Boulogne-Sur-Mer, dans le nord de la France, un tournage se prépare dans la cité HLM Picasso. A cette occasion, un casting sauvage y a lieu et 4 ados sont choisis pour jouer dans le film. Sur place, c’est l’incompréhension, tout le monde s’étonne, pourquoi n’avoir pris que “les pires” ?
Le film peut être vu comme un prolongement à leur court-métrage Chasse royale (2016) où il était là aussi question d’un casting sauvage. Pour leur premier long-métrage, les réalisatrices Lise Akoka & Romane Gueret nous plongent en plein coeur d’un quartier populaire des Hauts-de-France et ce qui frappe en premier lieu, c’est la façon avec laquelle on s’y retrouve de plein fouet. Avec une approche hyperréaliste, filmée de façon chirurgicale et quasi documentaire, on ne sait jamais si ce que l’on est en train de voir, est de l’improvisation ou si tout est écrit au millimètre.
Les Pires (2022) est une immersion, un film dans un film où l’on suit le tournage de ce dernier, pas à pas, avec d’un côté, des professionnels et de l’autre, des amateurs qui doivent jouer la comédie. Et ce qui bluffe, c’est la façon avec laquelle les réalisatrices ont su capter cette instantanéité et cette spontanéité qui émanent de leurs jeunes acteurs.
Bien évidemment, le film ne serait pas ce qu’il est sans le talent des comédiens. La réalisation à beau être ce qu’elle est, il faut surtout retenir l’excellence de leurs interprétations, surtout Mallory Wanecque (L'Amour ouf - 2024) brillante dans la peau d’une Lolita de la classe populaire, face à celui qui joue son frère, le tout jeune Timéo Mahaut.
D’un côté, c’est une excellente mise en abyme (en découvrant les coulisses d’un tournage) et de l’autre, c’est impressionnant de réalisme, difficile de ne pas y rester insensible.
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