"Un parfait inconnu" fut une expérience extrêmement frustrante. Même si je n'ai aucune attache avec Bob Dylan, le retour de James Mangold m'a immédiatement chauffé pour le visionnage de ce projet. Pourtant, je suis ressorti très frustré de ma séance, surtout quand je compare mon ressenti aux retours des spectateurs sur ce projet. Même si je ne suis pas la cible de ce film, j'ai la sensation que les avis sur ce dernier sont disproportionnés. Malgré tout, je reconnais volontiers certaines qualités à cette réalisation, notamment dans ses choix de casting. J'ai adoré retrouver Edward Norton, je trouve que Monica Barbaro est une véritable révélation et j'ai évidemment trouvé que Timothée Chalamet rentrait bien dans la peau de son personnage. Clairement, je suis loin de faire partie de ses fans, mais je trouve que c'était un choix pertinent pour le rôle. Cela se voit déjà d'un point de vue physique, mais également dans son jeu nonchalant et très fermé. J'ai notamment apprécié le parti-pris de vraiment le faire chanter, sachant qu'il se débrouille bien dans cet exercice. Beaucoup de passages musicaux sont donc très réussis, en partie grâce à ce choix. Mais maintenant, louer la qualité musicale du film serait occulter le gros défaut de ce point, à savoir que ses moments sont bien trop présents. Il y a un nombre absolument fou de chansons au sein du film, et je dois dire que cela m'a particulièrement dérangé. Dans les 30 premières minutes, on a presque 5, à 6, scènes de suite qui contiennent une chanson. Au bout d'un moment, j'ai réellement fait une overdose. Et le souci de cette accumulation de moments chantés, c'est que cela nous fait parfois oublier le fait que le film tente d'avoir un propos. Malheureusement, je trouve que toutes les thématiques, et les sujets que le film semble aborder, sont vraiment trop traités en surface. Déjà, le récit essaye d'ancrer son histoire dans les États-Unis de l'époque, et si cela est réussi au niveau des décors et des costumes, je trouve que c'est un peu trop survolé pour le reste. Par exemple, on parle beaucoup des guerres de cette époque, ou même de la politique américaine, mais sans vraiment y mettre du contexte. Sincèrement, pour ceux qui ne sont pas familiers avec tout cela, je suis persuadé qu'ils vont rester en dehors de ces moments. Et c'est de même pour le sujet qui intervient dans la seconde partie du récit, à savoir la dérive de la musique de Bob Dylan vers du rock. Hormis pour la séquence de fin, où cela est vraiment appuyé, c'est assez peu exposé. Par conséquent, je suis certain que beaucoup de gens ne comprendront pas les enjeux et ce que souhaitent raconter cette scène. Cette envie de parler aux fans et aux connaisseurs du genre est louable, mais je regrette que le scénario n'ait jamais cherché à étoffer l'ensemble. Surtout qu'il y avait de la place pour faire cela, notamment en enlevant beaucoup des trop nombreux moments musicaux et en éclipsant les histoires d'amour très superficielles du film. Celles-ci sont d'ailleurs assez peu intéressantes, donc je ne comprends pas pourquoi le projet ne s'est pas plus concentré sur son sujet central. L'idée de ce projet était de parler de tout ce qui entoure sa musique, on le voit avec le titre et dans cette idée de ne pas vraiment raconter ses origines. Mais ce manque de contexte et ce choix d'aller quand même raconter ses histoires d'amour font me poser beaucoup trop de questions. L'ensemble est donc particulièrement long à regarder, le rythme étant vraiment trop lent. En bref, je n'ai pas du tout accroché à ce projet. Dans l'idée, je peux comprendre son envie et je suis sûr qu'un fan de Bob Dylan pourra y trouver son compte. Cependant, je ne comprends pas que l'on vende ce projet comme un chef-d'œuvre, car il n'en est clairement pas un. Pour conclure, un biopic qui rate ses idées.