Avis sur La Méthode Williams

« La Méthode Williams » réunit certes dans son genre toutes les caractéristiques du film américain, que ce soit dans la façon de présenter les membres de cette famille, ou de la narration elle-même…
Mais cette réalisation de Reinaldo Marcus Green marque des points essentiels par le rôle extrêmement décisif du père, dont son incroyable personnalité va modeler cette histoire étonnante et lui donner tout son intérêt.
À ce niveau le jeu de Will Smith est littéralement fascinant, tout comme l’est également celui de la mère, ainsi que des émouvantes Vénus et Séréna !
Ensemble, ils arrivent ainsi à rendre l’histoire de cette famille, captivante, riche et pleine d’enseignement !
Évidemment ce que l’on retiendra avant tout, c’est ce combat sans failles pour la réussite envers et contre tout, ce que leurs origines et leur couleur de peau, vont décupler dans cette determination à devenir les meilleurs.
Toute la souffrance et les humiliations vécues, seront les éléments clés qui impliqueront une revanche sans commune mesure, doublée d’une détermination et d’une exigence à couper le souffle !
Et ce qui marquera aussi ce combat, relèvera de la stratégie de ce papa toujours sur ses gardes, jusqu’à devenir persuasif, osé et même provocateur, ceci presque à la folie.
En effet, sa méthode où coûte que coûte, la protection et le bien-être de ses filles seront l’enjeu principal avant tout, va devenir l’élément passionnant de ce film !
On assiste ainsi à de magnifiques moments où douleur, joie, espoir et désespoir se mêlent ensemble pour nous exprimer tout ce que ressent cette famille prête à tout pour en découdre et arriver à ses fins…
Que d’instants bouleversants et que d’étapes haletantes et décisives !
On restera juste un peu frustré de se rendre compte que toutes ces filles excellentes, puissent être toujours aussi agréables et souriantes malgré cette éducation extrêmement rigoureuse et exigeante.
Et oui (!), ne jamais connaître un seul moment de rébellion dans ces conditions, posera évidemment question à plus d’un parent pourtant toujours plein de bonnes intentions ! Une recette que beaucoup aimeraient connaître et appliquer pour les siens !

J'ai vraiment adoré ce biopic. Incroyable de se dire que l'histoire est vraie tant elle parait impossible à imaginer. Je connaissais pas l'impact qu'avait eu le père dans le succès des 2 soeurs joueuses de tennis, je partais donc vraiment en découverte totale. Le film se déroule sans aucune lenteur ni ventre mou tellement on est pris par l'histoire de cette famille et par la vision du père pour ses filles, qui ne leur fait suivre que le chemin qu'il a tracé et prévu pour elles.
On sort de la salle en se disant qu'il y a forcément des arcs de l'histoire qui ont été scénarisés, ou réinventés volontairement pour la narration cinéma tellement ça parait hors normes. Et puis on découvre que non. Dingue ! L'histoire est dingue !

Mais là où le film tire sa grande force, c'est dans son écriture, et surtout SURTOUT dans son personnage principal, le père de Vénus et Séréna, qui elles, finalement, ne sont que les personnages secondaires de cette success story, elles sont les protagonistes qui ont réussi grâce à leur talent, mais avant tout grâce à l'incroyable force de courage et de détermination du père ayant tracé le destin de ses filles selon un plan pensé et écrit de A à Z depuis leur naissance. C'est FOU ! Il y a aussi un rappel du contexte de guerre des gangs, et de racisme de l'époque, ancré et représenté à travers la ville de Compton en Californie, qui ajoute là aussi des éléments narratifs poignants.
Alors oui, la réalisation ne bouscule aucunement les codes d'un biopic classique, et il y a d'ailleurs pas non plus une grande créativité dans les plans, à y repenser il n'y a d'ailleurs aucun plan réel qui marque ou qui reste en tête réellement... Mais ce sont surtout des scènes qui restent en mémoire. Des dialogues et des répliques aussi. Ce qui démontre une grande qualité d'écriture et de développement du scénario, encore une fois amené de façon extraordinaire à travers un personnage charismatique, unique et très drôle malgré lui de par sa personnalité et force de caractère. C'est vraiment le père qui fait le film, et il fallait bien un acteur de la trempe et du charisme de Will Smith pour être à la hauteur de ce rôle et de ce personnage. Quelle belle prestation de Will Smith vraiment, il est incroyable d'intensité, il habite le personnage et envoie tellement de choses à notre figure en faisant peu.
Le film dégage tellement d'émotions à la fois, on rit et on reste bouche bée devant le côté si visionnaire du père. Et surtout la manière avec laquelle il déroule son plan tout en ayant la volonté absolue de protéger et conserver la bienveillance envers ses filles. J'ai adoré la façon avec laquelle il se confronte à chacun des coachs etc. Tout le monde le prenait pour fou, et on apprenait petit à petit du récit pourquoi et pour quoi il agissait ainsi. Ce qui rajoutait de plus en plus de profondeur au personnage déjà extrêmement intéressant. L'autre grande réussite, c'est qu'il n'y a pas besoin de s'y connaître en tennis pour apprécier le film, tout comme les plus grands fans de tennis l'apprécieront autrement et certainement à un niveau supérieur, encore plus intense.
Plus le film avance et plus on se demande jusqu'où il va aller. La fin aurait pu jouer sur des facilités mais on reste encore surpris par la force émotionnelle qui s'en dégage. La salle réagissait beaucoup, et les spectateurs étaient vraiment admiratifs et impressionnés par l'histoire, autant que moi. C'était une symbiose générale dans les réactions qui se dégageait de la salle, avec même des applaudissements nourris au générique final. Les images d'archives en conclusion viennent crédibiliser et renforcer ce qui semblait impossible. Mais comme dirait Xavier Dolan, tout est possible à qui rêve, travaille et n'abandonne jamais... C'est en tout cas ce sur quoi repose la méthode Williams, et qui permet l'existence d'un très beau film, incroyablement inspirant et puissant. Certainement très représenté aux prochains Oscars. A voir absolument !

