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    Border
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    traversay1
    traversay1

    3 572 abonnés 4 861 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 janvier 2019
    Border a obtenu le prix Un certain regard au dernier Festival de Cannes. L'intitulé de la récompense va comme un gant à ce film suédois réalisé par l'iranien d'origine, Ali Abbasi. Ce n'est pas tous les jours que l'on découvre un tel long-métrage, situé entre le conte de fées, le fantastique, la légende nordique et le thriller. Et même comédie romantique par certains côtés. Un film atypique qui fait réfléchir aux notions de beauté, de normalité et d'animalité, toutes sérieusement ébranlées pendant pendant plus 100 minutes. Le point d'orgue de Border est la rencontre entre les deux personnages principaux, celle de la bête et la bête, si l'on veut, qui se reniflent, au sens littéral du terme, avant de s'apprivoiser. Une scène autant grotesque que touchante et qui suscite comme réaction un rire franc et massif, de protection peut-être. Mais ce n'est que le début d'une histoire qui va prendre un tour plutôt bizarre. Dans le même temps, une intrigue se noue autour d'une affaire de pédophilie, assez glauque, et même si celle-ci se rattache ensuite au récit central, elle convainc beaucoup moins de son intérêt et dessert nettement le film. En revanche, toutes les moments situés en pleine nature, parfois au contact des animaux, séduisent par leur caractère élégiaque. Avec l'interprétation hors normes d'Eva Melander, Border a le grand mérite de sortir des sentiers battus et d'assumer sa différence, capable de provoquer des sentiments aussi éloignés que l'émotion et le dégoût. Un certain regard sur l'humain, c'est bien de cela qu'il s'agit.
    RedArrow
    RedArrow

    1 665 abonnés 1 529 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 janvier 2019
    La première image que nous offre "Border" de son héroïne Tina est celle d'une femme dans son élément, réfugiée dans un des rares coins de nature d'une grande ville, en train d'observer un insecte posé sur sa main. Soudain, quelque chose se brise lorsqu'elle reprend le chemin vers son travail de douanière. Nul besoin de grands discours, la morphologie atypique de son visage ou son don naturel de "flairer" les contrevenants à la loi suffisent à nous faire comprendre qu'elle a toujours été à la marge. Ses efforts pour s'intégrer dans une certaine normalité ont pourtant payé (elle excelle dans son domaine professionnel) mais sa différence, toujours soulignée par le regard des autres, la renvoie à la solitude de sa condition. Il en va de même pour les deux personnes les plus importantes de son existence : son père dont la maladie d'Alzheimer le fait sursauter à chaque fois que ses yeux se posent sur elle avant de se ressaisir et une illusion de "petit ami" ne sont uniquement définis que comme des substituts émotionnels au vide qui habite et grandit en Tina.
    Mais, un jour, tout change lorsque le hasard place sur sa route Vore, un être avec les mêmes difformités physiques qu'elle et dont la présence va la troubler au plus haut point...

    Mieux ne vaut pas entrer plus dans les détails de l'intrigue de "Border" tant la découverte de son déroulement est un point essentiel aux questionnements qui vont animer l'intelligence de son discours. Tout comme "Morse", autre adaptation d'une oeuvre de John Ajvide Lindqvist, ce deuxième long-métrage d'Ali Abbasi ("Shelley") va mêler ce qui caractérise l'essence même de notre perception de l'horreur aux destins de personnages rendus forcément marginaux par leur différence.
    Avant sa rencontre avec Vore, Tina était perdue et seule dans la normalité de notre monde décrite, en réalité, comme une espèce de façade fictive dissimulant les pires ignominies inhérentes à l'espèce humaine et auxquelles elle est sans cesse confrontée à cause de son métier. Pour prolonger cette impression, les rares moments où Tina semble totalement s'épanouir durant cette période du film sont ceux qui la voient passer de la violence de notre monde moderne au calme de la forêt et à des rencontres avec sa faune. Grâce à cela, le spectateur le sait, Tina est une personne fondamentalement bonne que la part sombre de l'humanité n'a jamais réussi à corrompre malgré le paradoxe qu'elle cherche elle-même à s'y intégrer.
    Lorsque Vore apparaît dans sa vie, l'homme devient peu à peu la solution à tous ses tourments existentiels, Tina va enfin goûter à un bonheur qui lui échappait jusqu'alors en comprenant et en embrassant enfin pleinement ce qui définit sa nature. Cependant, il y aura évidemment un prix à payer d'une violence insoupçonnée en retour de ce vide désormais comblé.

