Jean-Pierre Faure (D.Auteuil) est un type triste et taciturne. Il restera tout au long du film, malgré l'attention que lui porte la réalisatrice Nicole Garcia, un homme étrange et impénétrable. Le film n'est pas précisément un film à suspense, d'autant moins que le cas authentique dont s'inspire la cinéaste nous est connu, d'autant moins aussi que le spoiler: dénouement abominable , s'il avait été érigé en spectacle, eut été du plus mauvais goût. Ce dénouement, Nicole Garcia l'évoque avec la pudeur qui convient. Faure est cet époux et père de famille qui parvient à faire croire à ses proches, pendant des années, qu'il est à Genève une sommité de l'OMS. Il s'est enfermé dans un mensonge -qui n'est pas celui d'un cynique ou d'un mythomane- qu'il entretient au jour le jour par des départs et retours, par des indélicatesses pour répondre à sa condition de cadre supérieur aisé. La réalisatrice ne donne pas dans le fait divers; son film est pour l'essentiel une étude de comportement qui ne propose d'ailleurs pas de conclusions psychologiques. Faure est une énigme et le restera. La mise en scène est habile, qui dessine par touches successives, y compris en brouillant la chronologie des incidents, la personnalité et le cheminement de Faure jusqu'à évoquer l'origine de son mensonge. Daniel Auteuil fait une composition douloureuse et grave d'un homme sans fantaisie, qui subit plutôt qu'il n'agit. Il contribue à voir dans "L'adversaire" tout autre chose que le portrait réducteur d'un "monstre".
Au début, pour être honnête, je me suis ennuyé. C'est calme, plat, les dialogues sont vides d'intérêt. Petit à petit, on en apprend plus sur ce "médecin" interprété à brio par Daniel Auteuil. Le film est entremêlé du présent et du futur, un peu à la memento de Christopher Nolan si je me souviens bien. Jusqu'à arrivé au dénoument final qui nous remout les tripes, nous glace le sang. Le film nous interroge aussi, notamment la scène ou D.Auteuil avoue une spoiler: infidélité à F.Cluzet. Auteuil sort alors une réplique comme quoi il ne veut pas réellement d'une vie "standart" ou classique, je ne sais plus ce qu'il a dit. Ce qui nous interroge donc : quel est le but de la vie ? C'est réellement ça le but ? De travailler et de dormir ? Et après on "profite" de la retraite pour vivre ? Réflexion intéressante, qui cependant nous mène à une fin terriblement désastreuse (dans le sens horrible) pas qu'elle soit mal faites/monté/tourné. Surtout quand on sait que tout cela est bien réel, cela nous terrifie.
D'autant plus glaçant que l'histoire est vraie ! Ce qui surprend au départ c'est de voir que Jean-Marc (incarné par Daniel Auteuil), peut rentrer dans une salle de conférence de l'OMS librement. À part ce détail, on s'étonne ensuite de sa capacité à financer son train de vie... sans avoir d'autres sources de revenus que des proches crédules. L'ambiance est pesante. Le cadre humide et gris de cette région de moyenne montagne y fait beaucoup. On se sent mal à l'aise. À ce titre L'Adversaire est remarquable puisqu'il fait ressentir au spectateur un sentiment de plus en plus fort de mal-être. Cependant, j'aurais apprécié une fin plus marquée. Ne serait-ce que la conclusion de l'enquête dont on voit des bribes entre deux flash-back, lesquels demandent une grande concentration. Un film à réserver aux amateurs de faits divers.
La force de cette histoire vraie fait beaucoup pour ce film qui n'est pas totalement convaincant sans qu'on puisse facilement dire pourquoi. On ne s'ennuie pas malgré un rythme lent.
Bon scénario et bons acteurs. Malheureusement un montage catastrophique (c'est vrai que de nos jours un montage linéaire est bien trop simple pour faire branché et profond!) avec des flashback et flashforward sans queue ni tête ne fait que rendre obscur l'évolution des sentiments des personnages. La musique ne colle pas beaucoup non plus avec les scènes.
Comparé au très bon livre d'Emanuel Carrière, le film fait franchement pauvre... Que c'est long, mal construit, peu fluide. Restent ces très beaux paysages enneigés, c'est peu Vraiment déçue
Film lent, décousu et triste de bout en bout sauf en fin où c'est horrifique. Daniel Auteuil promène sa tête de déterré sociopathe dans le Jura, inintéressante et sordide histoire sur la démence sur fond de quotidien bourgeois.
rarement vu un film aussi pathétique et ennuyant à souhait. Auteuil que j'aime pourtant est peut être à l'image du personnage dont est inspiré l'histoire : insignifiant. un film ... très long et surtout .. très chiant
J'ai trouvé ce film de Nicole Garcia très interessant, ce film montre la détresse d'un individu, qui se lance dans un mensonge qui ne l'arrêterais peut etre plus... Il va de plus en plus loin, mais jusqu'ou va t il aller? Pour cela il faut regarder le film. Un excellent Daniel Auteuil qui a le role principal
Autre interprétation de l’affaire Jean Claude Romand avec l’emploi du temps , « l’adversaire » de Nicole Garcia laisse une part plus importante au drame final que le film de Laurent Cantet. La réussite du film vient de la compréhension du personnage principal et de son interprétation par Daniel Auteuil. Personnage falot presque transparent qui s’est enfoncé dans son mensonge au fur et à mesure des années il va avec son crime final se révéler d’une monstruosité d’autant plus terrifiante qu’elle est effroyablement banale. Mais cette réussite est aussi son talon d’Achille, car aussi folle que ne soit son histoire elle n’en fait pas un personnage de cinéma intéressant, car difficile de s’intéresser à un personnage aussi vide et froid surtout en sachant à l’avance comment tout cela va finir. Un film aussi froid que son personnage, sa démonstration et son décorum.
Tiré de l'affaire Romand , ce film fait froid dans le dos . Mensonge , trahison, honte d'être au chômage et d'être pas grand chose dans la vie sinon se faire passer pour un médecin. Ce film est dur mais réaliste. Auteuil sublime dans ce rôle. Hommage à Fresson pour son dernier film . J'ai beaucoup aimé.