère présente, même si elle aura et tiendra un rôle dans le dénouement. On peut se demander si elle n’est pas dans la tête d’affiche simplement pour attirer un public plus large que celui que le thème traité est susceptible d’intéresser. Un film d’ambiance, de genre. D’un autre réalisateur, ça ne retiendrait sans doute pas autant l'attention du public et de la critique.
Décor unique (RWF avait d'abord écrit pour le théâtre, l'année précédente) : un appartement sur cour, avec vue sur le centre historique d'une grande ville de RFA. La scène est 50 ans en arrière, quand Fassbinder sort son film ("Die bitteren Tränen der Petra von Kant"), en 1972 donc. Ce n'est pas, aux dires du réalisateur, un remake - d'ailleurs l'original dure une grosse demi-heure de plus. L'histoire, signée Ozon aussi comme à l'accoutumée, est "librement adaptée" de RWF. On notera cependant que l'apport scénaristique est mince : amours uranistes, et non plus saphiques - et donc distribution ad hoc. Plus le milieu : cinématographique - succédant à celui de la mode. Au résultat ? Encore une livraison Ozon très décevante - largement inutile, que ce laborieux "Peter von Kant" (que seule l'Allemande Schygulla, passant du rôle de "protégée" de la version d'origine - elle fut l'égérie de Fassbinder, à celui de génitrice, saura prononcer correctement, les autres interprètes servant du "Piteur", à l'anglaise, à foison, à la place du correct "Péteur"). On pourra se consoler (vaguement, et uniquement) avec la solide prestation de Denis Ménochet dans le rôle-titre, après avoir (charitablement) oublié celle de la demoiselle Adjani.
Insupportable ce film ... Menochet : le 1er quart d'heure on se dit "Waouh... quel acteur !" Puis "Pfff, c'est bon là..." , puis "Ras-le-bol maintenant !" . Il faut dire que pendant tout le film ce Peter von Kant hystérique ne fait que hurler et chialer, chialer et hurler... Que de simagrées ! Adjani : lisse, dans les 2 sens En revanche, Stefan Crepon, qui joue le discret Karl, invisible majordome corvéable à souhait et faisant littéralement partie des meubles, est hypnotique et incroyable d'expressivité. Pas un mot prononcé et pourtant tout le panel des expressions du lexique y est passé, juste avec son visage, bravo.
François Ozon ("Huit femmes", "Potiche", "Une nouvelle amie", "Frantz", "Eté 85", "Tout s'est bien passé"...), se lance ici dans la seconde adaptation cinématographique de la pièce de théâtre allemande "Les larmes amères de Petra Von Kant" écrite en 1970. A part l'impressionnant "show" Denis Ménochet que l'on déguste à toutes les sauces dans cette histoire, et les quelques apparitions sporadiques de la toujours envoûtante Isabelle Adjani à plus de 65 printemps, je n'ai pas du tout accroché à ce drame germanique des seventies tournant rapidement en rond dans un scénario se noyant rapidement, comme son héros, dans le gin tonic à gogo. Malgré une durée assez courte (1h25), il était temps pour moi que se terminent toutes ces simagrées amoureuses un peu superficielles, j'ai frôlé l'overdose ! Une oeuvre sans grand intérêt de mon côté. Site CINEMADOURG.free.fr
On s'ennuie ferme avec ce film épouvantablement bavard, des comédiens inintéressants (hormis le jeune souffre-douleur qui ne pipe mot), une ambiance hystérique sans saveur, bref, énorme déception.
François Ozon fait son retour avec Peter von Kant, un film un peu différent et assez déconcertant ! On retrouve néanmoins la signature Ozon avec cette façon de filmer en mettant en valeur la beauté de la jeunesse, les postures, la beauté sexuelle, et fait naître le désir aux spectateurs. La souffrance et l'esprit tourmenté ( au passage décidément encore super ) du personnage principal, incarné par Denis Ménochet est tel qu'il en tourne un peu trop au ridicule ! Et c'est là la limite du film on est séparé entre le "ils en font trop" et le côté dramatique et esthétiquement réussit ! Adjani, sans surprise elle, est fidèle à elle même, elle sait jouer qu'un et unique rôle..
Je n'ai rien contre les critiques presse mais de là à se focaliser sur un seul acteur quand 3 crèvent l'écran c'est un peu 'leger'. C'est pourquoi mes 5 étoiles iront à François Ozon qui m'a fait l'apprécier de plus en plus depuis plus de 10 ans grâce à ses films (pourtant c'était mal parti au départ lol) et aussi à Stefan Crepon, seul acteur qui a failli me filer la larme à l'oeil. Son rôle était le plus dur je trouve et il s'en est sorti a merveille, je l'ai vu comme un rôle 'miroir' à la fois acteur et spectateur c'était troublant. un arc en ciel d'émotion à lui tout seul
Pour moi ce film est une déception... s'il n'y a rien à lui reprocher dans la mise en scène, le cadrage des interprètes et son côté théâtral, puisqu'il s'agit du parti pris du réalisateur, j'ai détesté le comédien Denis Menochet qui certes ressemble beaucoup à Fassbinder mais en fait une caricature...j'imaginais plutôt un Benoît Magimel... Khalil Ben Garbia a plus une tête à claques avec ses sourires forcés que celle d'un jeune éphebe manipulateur....les autres sont justes parfaits... quant à Isabelle Adjani, elle brille par sa seule présence
A quoi sert ce film ? C'est long, maniéré, sans réelle substance. En somme : le énième exercice de style d'Ozon, me dira t'on. On ne ressent rien, et Ozon semble décidément incapable de transmettre le début du commencement d'une émotion, comme si ça lui faisait peur de montrer un peu de tripes. Ménochet s'en sort plutôt bien sans être exceptionnel non plus (il hésite entre l'incarnation qu'il semble souhaiter jouer et la distanciation qu'affectionne tant Ozon, eh bien il aurait dû s'écouter), Adjani a trois scènes où elle ne sert pas à grand-chose. Seule vraie surprise : Stefan Crepon. Film poseur carrément très oubliable.
PS : un truc idiot: Peter est ici prononcé à l'anglaise (Piteur) et non à l'allemande. Warum ?
j'ai été scotchée par le jeu exceptionnel de Denis Menochet. Du grand art. une grande claque émotionnelle. C'est une révélation pour moi: c'est le meilleur acteur de sa génération. Étude psychologique extrêmement fine de la dépendance affective, soutenue par l' l'évocation subtile de la relation à la Mère. On vit avec le personnage cette détresse qu'on a tous connue. La réussite sociale de Peter l'a épargné jusqu'à un âge relativement avancé de cette découverte essentielle pour grandir: on est seul..
L'histoire en elle-même est sans intérêt par contre la mise en scène et la réalisation sont d'une très grande qualité et les acteurs au même niveau! Pour le plaisir des yeux!