Wladyslaw Szpilman est né en 1911 de parents juifs polonais. En 1933, il devient pianiste. Pendant la Shoah, il échappe à la déportation. Contraint de vivre au cœur du ghetto de Varsovie, il en partage les souffrances, les humiliations et les luttes. Il parvient à se réfugier dans les ruines de la capitale. Un officier allemand va l’aider et lui permettre de survivre. Après la guerre, il restera à Varsovie jusqu'à la fin de sa vie en 2000. "Le Pianiste" (ou "The Pianist" en VO) est un film dramatique et historique franco-polonais réalisé par Roman Polanski et sorti en 2002. D’une durée de 144 minutes, le thème du film est la Shoah, pendant la seconde guerre mondiale en Pologne et le piano. Le film a été tourné d’après le livre-témoignage de Wladyslaw Szpilman, publié en 1946. "Le Pianiste", évoque de façon émouvante la catastrophe de l’extermination des juifs à travers l'expérience d'un simple survivant du ghetto de Varsovie. Polanski signe donc avec ce film une œuvre qui retrace objectivement l’histoire de toute une population qui a vécu sous l’occupation allemande. Les acteurs principaux sont Adrien Brody qui joue le rôle de Wladyslaw Szpilmann et Thomas Kretschmann qui joue le rôle de l’officier allemand. Le scénario a été écrit par Ronald Harwood et Roman Polanski d’après l’ouvre de Wladyslaw Szpilmann. La musique est de Wojciech Kilar (il a composé la musique de "La neuvième porte" du même réalisateur deux ans plus tôt). La musique est de l’époque romantique du 19ème siècle. Le film a reçu la Palme d’or à Cannes en 2002 remise par David Lynch. Le film raconte l'histoire de Wladyslaw Szpilman, brillant pianiste, juif polonais. L'histoire se déroule à Varsovie, pendant la Seconde Guerre mondiale (1939-1945). Lorsque les nazis s'emparent de la ville, ils rassemblent tous les juifs dans un ghetto. Séparé de sa famille, envoyée au camp de la mort, il est hébergé par des résistants qui lui apportent régulièrement, en secret, de quoi survivre puis il trouve quelque temps refuge dans un hôpital déserté, puis dans une maison en ruines peu avant la libération de la ville. Mourant de faim et de soif, il se cache des Allemands dans un petit grenier. Un officier allemand l’écoute jouer du piano et, subjugué par la musique et par le talent de Szpilman, lui permettra de survivre en lui apportant de quoi manger et de quoi se couvrir jusqu’à la fin de la guerre.
La séquence choisie se place à la fin du film : Wladyslaw en fuite va dans une maison en ruine pour chercher de quoi se nourrir, il y trouve une boite de conserve. En voulant l’ouvrir, et par manque de force, il fait tomber sa boite qui arrive au pied d’un soldat allemand. L’allemand lui demande ce qu’il fait ici, et quel métier il exerce. Wladyslaw lui dit qu’il est juif et pianiste. L’officier allemand lui demande alors de jouer. Wladyslaw commence à jouer. Il entame la ballade n°1 de Frédéric Chopin. Quant à l’officier, il va l’écouter et vite se retrouver fasciné par le talent du pianiste. Les mains de Wladyslaw reprennent vie. A la fin de la musique, l’officier lui ouvre sa boite et lui dit qu’il lui apportera régulièrement de la nourriture et de l’eau. Ce passage montre que la musique a le don d’émouvoir même une personne des plus cruelles, comme ici, un Nazi. Il aurait pu l’abattre froidement, mais il est tellement subjugué par la musique et le musicien qu’il va jusqu’à le cacher, le protéger, le nourrir et lui donner son manteau. On peut en conclure que W. Szpilman a survécu à la Shoah grâce à la musique, peut-être même grâce à Chopin. J’ai choisi cet extrait car je le trouve très émouvant. Cet homme si diminué, si affaibli, au regard si triste, qui reprend vie quand, enfin, il peut rejouer du piano. Dans cet extrait, il donne l’impression d’avoir oublié l’atrocité de ce qu’il vit, grâce au piano et à cette œuvre musicale. Composée en 1831 et 1835 à Vienne et Paris, la Ballade n°1 en sol mineur, opus 23, était la ballade préférée de Chopin. Cette ballade au ton majoritairement plaintif mais sans mièvrerie aucune, sonde tous les sentiments : bonheur, mélancolie, tristesse, allégresse, etc. et passe de l’un à l’autre avec brio avant d’en revenir au son initial, sombre, grave et déchirant. Son exécution requiert une solide technique. Réalisée d’après une photographie de Pawel Edelman, l’affiche française du "Pianiste" nous montre les deux aspects du film : la musique et la guerre. Ces deux éléments sont les principaux thèmes évoqués qui lient le personnage principal à l’homme qui va lui sauver la vie. Ils sont représentés ici par la main du pianiste qui est en train de jouer ; et la casquette avec la manche du costume de l’officier allemand. Cependant, on ne voit pas les visages des personnages. On peut dire que les deux mains posées sur le même piano créent une union entre eux. Celle-ci est mise en valeur par le faisceau lumineux qui arrive de la fenêtre et qui éclaire le piano. Cette lumière contraste avec le reste de la photo, qui reste sombre. La police de caractère est simple. Elle est à l’image du film, sobre et parlante, et elle illustre parfaitement l’extrait que j’ai choisi puisqu’il s’agit de ce passage. Roman Polanski a expliqué ce qui l’a poussé à adapter au cinéma les mémoires de Szpilman. Il a dit que dans son livre Szpilman était objectif et pas sentimental. Il a montré des bons Polonais, des Polonais mauvais, des bons juifs et des mauvais juifs, des bons allemands et des mauvais allemands. Pour Polanski, ce qui importe le plus, c’est que le livre soit positif. Il a dit qu’après avoir lu ce livre, on se sent bien parce que l’on a plus d’espoir et qu’à la fin, on est convaincu que malgré tout, la nature humaine est bonne. Roman Polanski utilise la musique pour faire réagir le lecteur. "Le Pianiste" est un film qui marque par la violence réelle des nazis qui atteint des niveaux difficilement imaginables. Il s'agit donc d'un film particulièrement difficile à regarder qui, contrairement à certains films, ne joue pas sur la violence pour vendre mais pour dénoncer un régime et montrer l'horreur, la bêtise et la cruauté dont l'être humain peut être capable. Le devoir de mémoire est donc encore de mise dans ce film qui arrive pourtant à se démarquer par le paradoxe du caractère cru des images et de la beauté des notes émanant du piano de W. Szpilman malgré un contexte digne des enfers. Dans le genre du film traitant de la seconde guerre mondiale, il existe "La Liste de Schindler" (1993) de Steven Spielberg, "La vie est belle" (1997) de Roberto Benigni ou encore "Amen" (2002) de Costa-Gavras. J’ai choisis cette œuvre car je l’ai beaucoup aimée. La première heure de ce long-métrage est plutôt difficile à regarder, en raison des différentes scènes choquantes qu’elle comporte. La seconde partie du film repose principalement sur la survie de Wladyslaw dans les ruines de Varsovie. On voit donc moins de scènes traitant des violences infligées aux juifs par les nazis. En effet, l’histoire est centrée sur une seule famille, voire un seul personnage. Ceux-ci sont considérés en tant que personnes à part entière et non pas comme simples membres de la communauté juive. Ainsi, le spectateur s’attache au personnage et s’implique dans le film plus facilement.