Focus sur la personnalité de l'entraîneur de tennis Richard Williams, père des joueuses mondiales Vénus et Serena. Il n'avait aucune expérience dans le sport mais lorsque ses filles ont eu quatre ans, il a élaboré un plan de 78 pages décrivant l'entraînement des futures championnes. Les sœurs Williams sont devenues deux des plus grandes joueuses de l'histoire du tennis. Serena est sans conteste la meilleure tenniswoman de tous les temps, avec 23 victoires en tournois du Grand Chelem. Venus Williams a remporté sept titres en Grand Chelem.


C’est une réalisation de Reinaldo Marcus Green qui a notamment fait des épisodes pour la série Top Boy. Le scénario a été écrit par Zach Baylin en racontant la vie de Richard Williams.

J’attendais ce film surtout pour la présence de Will Smith et je n’ai pas été déçu car il est excellent.



Ce biopic va donc nous parler de Richard Williams, le père des sœurs Williams. Depuis la naissance de ses filles, il a écrit un plan pour leur faire atteindre le sommet du tennis mondial. Cela a fonctionné car Venus Williams et Serena Williams ont toutes les deux étaient numéro une mondiale. La petite dernière Serena étant même considérée comme une des meilleures tenniswomen de l’histoire avec 73 titres dont 23 Grand Chelem et 4 médailles d’Or Olympique.

L'histoire proposée est donc très forte. Comment un père va-t-il pousser ses filles à travailler leur talent pour aller de Compton jusqu’au sommet. La Méthode Williams ira jusqu’au premier tournoi professionnel de Venus. J’ai beaucoup aimé la mise en scène nous replongeant dans les années 90. En comparant image d’archives, et le film, on voit qu’un énorme travail a été fait en matière de décors, costumes, et maquillage. Un point important est la façon de retranscrire la dure réalité du contexte raciale de l’époque. En effet, elles étaient les seules afro-américaines à pratiquer le tennis donc forcément les regards étaient différents. On voit aussi cette volonté d’aller contre les barrières établies par la société. Certains passages m’ont vraiment touché. En plus de cela, les passages de pur tennis sont une vraie réussite. On sent l’intensité des coups rageurs des sœurs Williams.

Le père va donc occuper logiquement toute la place car c’est à son plan et sa méthode que l’on s’intéresse. Que ce soit les bons côtés comme son obstination à les faire réussir, mais aussi les mauvais en poussant par moments trop loin ses pratiques. Finalement, les deux prodiges du tennis ne seront donc pas le centre du film car on n’aura pas de développement individuel, contrairement au père. Cependant, c’est une genèse des plus intéressantes pour ceux qui sont fans d’elle. En effet, sans Richard Williams, nous n’aurions jamais eu ces championnes. Attention, le film insiste aussi sur l’apport primordial de la mère Oracene Price par son soutien moral mais aussi les techniques qu’elle a apprises à Serena.

