Si vous avez des enfants en bas âge dans votre entourage, vous avez certainement entendu parler de la méthode d'apprentissage Montessori, devenue une référence. "La Nouvelle Femme" n'évoque pas forcément ses origines, mais plutôt son point de bascule. Ou lorsque Maria Montessori, médecin italienne, a commencé à avoir de vrais résultats avec des enfants handicapés, pour ensuite étendre sa méthode au grand public.
La bonne idée du film est de confronter deux femmes diamétralement opposées. Maria Montessori est une brillante médecin, qui tente une approche révolutionnaire dans un monde pas fermé mais conservateur. Lili d'Alengy est une riche courtisane superficielle, qui passe sa vie de salons en salons et d'amant en amant, en toute indépendance.
Néanmoins toutes les deux ont un enfant fardeau. Le jeune fils de Maria est né hors mariage, et elle refuse d'épouser le père, avec qui elle est pourtant en relation heureuse, pour des raisons idéologiques. La fille de Lili est handicapée. Une enfant qui va faire se côtoyer ces deux femmes en quête de liberté, chacune à sa façon.
L'ensemble est bien porté par les deux actrices (Jasmine Trinca et Leïla Bekhti). C'est plutôt joliment filmé, avec une photographie et des intérieurs chaleureux. Il y a des beaux moments d'émotions. Et la relation entre les deux femmes est intéressante.
Je reprocherai cependant que le film cherche à brasser trop de sujets, et n'a pas vraiment le temps de tout développer en 1h40. On mélange la relation entre Lili et sa fille, l'enfant de Maria et son pseudo-mariage, la méthode Montessori, la vision des handicapés en Italie, et le féminisme.
Sur ce dernier item, le film parait régulièrement anachronique (certains diront révisionniste...). Ou en tout cas, c'est parfois lourdaud. J'ai peine à croire que tels discours ou conversations aient pu avoir lieu à l'époque de cette manière.
"La Nouvelle Femme" reste tout de même un drame intéressant, sur une méthode qui continue de jouer un rôle dans notre quotidien.