Je comprends tout à fait où le film veut en venir, je suis d’habitude plutôt client du cinéma de Bruno Dumont (même si, cette fois, ça manque de “gueules”, d’accents et de jeu approximatif)...mais ‘France’, voilà, ça m’a laissé un peu froid. C’est une satire du grand cirque médiatique, de l’égocentrisme des célébrités, de l’entre-soi des nantis, de la vie moderne, spécifiquement française et parisienne, dans les hautes sphères, “où on a tout pour être heureux mais où on ressent un grand vide”. Occasionnellement pourtant, on détecte une certaine drôlerie dans le portrait de cette journaliste vedette, séduisante en surface mais profondément antipathique, qui se met en scène dans ses reportages comme celle qui prend des risques inconsidérés pour que le téléspectateur puisse prendre conscience des souffrances de l’humanité grâce à la puissance des images, mais qui, accro à la célébrité et à l’adulation factice des foules, s’avère incapable d’éprouver la moindre empathie pour qui que ce soit. Pourtant, dans l’ensemble, ‘France’ est un film triste, un film moche, qui traite d’une dérive vers toujours plus de cynisme, d’égoïsme et de nombrilisme, une dérive qui, dans la plupart des productions qui abordent le sujet, passerait par des épreuves toujours plus douloureuses qui conduiraient nécessairement à une prise de conscience, voire à une rédemption. ‘France’ refuse ce chemin trop balisé…et c’est ce qui lui donne sa facette la plus marquante : s’il y a bien quelque chose que ce film n’est pas, c’est aimable et optimiste.