    Dans cette rencontre de deux mondes emaillés d'un caractère monstrueux à la fois si proche et si différent sur certains aspects, Tina prend la forme d'une clé de voûte centrale par le choix capital qu'elle prendra d'en privilégier l'un à l'autre et cela déteint astucieusement sur l'ensemble du film. L'horreur est partout dans "Border" mais, comme son titre l'indique si bien, elle est toujours tapie à la lisière de ces deux univers et même pétrie d'émotions complètement contradictoires selon la perception que l'on peut en avoir d'un côté ou de l'autre. Ainsi, la vision que nous offre Ali Abbasi sur le caractère a priori bestial de la bulle formée par Tina et Vore dans la nature devient ici poétique, comme emportée par la force de ce retour aux sentiments aussi primaires qu'innocents du couple, tandis que la normalité d'un appartement familial d'une grande ville dite "civilisée" devient le réceptacle d'une des infamies les plus inimaginables.
    À travers le personnage de Tina en lui-même et ses hésitations sur la route à suivre, "Border" va en permanence jouer avec l'essence même de ce que l'on qualifie comme "monstrueux" et les échelles que l'on applique inconsciemment à notre regard pour appliquer ce terme. L'idée n'est pas nouvelle, certes (elle a animé de magnifiques moments de cinéma depuis la nuit des temps, à commencer par le "Freaks" de Tod Browning bien sûr), mais "Border" l'approche par un "monstre" (du moins d'abord désigné comme tel par son seul physique) pris dans un jeu de miroirs de différentes formes de violence le faisant hésiter entre sa nature intrinsèque et celle qu'il a tout fait pour intégrer. Tout comme il est impossible de choisir de manière manichéenne un camp ou un autre vu les parts obscures que chacun renferme, "Border" choisit de malmener son héroïne à une frontière de plus en plus ténue entre ces deux mondes et qui la conduira de fait à sacrifier une part d'elle-même au bout de ce si cruel dilemme.

    Quelque part, ce genre d'histoire nous est familière, "Border" a en plus un petit côté prévisible à cause de l'évolution presque connue par avance de Tina et quelques connexions scénaristiques faciles qui renforcent cette impression, mais son traitement dénué d'artifices dans un cadre mélangeant un réalisme très contemporain à une réappropriation astucieuse de chimères ancestrales lui confère une vision toute aussi inédite que passionnante. Avec une réalisation parfaitement consciente de l'opportunité qu'un tel sujet lui offre pour manipuler les différentes strates de "monstruosité" dans l'oeil du spectateur et une comédienne, Eva Melander, absolument formidable, "Border" est une oeuvre qui parvient grâce à une sensibilité contagieuse à capter toute la fragilité de son héroïne prise dans la spirale d'une horreur commune à deux univers pourtant en opposition. Comme une délicieuse ironie, le film est lui-même à la frontière de plusieurs genres qui le rendent très dur à ranger unilatéralement dans une catégorie et c'est sans doute sa plus grande force : même si l'on semble parfois en terrain connu, au final, "Border" possède une âme aussi unique que celle dont il a choisi de nous raconter la destinée.
    Les choix de pauline
    Les choix de pauline

    132 abonnés 250 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 janvier 2019
    BORDER d’ALI ABBASI

    J’ai adoré !
    Un film dérangeant mais totalement abouti.
    Qui ne recule pas face à son sujet, et libère en nous une animalité jubilatoire.
    Il s’agit d’un conte , avec toute l’âpreté , la sauvagerie, le naturalisme et la pertinence des contes des origines.
    Je n’ose pas vraiment conseiller ce film car je ne sais pas du tout s’il vous plaira.
    Mais ( et je n’étais pas là seule dans la salle!),J’ai trouvé cela génial d’originalité , génial que l’on ait produit ce film, génial et improbable qu’il reste encore la possibilité de sortir des films profondément non formatés et remuants!
    A découvrir !
    Dkc
    Dkc

