Quelle belle idée que d'utiliser la fiction pour montrer ces enfants que l'on cache, dans nos instituts où le manque criant de personnel compétant pour soulager ces petits, pour les aider à accéder au bonheur, fini de les abîmer.
Lili "Leïla Bekhti" incarne à la perfection ce regard de la société qui se détourne, mais que sait-elle de son enfant ? La société est là pour lui dire qu'elle n'est qu'un poids et c'est au moment de s'en débarrasser que Maria Montesori, incarnée par Jasmin Trinca, va révéler ce que cette petite fille peut accomplir de magistral, et raviver dans le même temps sa fibre maternelle.
Le duo fonctionne tout en nuance, ce qui rend Lili "Leïla Bekhti" perméable à cet apprentissage inventé par Montessori, c'est qu'il s'appui sur les sens, réveiller et stimuler le corps pour que la sensibilité se développe et par là, la capacité d'entendement.
Or, Lili est une artiste, danseuse, actrice, chanteuse et musicienne qui comprend, tout comme l'enfant, que la sensibilité développe l'imagination et le pouvoir de communication et de compréhension. Ressentir c'est connaître, et connaître c'est apprendre.
Riche idée que de voir que le sourire d'un enfant efface sa difformité et nous touche en plein coeur, riche idée que d'utiliser tout les moyen du cinéma, les belles lumières, les beaux décors pour servir d'écrin à ces précieux sourires .
Au passage, l'histoire du combat de ces 2 femmes pour accéder à la liberté d'être, reconnu, dans un monde d'hommes fait écho à celle des enfants qui gagnent en indépendance grâce aux bons soins prodigués.
Au passage, le portrait d'une époque où de nombreux courants de pensées font sécession avec un certain académisme obscurantiste et des valeurs sclérosantes, et cela passe par le regard si original et méconnu des femmes.
Courrez voir ce film, il a plus d'une passerelle tendue avec notre époque.