Comment ne pas retenir la prestation exceptionnelle de Will Smith. Cet acteur est comme le bon vin, il bonifie avec le temps en prenant des rôles beaucoup plus dramatiques de ce qu’on a connu avec sa période Bad Boys en 1995. Il porte superbement ce père exigeant. On comprend vraiment le côté émotionnel et ce qui l’a poussé à devenir ainsi. L’approfondissement psychologique est donc réussi. Il est parfaitement appuyé par une remarquable Aunjanue Ellis. Demi Singleton et Saniyya Sidney sont de belles découvertes dans le rôle des sœurs Williams. Leur appropriation des tenniswomen m’a épaté. Enfin, je tiens à saluer Jon Bernthal que c’est toujours un plaisir de voir jouer.

Ce long-métrage est trompeur. On n’est pas vraiment dans un pur film de sports mais pas non plus dans un véritable biopic, quel que soit l’angle adopté. On assiste plutôt (comme le titre français le dit très bien) à la manière dont un homme va choisir d’éduquer ses filles et comment il va les former à être les meilleures au tennis. On est donc plutôt dans une success story vantant la performance, la sagesse, le respect et pas mal d’autres qualités et valeurs morales qui enclenchent la réussite. Et c’est ce qui déçoit un peu, tant un biopic sur les sœurs Williams allant plus loin que leur enfance aurait été plus intéressant. Ou alors d’insérer la fameuse méthode de Richard Williams à un biopic. Car ce qui se passe ici c’est que ce père commun à nul autre prend toute la place sur près de deux heures et demie de film et que l’acteur qui l’incarne phagocyte tout autour de lui. Pour le meilleur mais aussi le pire...



En effet, Will Smith tient là un rôle en or. Et il nous propose une composition du même acabit, en or massif. Mais le genre de composition qui prend toute la lumière, qui rend tout ce qu’il y autour caduque et qui, paradoxalement, nuit au long-métrage dans son ensemble. Il n’y en que pour lui bien que les deux jeunes actrices qui jouent les sœurs Williams rayonnent et sont excellentes. On ne voit presque que lui et son personnage hors normes. C’est presque gênant car on sent que l’acteur se sent en possession de tous ces moyens, qu’il sait que la lumière est sur lui. Il fait donc un retour qualitatif et remarqué sur le grand écran mais qui manque de naturel et n’ayons pas peur des mots, d’humilité. Conséquemment, tout le reste de « La méthode Williams » semble académique et banal car son interprétation dévore tout. Et on se demande finalement : si ce n’est pour parler que de ça et se limiter aux débuts des deux illustres sœurs au niveau de la compétition, pourquoi un film si long. Bien trop long...



Après un très réussi film français sur le tennis (« 5ème set »), voici encore une œuvre qui prouve que ce sport très physique peut avoir des atouts cinématographiques. Les matchs y sont moins stimulants ici puisque quasiment tous réservés à des entraînements mais le match final se tient. Sans pour autant nous faire palpiter comme il se doit. Le contexte social de cette famille est en revanche bien rendu tandis que la mise en scène de Reinaldo Marcus Green est tout juste illustrative et on préfèrera largement son premier film sorti dans l’anonymat le plus total cet été (« Joe Bell » avec Mark Walhberg). En somme, « La méthode Williams » dresse le portrait d’un homme surprenant, intransigeant et imprévisible mais à la psychologie passionnante. Sauf que pour en savoir plus sur les sœurs Williams, être ému ou encore être captivé par un sport, on repassera. C’est un show Smith pour Smith et forcément avec Smith, aussi bon soit-il!



Plus de critiques cinéma sur ma page Facebook Ciné Ma Passion.

Je ne suis pas particulierement fan du tennis mais ce film, l'histoire, la performance des acteurs, tout, j'ai adoré, on ne sent pas du tout les 2 hrs passer!! j'avais même une petite larme aux yeux à la fin..

J'ai longtemps hésité à cause de beaucoup de critiques que j'avais lu mais je dois dire que j'ai adore au dela de l'inimaginable et pourtant je ne regarde pas le tennis à la télé mais je voulais voir ce que la persévérance de toute une famille pouvait engendrer comme championnes et bien pour moi c'est grandiose ,une leçon de vie pour toute personne n'étant pas de naissance privilégié mais qui devient le modèle de tous. Bravo au cinéaste de nous faire vivre un peu de la vie de ces championnes.