    24 abonnés 133 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 10 janvier 2019
    Qui se plaint que le cinéma fantastique ne produise que rarement qq chose d original ? Voir cet ovni suédois ( malheureusement peu distribué) pour changer d avis ! A la frontière en effet de plein de choses. D une relecture de Freaks, où les méchants ne sont pas ceux qu on croit. De l humanité et de l animalité. Des légendes et de la réalité. De la modernité au retour à la nature la plus brute. Sauvage.
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 361 abonnés 4 180 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 mai 2018
    Pour son second long-métrage Ali Abbasi adapte « Border », une nouvelle de John Ajvide Lindqvist. « Gräns », son titre original, raconte l’histoire de Tina, une femme difforme atteinte d’une modification de chromosomes à la naissance. Hormis les animaux, Tina attise les craintes. Elle travaille aux douanes et possède la faculté de ressentir la honte et la culpabilité chez les gens. Lors d’un contrôle, elle va rencontrer Vore, une personne comme elle. L’attirance est un fait et ils vont construire ensemble une relation qui ouvrira leur moi-profond. Le film commence comme un drame sur la différence. Très vite « Border » prend une tournure fantastique dans le monde des trolls et où les queues poussent la nuit. Prix Un Certain Regard à Cannes 2018, Nous ne raconterons pas ce poème déroutant et parfois terrorisant du fait d’une bande originale qui accentue toutes les tensions, mais sachez qu’il vous sera impossible de sortir indemne de la séance.
    D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
    Laurent C.
    Laurent C.

    255 abonnés 1 133 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 12 janvier 2019
    Tina guette avec son œil creusé des insectes qui pataugent dans la boue. Tout est noir, ici, bien que la forêt suédoise et ses lacs demeurent l'un des plus beaux endroits du monde. En réalité, elle est agent de douane dans un aérogare. Elle ne travaille pas seulement avec son intuition, elle sent les choses au sens strict du terme, qu'il s'agisse d'alcool, de drogue ou de délinquance sexuelle. Cette femme est douée d'un don quasi animal de flair, qui contraste avec cette difformité du regard et du corps.

    "Border" est un film puissant, entre le drame social, le fantastique et l'horreur. Les êtres humains côtoient des êtres dénaturés, parfois avec dégoût, parfois avec indifférence. Le cinéaste sème le trouble de façon tout à fait géniale. On ne sait plus où la monstruosité siège, s'il faut la confondre avec des physiques cassés ou des psychologies perverses. Le ton du film est délibérément poisseux et fascinant. Le spectateur rentre dans cette horreur qui ne dit pas son nom, avec à la fois une sorte d'inquiétude et de curiosité malsaine.

    Il faut saluer le jeu des deux acteurs principaux absolument incroyables. On ne parvient pas à savoir si ces visages sont le résultat d'un savant maquillage ou si le rôle colle parfaitement à leur peau. Dans tous les cas, cela fait de ce film "Border" un mystérieux film en apesanteur dont le spectateur ne peut ressortir indemne.
    elriad
    elriad

    433 abonnés 1 859 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 17 mai 2019
    Il est des films dont on se souvient longtemps après. Des films qui font qu'on aime le cinéma parce qu'ils en sont l'essence même. Cette capacité de nous happer, de nous hypnotiser.
    De nous emmener dans des univers improbables et dérangeants. "Border" en fait partie. "Border" nous attrape immédiatement et ne nous ne nous lâche plus jusqu'à la fin, happé par cette toile fascinante fantastique. Nous plongeons avec délice, avec effroi aussi, dans ce conte horrifique venu du nord où Trolls et autres créatures fantastiques entourent les humains. Difficile de parler du scénario sans en déflorer le suc, mais "Border" est une expérience cinématographique hors-norme, une plongée extra ordinaire dont on aurait tort de se passer. Un gros, un très gros coupe de cœur !!
    Yves G.
    Yves G.

    1 460 abonnés 3 488 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 10 janvier 2019
    "Border" a pour héros deux trolls. S'agit-il d'internautes désobligeants ou de créatures de J.R.R. Tolkien ? Point du tout. Tina et Vore vivent parmi nous dans une modernité qui n'a rien de mythologique ni de dystopique. Adoptée dans son enfance par deux humains, Tina ne savait rien de ses origines jusqu'à l'arrivée de Vore. Lui assume au contraire sa différence et vit volontairement en marge de l'humanité. Le travail de Tina la conduit à enquêter sur des trafics pédophiles auxquels la haine des humains a peut-être conduit Vore à prêter la main.

