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riverainpsy
32 abonnés
409 critiques
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5,0
Publiée le 7 octobre 2024
Un film d'espionnage puissant , prenant de bout en bout, ancré dans des thématiques modernes (avec une approche originale ) , nuancé, abouti et forcément très engagé dans le sens où il renvoie tous les pouvoirs qui traversent la société égyptienne ( et quelques autres...) à leurs contradictions. Et ce courage là mérite le respect , à minima et par delà les considérations cinéphiliques ou esthétiques .
En clair, n'espérez pas apprendre quoi que ce soit sur le grand pole Sunnite, l'université d'Al-Azhar. Si l'intrigue peut être sympa, le réalisme est passé à la trappe spoiler: (à part peut-être le souhait de l'état égyptien d'influer sur la nomination du grand Imam afin de contrôler les avis juridiques qui en sortent à des fin politiques) . Les Imams sont dépeints comme des gens spoiler: hypocrites, avides de pouvoir et de péchés, tandis que les étudiants fument, vont en boite de nuit, ont l'air plus stupides les uns que les autres et font des descentes pour frapper leurs camarades...
Quiconque connait l'Islam et ses cercles de sciences sait à quel point ce film est loin de la réalité. La douceur, la sagesse, la religiosité et toutes les nobles valeurs qui caractérisent les gens qui fréquentent ce genre d'endroit sont totalement absentes de ce film. Par ailleurs, les étudiants sont tous Arabes alors que à Al-Azhar il y a des étudiants qui viennent du monde entier (Malaisie, Indonésie, Europe, Afrique noire, etc...) et il y a aussi bon nombre de femmes.
Ici, tout est très caricatural, on se croirait dans "enquête exclusive". Bref c'est du divertissement, mais aussi de la désinformation et ça ne rend pas honneur aux hommes de sciences ni à leurs étudiants qui peuplent Al-Azhar et la font rayonner depuis plus de 1000 ans..
Bref, c'est aussi réaliste que Plus belle la vie et tout aussi décevant...
Un thriller politico-religieux. Les jeux de pouvoirs entre 2 mondes qui se détestent mais qui ont besoin l'un de l'autre, Un film sur la manipulation avec un excellent casting et une réalisation millimétrée.
Après le décès du Grand imam de l'université islamique Al-Azhar, connue pour sa totale indépendance, les services de la sureté égyptienne entendent placer un imam favorable au pouvoir. Un étudiant est choisi, malgré lui, pour être un indicateur au sein de l'université. Tarik Saleh réalise un thriller politique ancré dans la réalité, celle de la lutte entre le pouvoir égyptien actuel et les Frères musulmans, la faction ennemie. Fort de cette authenticité poltique et du décor singulier que constitue Al-Azhar et ses étudiants, le réalisateur développe une intrigue qui, pourtant, ne se démarquera jamais, tant dans le scénario que dans la mise en scène, du thriller commun. Le sujet se regarde comme un film à suspense en arabe, pas davantage. Les deux personnages principaux, l'étudiant utilisé comme un appât et le colonel de l'armée qui le commande et le manipule, sont en définitive des figures de thriller assez communes. On a constamment le sentiment de rester à la surface de choses, là où on espérait s'immerger dans la société et la culture locales. En tant qu'école coranique, le lieu principal de l'intrigue est une source d'intérêt et de curiosité mais l'intrigue qui s'y noue est d'une certaine façon "occidentalisée" par la réalisation sans inspiration ni personnalité du cinéaste.
