Votre avis sur Les Passagers de la nuit ?
5,0
Publiée le 9 avril 2022
Après "Amanda", Mikhaël Hers nous livre un film extrêmement personnel et touchant avec "Les Passagers de la nuit". Le récit se déroule dans les années 80, de la première élection de Mitterrand à sa seconde. On y retrouve toutes les thématiques chères au réalisateur : la famille et l'enfance, le deuil et la reconstruction, la musique et l'amour...
Le film est extrêmement riche, et peuplé de personnages tout à la fois écrits avec justesse et interprétés avec talent. Charlotte Gainsbourg, notamment, nous bouleverse par la force et la douceur qu'elle parvient à insuffler à Elisabeth.
Loin des films et séries jouant sur la nostalgies des années 80, fétichistes de la pop culture de l'époque, le film nous y plonge sans artifice. On sent alors toute la sincérité et tout l'amour qui se dégage de la démarche du réalisateur.
Un film à voir absolument.
4,0
Publiée le 4 avril 2022
Mais quel est donc le secret de Mikhaël Hers, à chacun de ses films, pour nous donner une masterclass en matière de direction d'acteurs ? Ce talent éclate plus puissamment que jamais dans Les passagers de la nuit, tant avec des interprètes qui n'ont plus rien à prouver (Charlotte Gainsbourg, Emmanuelle Béart), qu'avec des talents en devenir (Noée Abita et Ophélia Kolb) ou même un quasi débutant remarquable (Quito Rayon Richter). Autre constante dans le cinéma de Mikhaël Hers : la fluidité de sa mise en scène et de sa narration, marquée par des ellipses brillantes. Les passagers de la nuit est un film "historique", de 1983 (1981 pour l'ouverture) à 1988, une chronique familiale qui rend romanesque les petites choses du quotidien et sait faire monter l'émotion en une progression subtile et imparable. Les personnages y sont des âmes sensibles, parfois en larmes, et bienveillantes, même si certains luttent contre leurs démons. Le film est un portrait de groupe remarquable, qui réussit dans le même temps des portraits individuels d'une insigne intelligence. Le moindre petit rôle, même si celui d'un grand absent '(le mari) est travaillé avec un soin extrême, à la manière d'un artisan, et nous semble assez vite familier, comme s'il faisait partie de nos proches, presque idéalisés. C'est cela qui donne ce troublant sentiment de ce qu'ils ont été (que nous avons été), surtout pour ceux qui ont vécu leurs années d'enfance ou d'adolescence, comme Hers, dans la décennie 80.
3,0
Publiée le 16 mai 2022
Cette chronique familiale déçoit eu égard à l'accueil critique dithyrambique. Certes, le récit est attachant et les acteurs sont bons. Mais le scénario et les dialogues véhiculent pas mal de clichés sur les années 80 et l'ensemble baigne dans un sentimentalisme mou.
1,5
Publiée le 8 mai 2022
Long, ennuyeux, artificiel, du mauvais Rohmer. Donnez nous la recette pour qu'à l'image de cette jeune femme droguée et SDF pendant au moins 8 ans, nous restions jeune avec la peau lisse...
2,0
Publiée le 7 mai 2022
A mon avis, il s'agit plutôt des Passagers de l'Ennui, car il y a longtemps que je n'ai subi un film aussi inutile et aussi barbant. Oui, c'est joli... photos un peu brouillardeuses de Paris, vu des hauteurs du quartier Beaugrenelle (pour moi le cinquième cercle de l'enfer); références appuyées aux Nuits de la Pleine Lune, sorties à l'époque où se déroule le présent film. Elizabeth est donc larguée par son mari avec ses deux grands ados (une fille qui semble savoir ce qu'elle veut, Megan Northam, et un garçon qui doit être en seconde mais se rend rarement au lycée, Quito Rayon Richter) Son mari lui laisse le bel appart avec vue sur Paris pour aller s'installer ailleurs avec une autre chérie.
Alors elle pleure. Elle n'a jamais travaillé. Mais bon: il suffit qu'elle aille se présenter chez Macha Beranger -oups, pardon, Vanda Dorval (Emmanuelle Béart à qui la ménopause a donné une bonne vingtaine de kilos; c'est incroyable ce que je peux être méchante quand un film m'agace) pour être embauchée. Du coup, parmi ces être déboussolés qui ont envie de parler la nuit, elle rencontre Talulah, une fille en errance, une routarde paumée et droguée, un look qui fait peur (Noée Abita), et, ma foi, la ramène chez elle, elle a pitié de ce pauvre petit oiseau. Et puis? et puis rien.