    Border est un film étonnant. Son réalisateur, un Danois d'origine iranienne, s'était fait connaître avec un premier film projeté à la Berlinale en 2016 mais resté inédit en France. Son second a gagné le prix de la section Un certain regard au dernier festival de Cannes. Il le mérite haut la main tant il est original.

    Comme "La Mouche" de David Cronenberg, "Dans ma peau" de Marina de Van ou "Grave" de Julia Ducournau, Border participe d'un genre qu'on pourrait qualifier d'horreur réaliste. Il s'agit de films d'épouvante qui ne font pas peur, de films fantastiques ancrés dans notre quotidien le plus banal.

    Comme "Grave" - sans doute l'une des meilleures surprises de l'année 2017 - "Border" interroge les frontières de l'humanité et de l'animalité. C'est évidemment ainsi qu'il faut comprendre son titre : "Gräns" en V.O. bizarrement traduit Border en français (pourquoi diable les distributeurs français ont-ils choisi ce titre anglais ?). Comme l'héroïne de Grave, Tina découvre sa différence et, comme elle, s'interroge sur ce qu'elle doit en faire : l'accepter ? la refouler ? La réponse donnée à ces questions existentielles n'est jamais manichéenne. Elle stimule notre intelligence et touche notre cœur. Que demander de plus ?
    Ufuk K
    Ufuk K

    518 abonnés 1 473 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 10 janvier 2019
    " border " récompense au dernier festival de cannes dans la section un certain regard est un drame fantastique qui sort des sentiers battus. En effet en dépit d'un récit opaque et très étrange qui en laissera plus d'un sur la route , le film doit beaucoup à son actrice principale Eva Melander dans un récit qui nous questionne sans cesse dans la frontière entre l'humanité et le monde animal.
    poet75
    poet75

    270 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 9 janvier 2019
    Dans son impeccable uniforme, la fonctionnaire des douanes Tina pourrait presque passer pour quelqu’un d’ordinaire, s’il n’y avait cependant son visage qui, d’emblée, frappe par son étrangeté et sa laideur. Quand, bientôt, l’on comprend que la douanière repère les contrevenants au moyen de son odorat, la bizarrerie monte d’un cran. C’est en reniflant comme un animal, en effet, qu’elle repère non seulement ce que cachent éventuellement les passagers qu’elles contrôlent mais aussi leurs sentiments ou leurs émotions. Elle n’a pas son pareil pour démasquer, par exemple, un pédophile passant par là en tentant de dissimuler des photos et des vidéos compromettantes. Or, cette femme qui, rentrée chez elle, s’empresse d’aller marcher pieds nus dans la forêt, rencontre un jour un individu qui, physiquement, lui ressemble étonnamment. Il dit s’appeler Vore et ne tarde pas à révéler à Tina son goût immodéré pour les asticots et les vers de terre ! Il les recherche, les collectionne, les élève, non pour aller à la pêche mais pour en faire sa dégustation. Les deux individus se découvrent bientôt d’autres points communs que leur physique et leur attirance pour les larves et les insectes : ils ont tous deux le corps marqué d’une trace laissée par un impact de foudre et se découvrent sexuellement hybrides.
    Hybride, c’est bien le mot pour caractériser un film, on l’a compris, pour le moins singulier. Le réalisateur y explore, à sa manière, la frontière entre l’animalité et l’humanité tout en lorgnant très fort du côté des créatures fantastiques qui hantent les contes scandinaves. Cela donne une curieuse fable composite qui oscille entre le film policier et le film fantastique en passant par la romance de deux êtres monstrueux. À quoi bon tout cela sinon pour stupéfier les spectateurs au moyen de quelques scènes « choc » qui m’ont paru maladroites, embarrassantes et glauques. Le propos du film reste d’ailleurs très imprécis : la misanthropie qui domine lors de certaines séquences laisse place, à d’autres moments, à une sorte de bienveillance naïve. Une fois de plus, il ne suffit pas d’en mettre plein les mirettes pour faire du bon cinéma !
    Christoblog
    Christoblog

    827 abonnés 1 674 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 17 janvier 2019
    Mieux vaut ne rien savoir de ce film avant d'aller le voir. Cette formule est un peu surfaite, mais elle est ici véritablement appropriée tellement le plaisir de la découverte progressive de l'intrigue construit le plaisir qu'on éprouve.

