Comment comprendre l’enthousiasme critique dont a bénéficié Border à sa sortie ? Une telle notoriété tient certainement à son pays d’origine, la Suède, puisque chaque film exporté est attendu comme le messie d’une nouvelle manière de voir et de représenter : on se délecte de la froideur et de la noirceur de ce cinéma qui se plaît à ensauvager l’homme saisi dans son environnement naturel fondamental. En ce qui concerne Border, voilà l’une des productions les plus ridicules vues depuis longtemps : soit la passion animale entre deux êtres qui partagent la même laideur physique ainsi qu’une capacité, voire un besoin, à se raccorder à l’espace forestier entendu comme étendues d’arbres et de lacs dans lesquelles poussent mousses et vers. La bêtise du scénario va de pair avec la grossièreté de l’approche puisqu’est mise en scène une romance entre deux personnes qui se reniflent et s’attirent par l’incompréhension initiale que suscite leur odorat. Pensant sublimer la laideur, le long métrage part d’une donnée initiale abjecte selon laquelle celles et ceux qui effraient et font se retourner dans la rue sont véritablement des créatures hybrides qui ne peuvent communiquer qu’entre eux, observés par une caméra dévoratrice d’intimité. Aussi le réalisateur ressemble-t-il à Barnum dont les tours de passe-passe avaient pour unique fonction d’attirer un spectateur soucieux de frissonner en toute sécurité devant l’altérité avec laquelle il ne partageait rien. Sauf qu’entretemps le spectateur a changé et sait différencier une poésie primitive de la cruauté ; c’est du moins ma conviction, ébranlée en partie par la réception dithyrambique d’un film qui a dépassé le bord pour tomber dans le gouffre de l’idiotie. « »
Ce film est très intriguant. On pense avoir affaire à un thriller assez calme, plongé dans les forêts suédoises. Puis en fait, on réalise qu'on est plutôt dans un film d'horreur. Bref on est à la limite entre les deux. L'histoire de "trolls" est dérangeante et c'est ce qui fait la force du film. On avait déjà été surpris par le personnage principal, plutôt bizarre, avec une apparence physique assez peu ragoutante, mais un odorat hors du commun, qui lui donne toute sa force. Lorsqu'elle est impliqué dans une enquête de police, on pense qu'on va suivre cette enquête pendant le reste du film. Mais non c'est pas le sujet principal. Au contraire, le sujet principal est ce qu'on aurait pu penser être au départ, les scènes annexes sur son lieu de résidence, dans la forêt avec son compagnon. Cela devient le sujet principal du film.
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0,5
Publiée le 2 juin 2020
Les masques et les maquillages laids ne m'ont pas donné envie de sympathiser avec les personnages, cela ne s'est pas amélioré et ça m'a seulement fait rire très fort. C'était probablement censé être une comédie drôle ? Mais je peux voir pourquoi certains gens aiment le film. Il fait référence à la crise de l'immigration et c'est pourquoi de nombreuses personnes adorent ce film. Ajoutez simplement des références à la minorité sexuelle et le film lui-même n'a pas besoin d'être bon. Pour moi regarder les maquillages hideux était tout simplement nul. Même la pensée du personnage principal m'a juste donné envie de rire. Je n'ai pas aimé Border en tant que film...
Quel est au juste le propos d'Ali Abbasi ? La différence - l'acceptation - les méthodes & théories eugénistes utilisées en Suède ? Dites-moi SVP Tout comme cette bonne couche abjecte de pédophilie... elle apporte quoi de plus à ce film ? Alors on sauvera quoi de ce scénario qui aurait pu être intéressant, voire tendre et peut-être même drôle par moments ? Que de questions pour un film que j'aurai oublié bien vite alors que son réalisateur visait là certainement plus haut.