Un très beau et bon film sportif et l'histoire de la famille Williams est très bien joué bravo aux acteurs.
On ne. Vois même pas les 2h20 du film

Issu d'un quartier défavorisé et sensible de la banlieue de Los Angeles (Compton), Richard Williams a un plan pour que deux de ses filles deviennent un jour les meilleures joueuses de tennis du monde.
Pour ce faire, il rédige un manuscrit de près de 80 pages appelé sa "méthode", et astreint toute sa famille (1 femme et 5 filles en tout à cette époque là) à une organisation et une éducation stricte, afin de sortir définitivement du ghetto dans lequel ils vivent.
Ce biopic nous plonge donc dans l'intimité des soeurs Venus et Serena Williams entre les années 1989 et 1994, période à laquelle leurs légendes commencent à s'écrire alors qu'elles ne sont encore que des enfants.
Il est tout de même hallucinant de réaliser devant ce film à quel point la rigueur, l'abnégation, le courage et la rage de s'en sortir ont fait de ce père le géniteur et l'artisan de deux des plus grandes championnes sportives que le monde ait connu ces dernières années tous sports confondus !
Will Smith est magnifique dans le rôle de ce papa qu'on ne sait pas où situer entre le génie et le tyran, mais même si elle reste très discutable sur le fond, une méthode qui marche à un tel point est forcément sensationnelle et source d'inspiration !
Il n'est pas utile de bien connaître le tennis pour apprécier cette oeuvre très réussie, mais ce sera un petit plus bien évidemment !
Un très bon film remarquablement réalisé et donnant matière à réflexion pour les entraineurs sportifs du monde entier !
Site CINEMADOURG.free.fr

Spectateurs peut-être un peut trop généreux

Biopic sur le parcours des sœurs Williams (que je ne connaissais que de titres), le film porte avant tout sur la niac du père, son envie de voir ses filles noires éblouir les gens là où lui n'a cessé de se faire ruer de coups par les blancs, d'en faire des membres de l'élites, modèles pour toute la communauté, où il a vécu comme un paria, le film se concentre donc sur son pari, son 'plan' élaboré pour elles avant même leur naissance, l'exécution de son plan, sa fermeté en tant que père, l'union familiale, les convictions parentales, les liens entre sœurs, leurs énergies, les ambitions de chacun, les expériences, les doutes des homologues blancs suivant ce programme de gens de couleur d'un milieu modeste voulant percer dans un sport blanc tout en sortant des clous, quelque chose d'intéressant, de bien monter, mais rien d'extravagant non plus, le plus fort du film reposant avant tout sur le charisme des personnages, ou plus précisément sur le charisme de leurs interprètes, pour le reste, il ne faut pas se mentir, même si connaître cette histoire reste intéressant, que ce soit de cette manière ou par l'intermédiaire d'autres formats, pour ce qui est de voir un film en salle, en ce moment d'autres films plus intéressants prédominent sur ce titre ci.
Tandis que ces ados donnaient tout pour se faire un nom qu'est-ce que vous foutiez? autre chose que glander assis sur un fauteuil à regarder un film pop-corn à la main j'espère?

Cela reste une bonne leçon de vie.
Les caïds du quartier qui d'une scène à l'autre passent d'un "on va te fumer" à "on te couvre frère"? scènes coupées? pas très clair cette transition...

" La Méthode Williams " sérieux outsider pour les prochains oscars est un biopic trop académique selon moi . En effet j'ai trouvé le film trop formaté oscar, il manque de l'émotion et de l'épaisseur à cette histoire , en dépit de la présence de Will Smith et Aunjanue Ellis (nominations aux oscars fort probable) même si j'ai préféré la prestation de Saniyya Sidney et une histoire qui reste tout de même intéressante et parfois émouvante s'intéressant à Richard Williams, sans aucune expérience dans le tennis, élabore un plan de 78 pages décrivant l'entraînement de ses futures championnes ( Venus et Serena Williams)

J'ai deux problèmes fondamentaux avec ce biopic : l'ombre dans laquelle on plonge les soeurs Williams, qui ne sont toujours que des adolescentes bienveillantes et heureuses d'emboiter le pas à la démesure de leur père. Le second, cause de rupture irrévocable entre King Richard et moi, c'est faire passer la folie égocentrique du père pour une prophétie ou l'aboutissement de la persévérance, du dévouement, illustration parfaite du rêve américain. Sauf que non. Des parents qui projettent leurs rêves de grandeurs sur leurs enfants, il y en a à tous les coins de rue, sur tous les terrains de tous les sports. Et cette frustration entraine des désastres au sein de toutes les familles. Parce que dans 99% des cas, il n'y a pas de gloire au bout, il n'y a que le dégout, la déception de tous côtés et des familles brisées. Non Richard Williams n'est ni un prophète ni un héros, il a la chance incroyable d'avoir donné naissance à deux surdouées. Mais ça aurait pu tout aussi bien tourner vinaigre, plutôt aigre que doux. Et ça "King Richard" l'effleure à peine.

