Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
inspecteur morvandieu
35 abonnés
2 335 critiques
Suivre son activité
3,5
Publiée le 7 octobre 2024
Bruno Dumont n'y va pas de main morte. Il maltraite la vaniteuse journaliste et star de la télévision France De Meurs (jeu de mots?) jusqu'à la caricature. Sur différents théâtres dramatiques, elle n'a aucun scrupule à mettre en scène l'information, à se mettre en scène, Une grande professionnelle comme on dit généralement dans le milieu du journalisme.
Léa Seydoux semble incarner à la fois cette femme détestable à beaucoup d'égards et le modèle de chaine d'info-spectacle répugnant dont Bruno Dumont fait une satire féroce (voir, aussi, Blanche Gardin, dans le rôle très vulgaire de l'assistante flagorneuse de France). Pas une satire à la façon de Jean Yanne évidemment, car Dumont le philosophe fait toujours planer dans son cinéma une idée du Mal et du Bien. Se peut-il qu'à la faveur d'un simple incident, France De Meurs, comme quelque humain touché par la grâce, apprenne l'empathie et la compassion?
Le personnage se brouille volontiers et son cheminement est sinueux dans le scénario de Dumont. Léa Seydoux, brillante entre arrogance et fébrilité, compose une femme qui passe du narcissisme et du cynisme à une émotion vraie sans crier gare. Faut-il voir la grande bourgeoise hors-sol et la professionnelle de l'esbroufe lorsqu'elle arbore son rouge à lèvre rouge vif puis la femme sincère, lorsqu'elle s'en dépare? L'ambivalence du personnage, sa capacité peut-être à entrevoir le malheur de l'humanité ne sont pas toujours faciles à cerner, ni les idées du réalisateur. Mais, ça, on s'y attend parce que le mystère, moins hiératique dans ce film, fait toujours partie de son cinéma.
Rare très bon film 1 expérience a tous les niveaux les façons de filmer la musique les décors le jeux des acteurs tout et étonnant et déroutant on en sort pas indemne film profond interroge si.on a 1 cerveau
Plus que la fatuité du monde de l’information, c’est avant tout une histoire de rédemption appuyée sur un magnifique portrait de femme jouée par Léa Seydoux brillante et humaine, sur une musique envoutante de Christophe. L’image du monde de l’information est décrite avec cruauté et cynisme au travers d’une mise en scène intimiste, appuyée par la plastique parfaire de l’actrice, tantôt maquillée comme une star, tantôt révélant sans artifices son âme. Une belle réussite.
Doit-on dire si c'est "France" qui n'est pas à mettre dans les toutes les mains, ou si c'est B.Dumont lui-même? Au deuxième doute, il est clair que le réalisateur nous a habitué à ses extravagances souvent jubilatoires, gênantes parfois, et difficilement accessible à qui n'est pas ouvert d'esprit. "France" est pourtant son film le plus ouvert, et celui qui (visuellement) bénéficie le plus de moyens. Pour autant, on aurait préféré de "France" plus de décalage et d'humour, que son sujet apportait pourtant sur un plateau. Le film demeure une satire sans complaisance sur la presse voyeuriste du scoop, et notre rapport à l'image, à nos écrans et aux paillettes de la célébrité. Et derrière le décor, la tension de la désillusion et de la spirale dépressive. Comme beaucoup de films de B.Dumont, il y a ici beaucoup de bordélique et de caustique, mais ici traités avec beaucoup de sérieux sur le fond qui ne suit pas toujours avec la forme: on sait qu'ici tout est esbroufe, mais B.Dumont ne semble pas vraiment en rire. Il y a un permanent décalage entre ce qu'il nous donne et ce qu'on ressent. Au centre de son film, L.Seydoux est au service de son réalisateur, malléable à souhait, dont certaines fulgurances impressionnent. A ces côtés, B.Gardin apporte ce souffle drôle et perfide que ce film manque parfois.
Le cinéma de bruno Dumont est un objet inédit et déroutant pour qui le découvre ici. « France », plus qu’un autre n’échappe pas à la règle: image plate, effets spéciaux visibles, 3ème rôle tenus par des non-acteurs, musique cheap.. on peut se perdre dans cette écriture volontairement bancale , mais on reste emballé par la prise de risque esthétique et la direction d’acteurs, malgré la présence embarrassante de Benjamin Biolay. Le montage maladroit, le rabâchage et les longueurs n'empêchent pas l’intérêt pour cette histoire saisissante portée par la performance de Léa Seydoux.