un film qui permet de découvrir un pays et un régime politique qui n'est pas tendre avec ses citoyens. Une conspiration qui crée une tension permanente dans un film qui ne laisse pas indifférent
La Conspiration du Caire prend la forme d’un récit d’apprentissage, avec son personnage principal candide tiré de sa campagne pour gagner les rangs de l’université islamique al-Azhar, pour mieux en miner les codes et l’invalider. En quittant son foyer dans la perspective de cultiver sa foi et de devenir prêcheur, Adam découvre un microcosme peuplé de factions ennemies qui chacune instrumentalisent les écritures sacrées à des fins politiques : il devient alors tour à tour un infiltré, un complotiste, un traître, baladé d’une extrémité à l’autre de la cour centrale de l’établissement, en témoignent les plans répétitifs sur ses allers-retours, contraint de faire le mur régulièrement pour échanger avec l’État par téléphone portable alors que son ambassadeur est assis à côté de lui. Le film se plaît à révéler l’hypocrisie de ceux qui font des leçons de morale aux autres, intègre des éléments de la culture américaine dans des espaces fermés et a priori rigoristes, depuis le maillot de football encadré aux sodas et produits McDonald’s achetés en cachette. Tarik Saleh veille à montrer Adam comme un spectateur, si bien que ses actions le disqualifient parce qu’elles sont guidées par une instance supérieure se faisant passer pour Dieu ; il revient alors au personnage – et là réside le seul apprentissage – d’identifier et de confondre les menteurs qui exploitent la religion à des intérêts personnels, d’accepter en somme que la foi véritable ne se trouve ni à l’université ni dans la parole de ses prêcheurs mais au plus profond de lui-même. N’oublions pas que le titre original signifie « le garçon qui vient du Paradis » : le dialogue dernier avec le cheikh Ngem le consacre penseur autonome et l’invite à revenir au point de départ. C’est alors tout un monde qui s’effondre, celui de la grandeur de la capitale, du prestige des études, de la primauté du savoir appris sur la connaissance prédisposée. Ce mouvement de retour et de repli rappelle la clausule voltairienne de Candide, lorsque tous les personnages choisissaient de renoncer à se soumettre à une théorie pour éprouver l’existence collective par le travail ; la pêche encadre La Conspiration du Caire tel un contrepoint musical, laissant entendre le chant dissonant et simple du marin au milieu des sifflements des serpents pécheurs.
j'ai bien aime ce film de part son univers rarement aperçu, aucun cliché des acteurs qui jouent justes un film sans prétention qui a le mérite de faire réfléchir sur les luttes de pouvoir politique et religieux
L'énigme est parfois confuse et l'évolution du petit pêcheur timide et naïf en habile stratège encore moins crédible, mais le montage soigné, l'ambiance égyptienne et islamique ainsi que de bons acteurs et quelques tronches ( colonel Ibrahim) font le job.
Tarik Saleh déjà réalisateur de l'excellent Le Caire Confidentiel signe un film sur les liens entre la politique et la religion en Egypte. Farès Farès est comme à son habitude excellent dans son rôle de bras armé du pouvoir. On suit un étudiant dans une école religieuse au coeur des influences de la capitale. On comprend aisement pourquoi ce film a reçu le prix du scénario au festival de Cannes. Suspense tout au long du film et une morale interessante sur la fin.
Formidable, autant sur le plan de l'histoire que de la mise en scène et de l'esthétique. Après Le Caire Confidentiel, j'attends avec impatience le prochain film de ce réalisateur.
Le contexte est très intéressant et la première demi heure franchement réussie. Ça se gâte un peu par la suite malheureusement avec des rebondissements peu crédibles, et une conspiration qui manque finalement d'envergure.
Les films d’infiltration sont légion au cinéma et on retrouvera ici des cas de figures (et des rebondissements) déjà vus. Mais le cadre, la grande mosquée d’Al Azhar, demeure un cadre qui permet à cette intrigue fouiller de prendre une réelle dimension.
Balloté entre la Sûreté de l’Etat qui le manipule et la mouvance freriste qui le convoite, le jeune Adam est littéralement pris en étau. Lui qui était venu simplement étudier la religion, se retrouve au cœur d’une lutte de pouvoir qui le dépasse. Tawfeek Barhom est exceptionnel de justesse et l’évolution de son personnage d’abord timide et effacé puis charismatique et redoutablement astucieux fait un peu penser à celle de Tahar Rahim dans Un Prophète. Ces épreuves traversées, comme un véritable rite initiatique pour Adam. spoiler: On a cru le voir mourir, on le verra grandir.
« Alors qu’as-tu appris ? » lui demande l’imam de son village lorsqu’il foule de nouveau sa terre natale. C’est la dernière phrase du film, tout est dit dans cette question qui n’appelle évidemment pas de réponse et qui conclut parfaitement ce grand film…
Tarik Saleh fait coup double avec La Conspiration du Caire, enfin coup triple même. Il nous propose un excellent thriller à l’intrigue prenante et élaborée mais en délivre aussi et surtout un message politique intelligent, renvoyant dos à dos l’idéologie jihadiste des Frères Musulmans et le régime autoritaire et répressif d’Al Sissi.
La Conspiration du Caire est un thriller intelligent à la mise en scène sobre, au scénario riche, admirablement bien joué. Aussi habile qu’haletant…
Un thriller qui se passe en Égypte dans une grande école d'Imam où un meurtre à été commis et révèle les interactions parfois mafieuses du pouvoir qui mêle religion et politique du pays. C'est sec, efficace et dépaysant. Un peu long peut être mais bien.