4,0
Publiée le 4 mai 2022
Quel beau film ! Une générosité, une douceur, une humanité que Mikhaël Hers exhacerbe avec pudeur et délicatesse autour d'excellents comédiens qui nous font oublier qu'ils jouent. Presque comme un flash back, nous sommes plongés dans les années 80. Décors, costumes et l'omiprésente des cigarettes nous rappellent tout de cette époque dans un Paris plein de trajets urbains focasilé sur le quartier Beaugrenelle et la Maison de la Radio. La caméra saisit tous ces instants de vies avec une péllicule toujours en phase avec cette période. Moments festifs, moments de ruptures, moments de partages, moments de découvertes, moments de épanouissements, moments de changements, moments vrais. A voir !
1,0
Publiée le 10 mai 2022
Ah là là, quel ennui ! Ce film n'est qu'un insipide portrait de groupe sur un pitch sans intérêt (maman larguée plus deux enfants, plus une ado perdue et récupérée par cette famille bancale), problèmes de boulot, rien de vraiment original en fait. Le cadre historique - premier septennat de Mitterrand- n'apporte strictement rien à l'intrigue, si ce n'est que l'on croise quelques R16 et autres 2-chevaux. On n'est pas allé jusqu'à modifier les coupes de cheveux ou la couleur des papiers peints. Le scénario s'enroule sur lui-même et l'on attend toujours au bout d'une heure et demie que le film commence.
Quand à l'aspect technique, disons que ça se passe en grande partie la nuit et que l'on n'a pas beaucoup dépensé en éclairages.
L'interprétation est à l'avenant, entre jeunes têtes à claques et une Charlotte Gainsbourg sans direction.
2,0
Publiée le 8 mai 2022
Certes, une ambiance années 1980 a été parfaitement reconstituée. Une élection présidentielle puis deux ; les affiches des candidat(e)s placardées dans la rue ; un film d’Eric Rohmer « Les nuits de la pleine lune » (1984) avec au passage le personnage de Taluhah (Noée Abita), ressemblant étrangement à feu Pascale Ogier ; une chanson de Joe Dassin « Et si tu n’existais pas... » (elle est de quelques années avant mais c’est intemporel) et puis la vie quotidienne avec images ou reconstitutions d’époque. Pour le reste, les petits soucis, les petites colères... puzzle où toutes les pièces finissent pas s’assembler dans un décor parisien laid à l’extérieur mais beau à l’intérieur (les appartements tous transparents avec leurs baies vitrées, empilés dans le quartier Beaugrenelle de Paris, modèle de gentrification s’il en est). Eric Rohmer, filmait ainsi le Paris moderne et contemporain. Ici, le réalisateur s’est donc fait plaisir. Mais ça ne suffit pas pour construire un scénario. Au-delà de quelques banalités, aucune histoire ne nous est véritablement contée, aucune vie, aucun "passage". Il ne nous reste qu’à réfléchir et épiloguer sur le titre « Les passagers de la nuit » et deviner que ces passagers, ce sont cette mère, ses deux ados devenant jeunes adultes (toujours risqué au fil des époques d’un scénario de flanquer, mine de rien, 10 ans de plus à des acteurs !) et cette Taluhah, oiseau trop tôt tombé du nid. Globalement on s'ennuie.
5,0
Publiée le 6 mai 2022
Un chef d'œuvre.
L'imagerie est magnifique.
La bande originale est ouf.
Les acteurs sont d'une telle justesse.
Un film qui nous dépeint la reconstruction d'une femme, les démons d'un petit oiseau ...
Un film qui nous rappelle que tous les moments heureux sont des cadeaux qu'il faut savoir apprécier.
J'en suis encore tout ému.
Un des films de l'année pour sur.
Quelle est belle notre ville lumière.
Bravo.
3,5
Publiée le 22 mars 2022
La parisien Mikhaël Hers continue d’errer sur les trottoirs d’une cité qu’il a décortiqué à travers le deuil (Ce Sentiment de l’Été, Amanda), mais par-dessus tout, c’est la destination qui le préoccupe. Le foyer reconstitué, de nos jours ou à travers les générations, c’est un appel mélancolique qui a souvent inspiré le cinéaste (Memory Lane). Ici, avec la victoire de François Mitterrand aux élections présidentielles, il nous (re)plonge dans un contexte qui déroule des motifs forts et liés au siècle passé, afin de mieux appréhender le destin d’une famille en quête d’une seconde chance. Il n’est pourtant pas nécessaire de se familiariser aux codes ou au sentiment de nostalgie, du moment que l’on sache prendre le temps de partager du temps et une écoute mutuelle.