Affligeant de la première à la dernière scène, pour ceux qui auront été jusqu'au bout. Absence totale de rythme, il ne se passe absolument rien, rien n'est crédible ni ne fait vrai. Aucune intrigue, une morale simpliste ridicule, une idylle sans une once de connection et d'intimité, un dénouement artificel.. Le néant absolu à part Lea Seydoux qui fait de son mieux dans son personnage perdu, bafouillant et larmoyant.
Que de longueurs qui mettent rien en avant que des clichés surtout spoiler: avec la scène chez les parents de baptiste après cette scène j'ai coupé tellement ce film est une perte de temps...
France aurait pu nous saisir si l'on était pas constamment pris d'ennui au visionnage. Parce que voir cette journaliste célèbre mentir dans ses reportages, et sombrer dans la dépression suscite chez nous un intérêt quant aux traitements de son ressenti, de sa popularité et de la portée médiatique de ses contenus.
Mais Dumont multiplie les séquences rasoirs, interminables, où Seydoux ne cesse de pleurer, parfois en gros plan, parfois perdue dans un paysage gigantesque. On peut comprendre que la tristesse qui l'habite est perpétuelle, mais quelques changements d'axe de caméra auraient permis d'intensifier ces moments.
La critique des chaînes d'informations en continu est bien amenée. On y voit la falsification des sujets, le surjeu, la mise en scène. Mais on ne voit jamais qu'une façon de faire d'une journaliste. Cette pauvre France est bien seule dans cet engrenage, mal entourée d'une amie phraseuse, d'un copain ambigu, d'un mari duelliste et d'un fils qui la rejette.
Qui plus est, la réalité économique n'est jamais abordée, affaiblissant, de facto, le propos politique de Dumont.
"France" est une critique du monde médiatique, autant de ses acteurs que de ses spectateurs. Le trait est volontairement grossi et caricatural pour passer un message cynique sur cet univers et ses travers. Même en prenant en compte cela, j'ai trouvé le message global du film assez peu subtil et lourd; lourd comme son rythme et son scénario qui d'intrigant passe rapidement à lassant et peu intéressant. Un ensemble trop superficiel, à l'image du personnage principal, qui ne laisse pas de place à l'émotion, à la réflexion ou à l'interprétation. Je ne suis pas familier du cinéma de Bruno Dumont mais, vu sa réputation, je m'attendais à beaucoup mieux de sa part.
J'ai tenu 10 minutes tout y était mauvais du sujet en passant par le scénario, les dialogues et les acteurs. Je ne parle même pas de la réalisation qui me faisait penser à un premier court métrage niveau 6e/5e...
Un film porté par une lea seydou incroyable. Blanche gardin est très bien avec des moments droles. Quant au scénario de dumont il est interessant avec une critique acerbe et tres très très appuyés du journalisme. En plus le film est bien rythmé. On ne s ennuie pas. Du très bon dumont
Un petit chef-d’œuvre, surprenant, décapant. La bascule dans une remise en question totale de ses certitudes par une journaliste-présentatrice télé célèbre, à la suite d’un événement inattendu. Personnage merveilleusement incarné par une Léa Seydoux fascinante. Le scénario est béton et la réalisation est inventive et dynamique, avec ces plans qui figent durant de longues secondes les états d’âme des personnages. Le film à voir.
Bruno Dumont possède un cinéma généralement assez reconnaissable. Pourtant, il est difficile en voyant France d’identifier facilement le cinéaste. En effet, il oublie ici ses habituels personnages populaires issus du Nord et le ton décalé qu’il possède souvent. Cette fois, il se consacre à la description de la dépression que vit une journaliste-star de la télévision très parisienne. Pourtant, sa description acerbe du milieu professionnel dans lequel cette dernière évolue (le personnage incarné par Blanche Gardin est assez détestable et la première séquence trafiquant des images d’Emmanuel Macron pour faire croire en sa présence est à la fois drôle et typique du manque de respect pouvant être parfois caractéristique de ce secteur) et de la solitude entrainée par la célébrité est assez prenante notamment grâce à la belle interprétation de Léa Seydoux. France est donc une œuvre atypique dans la filmographie de Bruno Dumont (ce qui veut dire plus classique par rapport au reste du cinéma français) qui pourra déstabiliser les amateurs du réalisateur ainsi qu’une partie du public résumant le cinéma français à des grands bourgeois se morfondant mais qui pourra plaire à des spectateurs le regardant sans préjugé et acceptant un ton à la fois acerbe et empathique envers son personnage principal.