Dès sa première apparition, Antoinette nous en montre, à nous comme à ses élèves, un peu trop ! Bon, on rigole forcément, surtout au vue de la suite des évènements. Franchement, même à l'instant, le rire me reste !
Du message subliminal envoyé en plein spectacle de fin d'années, de cette chanson de véronique Sanson lourde de sens qui lui permet de voler la vedette aux gosses, on retiens une confusion mêlée de beauté hautement folle et ridicule magnifique ! A l'image de ce personnage, que l'on va apprendre à aimé encore d'avantage dans son trip avec Patrick ...
Le coup de la citadine qui débarque valise rose, talons et chapeau de paille peu semblé éculé mais non, pas quand il est à ce point tordant. Les hésitations du repas, entre confidences / aveux sous le couperet du jugement, de l'avis ciselé, convenu, ou pas d'ailleurs raconte le rire de cette dernière, beau et vrai, y compris dans le malaise. " - Honte à moi ! " Punchline qui dans le contexte, est encore plus marrante.
J'ai vite évoqué notre bon vieux Patrick plus haut dans cette critique, il est bon de dire qu'il est un protagoniste incroyable, quel Âne ! Il y'a un adage qui dit comme ça : " - Il y'a deux manières de faire avancé un Âne. Avec une carotte ou un bon vieux coup de pied au *** ! ". Patrick, lui n'avance que lorsqu'il le souhaite, sauf pirouette d'Antoinette. Un Âne commère, cancane, qui trouve une passion pour le récit amoureux de sa maitresse qui de surcroit s'empresse de tout lui dire, jusqu'au moindre détail. Forcément, on ne peu qu'être attendrit. Le petit réveil avec tout les animaux de la foret raconte mieux que moi cette amitié hors normes. Cet amour, si je n'ose le dire. " - Tu marche bien ! "
Le livre de Stevenson est une autre lecture au propre comme au figuré de la déambulation en montagne qui s'arque boute sous nos yeux. L'étape qui les mènent ( Antoinette et Patrick ) au refuge du couvert, du gite, et de sa crise de larmes qui narre le parcours de l'écrivain entre en collision à pareil instant. Une scène sublime d'ailleurs. Les retrouvailles après la boucle - et la fameuse nuit de conte - qui fait basculé l'histoire vers les prémices de son entreprise font une fois de plus la pars belle à un éloge de la mise en scène foireuse et gigantesque d'une Antoinette qui retrouve des couleurs ... On est un peu comme Patrick, il faut bien le dire, témoin de ce net regain, hilare par la même occasion.
La suite du film cependant vire à la confrontation, multiple, avec notre Antoinette au milieu, toujours. Avec Vladimir, avec sa femme, dans une nouvelle donne qui trompe son monde ... Loin des sentiers battus, pour la vanne ! Scène inattendu, qui tourne loin de notre imagination, tendrement fantasque et d'un certain coté, infiniment belle.
La séparation devient le motif central de la chute qui la diminue et entrave la suite du périple. Néanmoins, comme dans toute histoire de princesse, c'est la que la magie opère, que celle-ci se révèle, devient encore plus phénoménal, à l'instar de sa monture qu'elle chevauche ... Je rigole encore, même à écrire çà ! Il y'a des aurevoir, secondaire, car dans le fond, on assiste au seul retrouvaille souhaité !
Laure Calamy trouve un espace pour toute sa palette de drôlesse, s'y livre avec passion et endosse le costume de ce personnage magique. Caroline Vignal quand à elle ne cesse de rendre compte de ses pirouettes, de sa justesse, de texte, de rendu, dans un style d'une proximité qui rabiboche, donne à voir le meilleur. Une comédie joyeuse, pertinente, fofolle et qui m'a embarqué de A à Z.