The Matrix Révolutions, suite et fin de la trilogie ( avant de relancer la machine un peu moins de 20 ans plus tard ) commence là ou son précèdent volet se terminait. D'ailleurs, comme pour ce dernier, une fois le " deuil " du premier acté, on se prend à entré dans l'ambiance explosif et épique de cette ultime épisode. Emprunt de sa dimension ténébreuse, cette conclusion carbure aux scènes de combats magnifiques, en masse ou en comité restreint, sa vingtaine lui donne encore plus de poids, enfin selon moi ...
On pénètre avec Néo dans ce hall de gare, on taille un brin de causette avec ses compagnons d'infortunes, dans ce " Nowhere " ou les sentiments sont exposés. Très vite sa dynamique de course reprend le pas, avec dans un coin toute cette considération pour son ressentit. Le premier coup de boutoir de Séraph, Trinity et Morpheus est un paroxysme, déjà, pour ce qui en est de ce double alliage entre efficacité et sensation. La démo du garde du corps en terme d'Art martial, puis le gunfight avec ces deux coéquipiers dans le repère du Mérovingien illustre, à cette occasion, le récital des Wachowski. La gravité et le sens du coup droit sont des récurrences dans le monde crée par ses deux sœurs, car oui, elles savent cognés !
La fin de l'exil dans la boucle de l'homme du train et la fuite du Club SM/Gothique file vers une autre confrontation, cette dernière dans un autre manifeste entre Néo et l'Oracle, dans un duel de réponses qui s'achemine vers une conclusion en accords des deux cotés, la guerre ! " Variable, équilibre, équation " sont d'ailleurs des termes employés au cours de l'échange, qui cible particulièrement un ennemi, Smith ! La mise à mort démoniaque qu'il orchestre dans cette petite cuisine manque toutefois de substance, une alternance un peu nuancée aurait à titre d'exemple un poil servit ... Il y'a autour de ce personnage, un certain manque, pour d'autres aussi. Pour ce qu'il en est de ce film, du moins.
Les minutes qui suivent, axés sur le développement de l'organisation de la résistance face aux Machines, à l'assaut imminent de ces dernières capture une peur grandissante et qui s'accentue de par cette séparation, là ou les combats bifurquent. La marionnette de Smith, son avatar, remet une pièce dans le procèss, la bataille qu'il livre dans un premier temps avec Trinity, puis avec Néo est une démonstration de violence dont la brulure des yeux de ce dernier par ce tuyau électrique sectionné atteint un pic. Le coup de barre de fer comme représailles - définitif - n'y change rien dans la déferlante qui s'ensuit.
Le discours dans cette troupe de guerriers qui s'apprêtent à partir sur le quai, lieu de rencontre entre humain robotisé et sentinelles, pour un combat imminent galvanise une scène dans une mesure, et cette fois avec une certaine estime de l'instant sans gros sabots qui gagne à être reconnu à sa juste valeur. Le toit qui s'effrite, et l'arrivée de ces dernières ( tout comme des vaisseaux en parallèle ) donnent à contemplée l'incroyable esquisse technique déployée par ses réalisatrices qui usent de bonnes approches pour rendre compte de l'évènement. L'attaque impressionne, la " vague " destructrice du front, qui massacre les APU ( armures militaires ) marque, indélébilement l'horreur de ce conflit. La conduite pour fuir de Naiobi dans les entrailles de ces canaux, rythme aussi une séquence qui dans l'ensemble, continue a galvaniser une atmosphère qui suinte de trouille et de courage, à la perfection. Le retour du Hammer dans l'épicentre, après le sacrifice de Mifune, scelle de rendre ces vues encore plus nécessaires.
Plus loin, Trinity et Néo, eux aussi, livrent une lutte sans merci dans le cœur de la menace et file vers une nouvelle mission au risque qui semble inévitable, qui l'est d'ailleurs ! La conjugaison ne change rien à la finalité, elle prend aux tripes ... Le crash, qui les amènent à se dire ce qu'ils ont à ce dire est une des scènes les plus déchirantes de la Saga. Cet adieu, dans des quasi-murmures, est une déclaration aussi terrible que magnifique. Il n'y aura pas, quoiqu'il advienne, de happy-ending ici ...
Seul dans les bas-fonds du risque, là ou gronde l'orage, l'élu se retrouve confronté à son destin, qu'il prend en main par la force des choses ! Le dialogue pour la paix, face à l'ennemi commun accrédite les croyances, de tous, sceptiques comme convertit de la première heure. Cet ultime fight, sous la pluie battante, dans ces couleurs, à l'image de l'univers ont une certaine saveur arrivé à pareil instant. La pluie de coups, cette fois, est d'emblée une charge ou le slow-motion nous révèle le moindre de ses détails. J'aime particulièrement le rendu du moment ou Néo git dans l'eau verdâtre, Keanu Reeves est d'ailleurs assez génial dans ce moment. Dans d'autres également ! Son sacrifice, là aussi, en est un autre, évident.
La rencontre entre les deux têtes pensantes de la Matrice, L'Architecte et L'Oracle sur le sort de cette paix fragile qui s'ensuit, dans un bref mais retentissant pacte, scelle les termes d'une fin des hostilités. Un autre point culminant, au passage !
Pour finir, j'ai abordé un Keanu Reeves inspiré pour conclure ce troisième film, il en va de même pour Mary Alice ( qui avait la lourde tache de succéder à Gloria Foster ), Jada Pinkett Smith, Carrie-Anne Moss ou encore Nathaniel Lees. Le scénario, qui tient une nouvelle fois la route, à la fois profond et remarquablement pertinent dans son propos, met ces personnages devant des cas de consciences et donnent de quoi briller à ses interprètes.
Un long métrage moins percutant que le premier mais qui rivalise avec les meilleurs Blockbusters de son époque, présent ou antérieur. Oui, à bien des égards, cette trilogie et non pas son seul et premier film, font partie des Œuvres majeures d'un septième Art dans ses grandes et petites lignes ! Alors merci ...
Direction la suite.