"La Méthode Williams" aurait pu être un sympathique biopic et une ode au courage et à la témérité tout comme à la communauté afro-américaine mais ce n'est finalement qu'une biographie trop lisse à la gloire seulement de Will Smith qui a tendance à surjouer et qu'on a vu plus convainquant ailleurs. Le film ne met pas assez en valeurs ces filles qui ont réussit dans le sport que ce sont Serena Williams entre autres et c'est parfois trop sentimentaliste à mon goût. De plus le personnage du père sans parfois fade. Après c'est vrai que les images sont belle mais personnellement je n'ai pas adhérer. C'est pour moi digne d'un téléfilm du dimanche soir. Un film qui se trompe clairement d'objectif.

Richard Williams (Will Smith) a méticuleusement planifié la carrière de ses filles, Vénus et Serena, pour en faire deux des joueuses les plus titrées de l’histoire du tennis.

J’avais raté à sa sortie, le 1er décembre 2021, ce film, d’ailleurs éclipsé par le dernier Almodovar et une énième resucée de "SOS Fantômes". L’Oscar du meilleur acteur attribué à Will Smith et le tollé provoqué par sa gifle colérique sur la scène du Dolby Theater de Los Angeles m’ont incité à rattraper mon retard. Que de temps perdu ! "La Méthode Williams" (dont le titre original, "King Richard", est autrement savoureux, mais nettement moins explicite) est un mauvais film parasité par le cabotinage de son héros-producteur.

Venus Williams et Serena, sa cadette de quinze mois, sont des sportives hors du commun dont la carrière méritait sans l’ombre d’un doute un biopic. La façon dont leur père les a coachées, dont il a décidé, contre toute raison, de ne pas leur faire suivre la voie traditionnelle empruntée par toutes leurs prédécesseurs pour les inscrire directement dans le circuit pro sans les faire concourir aux Juniors, est originale. Pour autant, l’hagiographie à laquelle se prête Will Smith – et que co-produisent les deux "tenniswomen" – est bien trop univoque pour satisfaire la curiosité que ce sujet avait fait naître.

Richard Williams y est présenté comme un homme sans défaut, sinon celui de nourrir une ambition démesurée pour ses filles et de mettre en oeuvre un plan sans jamais y déroger. Rien n’est dit de son passé – avant de rencontrer la mère de Venus et Serena, il eut une première épouse et, avec elle, quatre enfants – ni de son divorce en 2003, ni de son remariage en 2010 avec une jeune femme de trente-sept ans sa cadette. Rien n’est dit non plus de sa « méthode » dont on ne saura pas après deux heures et vingt-cinq minutes de film, comment elle réussit à faire de deux filles apparemment ordinaires des joueuses d’exception.

"La Méthode Williams" tangente un sujet qui aurait mérité de plus amples développements : la complicité et la rivalité entre les deux sœurs, leur père ayant d’abord fait le choix de n’encourager que l’aînée avant que la cadette, grandie dans son ombre, ne l’égale puis ne la dépasse.

C'est un excellent film tout à fait passionnant. D'une intensité peu commune. On ne s'ennuie pas une demi seconde. La réalisation est brillante. L'histoire est menée tambour battant. J'ai adoré !

Ce n’est pas un film sur le sport mais sur la famille, on nous avait prévenu et Reinaldo Marcus Green a tenu parole. La Méthode Williams relate en effet le parcours des sœurs Williams, deux des plus grandes tenniswomen de tous les temps mais par le prisme de leur paternel. J’avais un à priori très négatif sur le personnage puisqu’on nous l’a toujours vendu comme un tyran dans les travées des plus grands tournois de tennis au monde, aujourd’hui on comprends pourquoi. Il a clairement pris la lumière et ramassé nombre de critiques afin de protéger ses jeunes filles dont il a toujours été persuadé qu’elles deviendraient des championnes. Will Smith l’incarne à merveille, il agace autant qu’il surprend et on s’y attache assez rapidement, son histoire étant quelque peu hors du commun. Le reste du casting est également très bon, les gamines sont attachantes et John Bernthal régale. Le métrage n’est pas non plus dénué d’humour, on rigole assez souvent, lorsque l’on n’est pas touché … Le parcours de tout ce beau monde est tout de même assez incroyable et l’on prend un plaisir certain à suivre ces trajectoires hors du commun malgré une durée conséquente, j’ai simplement un petit regret concernant Serena Williams, dans l’ombre du début à la fin et dont j’aurais aimé en savoir un peu plus. Une belle réussite au final avec notamment des phases tennistiques excellemment mises en scène.