S'il y a bien une fois où le dicton "Tel père, tel fils" sera totalement faux, c'est dans la famille Cronenberg. Le paternel a beau nous avoir quelques fois bluffé (on repense à ses magnifiques Les Promesses de l'ombre ou History of Violence) et quelques fois étonné (ses films "organiques", qui mélangent le corps à des technologies diverses), on regarde ce qu'a produit son fils comme un caillou dans notre chaussure. Possessor est absolument ennuyeux, tente de marcher sur les platebandes de Cronenberg Père avec son sujet qui mêle possession numérique (par implant cérébral, avec les machines d'Avatar) et corps possédés malgré eux pour tuer des proches, mais sans jamais parvenir à n'être qu'une resucée sans saveur (Existenz, pour ne citer que lui). Ce ne sont pas les plans hystériques mixant les couleurs et les images qui se décuplent qui vont nous impressionner, au contraire, on ne sait pas ce que l'on regarde, se demandant juste quand cela prendra fin. La fin, d'ailleurs, est plus que décevante, nous assénant comme seul twist que la mercenaire
est accomplie en tuant son fils et son ex-mari sans aucun remord...
Pour les émotions, on repassera, pour la tension dramatique qu'aurait pu impliquer un tel acte, on repassera, pour le jeu d'acteur en général, on repassera. Loin d'avoir peur d'une aiguille et de sang jeté au sol (sans envie), on se questionne toujours sur le côté dérangeant de Possessor, si ce n'est qu'il ne dérange absolument pas pour ronfler.