    Du coup, je suis bien embêté pour vous parler des qualités de Border ! Peut-être me faut-il insister sur l'interprétation hallucinante (je me retiens, mais j'ai très envie d'écrire ce mot en majuscule) des deux interprètes principaux (Eva Melander et Eero Milonoff), qui signent là une sorte d'exploit hors catégorie.

    Mais je pourrais tout aussi bien évoquer la progression implacable et absolument maîtrisée du scénario, la rigueur du montage, la solidité de la mise en scène et peut-être surtout une capacité hors du commun à faire ressentir le contact avec la nature et les éléments.

    Il y a dans Border une grande part des qualité de Morse : c'est normal, les deux films sont tirés d'oeuvre du même écrivain, John Alvide Lindqvist. On retrouve dans les deux films cette capacité à faire survenir l'impensable du quotidien, et celle de dessiner des personnages qui sont foncièrement attachants tout en étant fondamentalement différents.

    Le premier choc de 2019.
    Stéphane C
    Stéphane C

    59 abonnés 389 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 13 janvier 2019
    Une fable fantastique assez dérangeante...
    À la fois naturaliste et poétique, ce film sensoriel va loin dans l'interprétation et l'idée de la légalité; il questionne sur l'identité du genre mais aussi renvoi à l'hypocrisie et la frilosité suscitées par la différence...
    Une monstrueuse réussite !
    🎬🎬🎬🎬
    djams
    djams

    34 abonnés 124 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 21 janvier 2019
    Film émouvant sur le sentiment d'appartenance ou de rejet d'un groupe, de solitude, d'exclusion, de mesquinerie, d'exploitation des autres, de vengeance. Film également très original : spoiler: qui aurait pensé que notre espèce évoluerait en des femelles avec un pénis rétractables
    ? Celui qui a eu cette idée est un génie et ce film est une pure réussite pour tous nos sens !
    vincentasc
    vincentasc

    33 abonnés 148 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 9 janvier 2019
    Voilà un film qui rend perplexe.
    Un rythme trop lent et qui s’appesantit sur chaque détail.
    Souvent répétitif.
    Film trop long pour ce que ça raconte (le scénario doit tenir en 60 pages maximum)
    Quelques très bonnes idées parasitées par une volonté (assumée ?) de choquer.
     Kurosawa
    Kurosawa

    583 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 19 janvier 2019
    Que vaut "Border", le nouveau film de monstres dont une partie de la critique vante la grande originalité à travers un mélange de poésie et de provocation ? L'intérêt suscité par le film réside dans l'insertion de motifs et de plans renvoyant à un univers de conte au sein d'une mise en scène réaliste : on s'attarde de manière très concrète sur le personnage de Tina (son métier, la caravane dans laquelle elle vit, les visites à son père) tout en dévoilant progressivement l'étrangeté du personnage (sa relation intime avec la nature et les animaux puis la rencontre avec Vore et la découverte de sa sexualité). Abbasi réussit ces scènes mêlées de sauvagerie et d'épanouissement et montre comment cette espèce – il s'agit de trolls – peut vivre dans notre monde tout en se distinguant naturellement des hommes. Il est toutefois regrettable que le cinéaste surligne son propos en créant une dichotomie trop évidente puisque Tina représente le monstre qui ignore sa véritable nature et qui sait que les hommes peuvent être bons (quel scoop !) tandis que Vore est animé par la vengeance de son peuple, maltraité par notre espèce. De plus, le film tisse au premier abord une sous-intrigue policière intéressante qui va loin dans le sordide avant de nous faire comprendre que le but n'était pas tant de montrer comment Tina pouvait être utilisée par la police (il faut dire que son odorat sur-développé est un atout considérable) que d'insister sur les motivations extrémistes de Vore et d'accentuer un peu plus l'opposition. Les monstres qui se marginalisent sont punis par la société et ceux qui veulent continuer à croire en l'homme peuvent s'intégrer, faible constat dont l'illustration est parachevée dans un final convenu qui se replie sur une idée en aucun cas monstrueuse, un contre-sens problématique au vu des promesses initiales.
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