L’obscurité pourrait tout emporter à l’aube des années 80, où certains y verraient leur enfance, d’autres un moyen d’explorer davantage cette ambiance malléable et en perpétuelle mutation. Plusieurs voix finiront par s’entrechoquer dans cette longue balade nocturne, où Paris est traversé par des réseaux de métro, tout comme les nombreux insomniaques qui rôdent dans les parages. Elisabeth (Charlotte Gainsbourg) est l’une de ces passagers et celle qui aura la lourde tâche de porter sa famille vers un lendemain de plus en plus lumineux. Cela ne se fera pas sans souffrance, ou du moins, sans le doute qui confine chaque personnage dans ses réflexions, tantôt poétiques, tantôt prophétiques. L’émission de radio nocturne, tenue par une Emmanuelle Béart à l’écoute, témoigne d’une démarche solidaire et pourtant peu perceptible dans l’instant. C’est dans l’antre même de ce studio, hanté par les voix d’anonymes dans le besoin, que Talulah (Noée Abita) viendra piller les vestiges de Paris, de même que ses richesses et ses vices.

Le cinéma de Rohmer constitue d’ailleurs une porte d’entrée vers cette profonde passion d’un art qui s’identifie dans l’instant et qui s’apprécie avec le temps. Entre les reliques du passé et les incarnations nostalgiques qui enrobent le casting de Hers, il en appelle à ses souvenirs pour tendre la main à la vulnérabilité, dans l’objectif d’apporter soulagement et compréhension de l’environnement qui l’entoure. Il promet de magnifiques plans de la cité parisienne, qui héberge en secret des âmes tourmentées, que la force politique ne peut changer ou simplement influencer. Ce sont de perpétuelles allers et retours entre le domicile et un nouveau territoire inconnu que l’on se laisse surprendre à accepter le personnage que nous sommes, dans la réalité d’aujourd’hui. Ce n’est pas de l’indifférence que l’on cite, mais bien une intelligence qui consolide l’épée et le bouclier d’une jeunesse, destinée à prendre du recul sur soi. Matthias et Judith (Quito Rayon Richter et Megan Northam) ont cette tendance à se laisser porter par le désir de vivre, quitte à se noyer dans des convictions que rien ne peut ébranler.

Ainsi, « Les Passagers de la nuit » nous accompagnent dans ce tunnel brumeux, sans pour autant qu’il soit glacial ou brûlant. Ce qui compte réside dans les émotions que l’on peine à verbaliser, que l’on dissipe dans suffisamment de subtilités pour qu’enfin on puisse s’éloigner de la spirale fantomatique de la nuit et de ses errances interminables. Les relations ne sont jamais évaluées pour ce qu’elles pourraient être, car elles sont humaines, imprévisibles et d’une simplicité optimiste à toute épreuve. Malgré l’ère du numérique et malgré un manque de confiance évident, cette œuvre reste un portrait saisissant et intemporel de ceux qui se donnent les moyens d’aimer, se découvrir, de s’émanciper et de se réinventer, au-delà des limites qu’on leur impose, au-delà des sentiments qui les conditionnent.
1,0
Publiée le 9 mai 2022
Long ennuyeux , soit je n'ai rien compris au but du film mais je ne trouve pas que le jeu des acteurs soit crédible . Décevant !
1,0
Publiée le 9 mai 2022
Qu'est ce qu'on s'ennuie ! Je suis resté pour 'Talulah' et aussi par principe. Si vous y allez, prenez soin d'entrer dans la salle pour les 45 dernières minutes, où enfin un peu de chaleur se dégage, où enfin la fragilité et la sensibilité de Charlotte Gainsbourg ne sont plus une caricature d'elles mêmes. Le reste relève d'un mauvais téléfilm français qu'on aurait du mal à regarder un jour de pluie.
4,0
Publiée le 9 mai 2022
Une émouvante chronique familiale avec, en toile de fond, le Paris des années 1980, « ressuscité » grâce à des archives audiovisuelles, une image gros grains, des couleurs vintage, des ambiances joliment travaillées, nocturnes ou diurnes, mélancoliques ou chaleureuses. Sans oublier la BO, bien sentie. Le réalisateur Mikhaël Hers sonde une période de changement à deux niveaux : extérieur (sur le plan politique et social) et intérieur (sur le terrain intime d’une famille). Il brosse essentiellement trois beaux portraits : celui d’une femme et mère, fragile et « lionne » à la fois, protégeant et accompagnant ceux qu’elle aime, un être en reconstruction, en réinvention (Charlotte Gainsbourg, parfaite) ; celui d’un ado un peu flottant, en plein éveil sensuel et amoureux ; celui d’une jeune femme à la rue, qui se perd dans des paradis artificiels. On s’attache très vite à ces personnages, présentés et interprétés avec beaucoup de sensibilité et de délicatesse. La narration la joue simple et nature, sans recherche superflue d’originalité. On se love très agréablement dans cette histoire, dans ces histoires, qui résonnent de manière familière. De ce romanesque du quotidien, nourri de petits riens, sourd une humanité douce, tendre et bienveillante, qui touche à une certaine pureté, et qui fait vraiment du bien.
