Le printemps affiche ses couleurs et contemple sa nature généreuse, ses abeilles virevoltantes et la ferme de Claudius posée au milieu d’une clairière, au bout d’un kilomètre de chemin forestier. Les aboiements du chien cassent parfois le silence bien installé. Claudius Jomard, 89 ans, partage sa vie avec ses deux vaches, son chien, ses huit poules et son jardin. Sa ferme est isolée au milieu d’une clairière à Saint Martin en Haut dans les Monts du Lyonnais. Claudius est né là en 1930. Depuis rien n’a changé, rien n’a évolué.
Ce documentaire est la première réalisation de Christophe Tardy qui l’a aussi scénarisé.
J’ai trouvé Là, où le temps s’est arrêté pas mal du tout.
Je dois avouer que rentrer dedans n’a pas été des plus faciles. En effet, ce documentaire va nous parler de Claudius Jomard, 89 ans, vivant dans une ferme dans les Monts du Lyonnais. Etant un trentenaire n’ayant connu que la vie urbaine, forcément la fracture était importante d’entrée. C’est d’ailleurs ce qui est intéressant, ouvrir sa vision des choses. Si vous n’êtes donc pas un minimum ouvert d’esprit, ce documentaire aura du mal à vous parler.
J’ai donc apprécié cet aspect de partage d’expérience. Je n’ai jamais connu d’homme comme Claudius dans ma vie, sa parole était donc inédite. Bien entendu, j’ai déjà vu des films sur la campagne, mais là ce n’est pas une fiction. Je l’ai trouvé vraiment attachant. La connexion avec lui se construit tranquillement et à la fin on y est attaché.
Durant 1h30, Claudius va nous raconter des anecdotes de son enfance. Un temps que beaucoup d’entre nous n’avons jamais connu. C’était une autre époque, et c’est agréable de la découvrir avec lui. On sent la nostalgie dans chacun de ses récits. En se baladant dans son village, on va savoir comment c’était avant. J’aime bien ce côté voyage temporel. J’aurai bien aimé avoir un côté recul sur l'époque actuelle. Savoir comment il la perçoit par rapport aux différents souvenirs qu’il nous raconte. Cela intervient à la fin mais j’aurais voulu l’avoir tout du long. Ça aurait été une valeur ajoutée considérable.
En ce qui concerne la forme du documentaire, c’est très brut. Aucune fioriture ou tentative de faire dans le ludique. J’avoue préférer quand c’est le cas mais force est de constater que cela n’avait pas sa place ici. En effet, Christophe Tardy joue beaucoup sur le côté authentique. La seule voix qu’on va entendre est celle de Claudius pour nous guider tout du long. Forcément, avec ses 89 ans, on va avoir des passages un peu plus lents que d’autres. Cela fait partie de la vie.