C’est de Suède qu’on reçoit de temps à autre des propositions Fantastiques à nulles autres pareilles, qui parviennent non seulement à révolutionner des thèmes qu’on pensait avoir exploré sous toutes les coutures mais aussi à transcender les barrières entre les genres. Voici une dizaine d’années, c’était le magnifique ‘Morse” qui jouait le rôle d’Elu et avait été jusqu’à susciter un remake américain qui perdait malheureusement beaucoup de sa saveur au passage : je ne doute pas un seul instant que ‘Border’, d’ailleurs du même auteur, puisse connaître le même destin. Tina, douanière à la frontière suédoise, possède le pouvoir de “sentir” non seulement les marchandises illégales mais aussi les sentiments les plus inavouables des voyageurs, comme la honte ou la peur, ce qui fait d’elle une excellente recrue. Ce don se paye toutefois au prix fort, car Tina est physiquement monstrueuse, avec son allure préhistorique, ses yeux d’animal enfoncés dans leurs orbites, son nez à la fois allongé et écrasé, sa bouche prognathe et sa dentition répugnante. Condamnée à une vie privée qui ne lui apporte aucune satisfaction entre un père sénile et un amant opportuniste, seulement atténuée par ces brefs instants où il lui est possible de communier avec la nature, Tina rencontre un jour un de ses semblables...et c’est le coup de foudre ! Un coup de foudre qui l’oblige aussi, pour la première fois, à se poser réellement la question de ses origines et de sa véritable nature. Ces interrogations existentielles occupent une bonne moitié du film, et le spectateur ne peut faire autrement que de se poser les mêmes questions, d'interpréter les indices en faveur d’une hypothèse ou d’une autre, mais également à se livrer sa propre introspection, en se demandant s’il pourrait agir normalement au contact d’une personne dont l’apparence extérieure est si repoussante qu’elle occulte toute autre considération. Heureusement, Ali Abassi ne fait pas reposer le pivot de sa fable sur une révélation qui est connue dès le milieu de l’histoire, et continue à cultiver l’intérêt du spectateur en proposant plusieurs degrés de lecture qui ont le bon goût de rester lisibles sans être assénées pesamment, qu’il s’agisse de références à l’extermination des peuples indigènes ou aux stérilisations massives à visées eugénistes réalisées par les gouvernements suédois d’après-guerre, et à emballer le tout dans un polar tendu, compliqué par le comportement imprévisible qu’on ne peut que prêter à ses protagonistes.
Un fillm dont je suis ressortie mitigé : le scénario m'intriguait beaucoup et le chemin qu'il prend, avec une enquête policière, qui nous conduit finalement à un revirement de situation sont assez réussis. Mais Border, qui perturbe un peu, lors de son visionnage, n'a pas réussi à me remuer plus que ça. Le personnage principal était peut être trop en phase avec le monde, trop gentille pour que la sauce prenne ?
Original, mystérieux et intriguant, Border a la bonne idée de ne pas chercher à s'inscrire dans les formats édités par le cinéma grand public et produit ainsi une oeuvre à l'inspiration locale, faisant la part belle à la mythologie scandinave. Certes tout n'est pas parfait mais le film réussit à surprendre, ce qui est devenu terriblement rare.
J'ai mis une étoile car impossible d'en mettre zéro. J'ai regardé ce film jusqu'au bout, interloquée, pour voir la fin, mais quel supplice. Des monstres à moitié humains et des humains monstrueux. Ce film m'a donné la nausée, Dans quel but faire un tel film, il n'apporte rien, n'est pas distrayant, honteux.
cauchemardesque, répugnant, je voudrais oublier ce film de serie B au plus vite. j'ai détesté. le problème est que le spectateur est obligé d'attendre la fin, par curiosité .. mal placée, je n'ai pas compris se qui est arrivée au nourrison des voisins ?
Deroutant... je ne savais pas quoi penser jusqu'au milieu du film où tout s'explique... ou presque. Du fantastique folklorique ! Il n'y a pas de juste milieu. On aimera ou on detestera !
Un film forcément déroutant et dérangeant , une fable à rebondissements et ce dans un but précis , celui de nous détacher de tout manichéisme.Ici il ne suffit pas d'être mal né pour être honnête.Le réalisateur montre d'une telle manière qu'il est impossible d'avoir de l'empathie pour quiconque etc'est certainement délibéré de sa part . A savoir qu'il faut sans cesse se garder d'entrer dans le jugement.Ce qui compte ce n'est pas tant ce qu'on voit mais ce que l'on perçoit.
Repugnant, abject, traumatisant, cauchemardesque ! Si on ferme les yeux les images de laideur et dégoût persistent. Aucun enseignement, aucune philosophie ! Le réalisateur cherche à choquer le pauvre spectateur par la laideur aussi bien physique que morale !
Border navigue à la frontière entre l’humanité et l’animalité, entre le beau et le disgracieux, entre le désir et le dégoût, entre la réalité et le fantastique, entre l’homo sapiens et Neandertal, entre l’amour et les pulsions animales, entre radicalité et intégration, .... Nous avons tous un peu de troll en nous. Film gentiment transgressif.