2,0
Publiée le 4 juin 2022
J’ai vu « Les passagers de la Nuit » de Mikhaël Hers (2022) car j’adore Charlotte Gainsbourg. Dans ce film elle incarne Elisabeth, une jeune femme, la bonne quarantaine, qui vient d’être quittée par son mari (à la suite d’une mastectomie ?) et se retrouve avec ses 2 ados : Judith l’aînée sage et Matthias rêveur et désirant devenir poète. Insomniaque Elisabeth est accro d’une émission radio écoute type Macha Béranger ou la ligne est ouverte avec Vanda (Emmanuelle Béart que j’ai eu du mal à reconnaitre). Elle arrive à se faire embaucher comme standardiste et fera la rencontre de Talulah (Noée Abita), une très jeune SDF de 18 ans occasionnellement toxico. Elisabeth ira même jusqu’à l’accueillir chez elle et Matthias de tomber amoureux tandis qu’Elisabeth… bref tout va plutôt mal au début mais tout finit par s’arranger avec une coupe à la main sur l’air de « Et si tu n’existais pas » !
Sans Charlotte Gainsbourg, ce film ne serait qu’un télé-feuilleton rébarbatif… Charlotte élève un peu le niveau mais hélas elle n’est pas toujours très audible et trop souvent elle a son « air apeuré d’un épagneul battu ».
Un film lent (près de 2 h) bon pour la télé un dimanche soir pluvieux car sa portée psychologique est nulle. J’ai omis de dire que l’action se déroule à Paris dans les années 80 avec même quelques bandes d’actualités montrant la liesse de la rue après l’élection de François Mitterrand qu’on ne voit pas… et il n’y aucune arrière-pensée politique dans ce film.
2,5
Publiée le 18 mai 2022
Elizabeth (Charlotte Gainsbourg) doit se reconstruire après son divorce. Elle le fera avec l’aide de ses deux enfants qui sont en train de quitter l’adolescence. Elle le fera grâce au travail que lui offre Vanda Dorval (Emmanuelle Béart), l’animatrice d’une radio nocturne sur France Inter. Elle le fera enfin grâce à Tallulah (Noée Abita), une jeune femme un peu perdue qu’Elizabeth prend sous sa coupe.

S’il était précédé de critiques élogieuses, qui en faisaient presque le film du mois dans un mois pré-cannois il est vrai bien pauvre, les mauvais retours de mes amis m’ont fait retarder le moment de voir "Les Passagers de la nuit" (un titre que les cinéphiles ont du mal à ne pas définitivement associer à Bogart et Bacall). Qui avait raison ? les premières qui encensaient un film « tendre, émouvant et sensible » qui « nous transporte avec délicatesse au cœur des années 80 » ? ou les seconds qui, dans un style plus direct, se sont ennuyés devant une Charlotte Gainsbourg « à baffer » ?

Avec le sens pathologique du compromis macronien qui m’habite, je donnerais raison aux deux et tort à personne. Le jeu chuchoté de Charlotte Gainsbourg m’a plus irrité qu’ému, d’autant qu’il nous arrive quelques mois à peine après l’insupportable "Suzanna Andler". De là à dire que cette actrice serait en voie d’huppertisation, il y a un pas que je franchirais peut-être à son prochain film si elle s’entête dans ce jeu melliflu.
Mais pour le reste, j’ai été touché par l’évocation mélancolique des 80ies, reconstituées en entremêlant des images d’archives à celle de décors méticuleusement reconstitués (un appartement des tours Beaugrenelle, la salle de cinéma de l’Escurial où les trois jeunes gens vont voir "Les Nuits de la pleine lune").
Il y a un mystère sinon une incongruité à vouloir reconstituer cette période si inesthétique. Tout était laid dans les années 80 : les vêtements, les coiffures, le maquillage, les voitures… Mais c’était la période où j’ai grandi (Mikhaël Hers a, à quelques années près le même âge que moi) et pour laquelle j’entretiendrais toujours une émouvante nostalgie.

La principale critique que j’adresserais aux "Passagers de la nuit" est son anachronisme. Sur cette reconstitution minutieuse des années 80 sont plaqués des sentiments très contemporains, pas très éloignés de ceux qui avaient fait le succès du précédent film de Mikhaël Hers, "Amanda" : la reconstruction d’une quinquagénaire cabossée (interprétée avec beaucoup de justesse l’an dernier par la même Emmanuelle Béart dans "L’Etreinte"), la complexité des sentiments que ressent un parent au départ de ses enfants du nid familial…
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