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moket
526 abonnés
4 331 critiques
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2,5
Publiée le 8 mars 2022
Border est original et propose une relecture intéressante du folklore nordique. Cependant il manque un peu de rythme et d'émotion et a quelque chose de malaisant.
Intriguée par le scénario et par l'affiche, je me suis lancée, et quelle claque ! Un ovni du Cinéma ! Dotée d'un bon casting, d'une histoire fascinante, et d'une super BO, cette oeuvre est percutante et ne peut laisser insensible. Le fantastique-horrifique à l'état pur, assez malaisant par moment, accrochez-vous !
Je vais pas mentir, moi qui avait hyper envie de la voir, c'est enfin chose fait et j'avoue que je tombe de haut. Le sujet est vraiment super original, les acteurs "méconnus" sont efficaces et les transformations physiques ainsi que les effets visuels sont assez impressionnants. On est immergé du début à la fin dans cette atmosphère et du coup rien à dire de ce côté là. Mais là ou je pense que l'on peut commencer à râler, c'est quand je vois des choses aussi répétitives tout le long du film. Je trouve également trop dommage que l'on approfondisse pas les personnages principaux et leurs origines car au final, on apprend pas grand chose. Parfois, y a certaines scènes qui sont assez malsaines voire gênantes. Ok, il le faut pour que l'on sorte pas du truc mais y a des limites, ça traîne et même moi qui ait eu l'habitude de tout voir, y a un moment il faut dire stop. C'est comme les musiques, certaines sont vraiment au top et d'autres ... tout simplement hors sujet. J'ai bien aimé la fin, qui pour moi est assez réussie et captivante. En fait, je pensais revoir un chef d'oeuvre (pour moi) comme "Morse" à l'époque qui m'avais marqué mais ça n'a pas été le cas. Y a de l'audace dans "Border" mais clairement, il manque trop de choses pour en faire un long métrage réussi. C'est donc pour ça que je mets tout juste la moyenne. Attention, il faut dire que c'est assez spécial dans son ensemble donc je dirai aux gens de se méfier avant d'aller le voir. Sur ce, bon film ! 10/20.
En effet, il faut un certain regard pour apprécier ce film étrange , espèce de thriller fantastique filmé tout en caméra à l'épaule en gros plan sur les visages difformes absolument immondes des deux acteurs principaux. J'avoue ne pas avoir bien saisi le sens et me suis plutôt ennuyé malgré l'aspect troublant de la mise en scène et quelques scènes choquantes qui m'ont quand même fait aller jusqu'au bout...
Ce film porte bien son nom. Souvent dérangeant, dès les premières scènes, le cadre est posé. Le scénario en lui-même ne brille pas d'une flagrante originalité, mais il est maquillée d'une mise en scène angoissante. Pour public averti.
Tina est une femme différente. Elle est laide, repoussante, même. Elle est aussi hypersensible aux émotions primaires dégagées par les autres, au point de pouvoir en sentir littéralement la teneur.
Elle essaie, malgré son physique, de mener une vie normale. D'un point de vue professionnel, c'est plutôt réussi. Elle peut exploiter ses instincts pour traquer les contrebandiers. D'un point de vue personnel, le constat est triste. Le seul véritable amour qu'elle semble recevoir au quotidien vient des animaux sauvages qui entourent sa maison loin de la ville, et avec qui elle semble entretenir des relations presque télépathiques.
Un jour, elle fait la rencontre de Vore, un homme qui partage sa laideur et avec qui une "tension" se crée instantanément.
"Border" explore très bien ce qui peut naître d'une telle étincelle, et certaines scènes marqueront longtemps le spectateur autant sur la forme que sur le fond. Cela aurait pu être un excellent film. Et cela aurait dû l'être !
Malheureusement, le récit se disperse, peut-être par volonté d'appuyer un propos qu'on ne dévoilera pas ici ; mais fait perdre à l'œuvre la force de son histoire centrale.
Ceci dit, même si cette histoire secondaire fait baisser le rythme et la justesse de son intention, c'est quand même un bon film à voir. Contrairement à d'autres films de genre d'ailleurs, il est très accessible et n'est pas à réserver à un public seulement cinéphile ou seulement amateur d'étrange.
D'origine iranienne, Ali Abbasi va s'inspirer de la culture et la mythologie nordique son pays d'accueil, la Suède, pour réaliser ce deuxième long métrage de genre, après un premier film ("Shelley") qui était déjà à la limite du fantastique dans une sorte de relecture de "Rosemary's baby" de Polanski. Cette fois-ci encore le réalisateur laisse planner le doute très longtemps sur le genre de son film qui ne se relèvera qu'à la moitié du film. Mais dès la première image, le spectateur est tout de suite intrigué par cette douanière au physique ingrat. Un maquillage tellement réaliste que le néophyte aura du mal à savoir à quel point l'actrice est grimée. Un film inhabituel et fascinant qui arrive en moins de 2 heures à créé toute une monde mythologique qui appellerait presque à développer une franchise autour de celui-ci. Si on a pu reprocher à son premier film de manquer de charactère, celui-ci, pour sûr, n'en manque pas et son réalisateur va vite être repéré par le géant américain.
Un Film orignal, dérangeant, au rythme maitrisé et envoutant. Une belle surprise . A voir. Originalité : 10/10 , Réalisation : 9/10 , Acteurs : 8/10 , Photo : 8/10 .
Pour être original, c’est original. Peut être même trop tant ce Border est déstabilisant. Comme son titre l’indique on va naviguer aux frontières du film policier, fantastique, du drame intime sur l’identité en essayant volontairement de perdre le spectateur ou du moins qu’il ait de moins en moins de repères. Au final j’ai du mal à avoir un avis tranché sur le film: plaisant car dérangeant, je lui ai trouvé quelques longueurs (à moins que cela soit moi qui soit passé à côté de plusieurs choses). Plaisant aussi l’univers de ces pays scandinaves, naturels, à la fois froids et douillets, modernes tout en se basant sur une culture et des histoires ancestrales.
Film scandinave curieux, optant pour une dynamique plutôt en rupture avec le(s) genre(s) qu'il aborde, générant surprise ou malaise au gré de ses scènes fortement teintées de symbolisme nordique. Les acteurs (les deux principaux, le reste du casting est anecdotique) se fondent formidablement dans leurs personnages sous la couche de maquillage, transcendant une histoire subtilement mise en scène, qui pèche malheureusement un peu dans sa dernière ligne droite par un excès de facilité.
Voici un long-métrage bien atypique qui flirte avec plusieurs genres (notamment le fantastique et le thriller) et qui narre la vie de Tina, une agente des douanes suédoise au flair infaillible, mais au physique ingrat. Même si elle vit en couple avec Roland, Tina semble comme seule et toujours triste jusqu’au jour où elle va rencontrer l’étrange Vore sur son lieu de travail. A partir de là tout changera pour la jeune femme et pour nous aussi d’ailleurs car le métrage prendra une autre direction que celle attendue. « Border » ce serait un conte naturaliste dans lequel le soi-disant animal aurait plus d’humanité que les hommes eux-mêmes. De plus, scénarisé par l’auteur de « Laisse-moi entrer » (« Morse » au cinéma), ce film au superbe duo d’acteurs qui ont dû subir des heures de maquillage et croulant sous les prothèses, se permet même le luxe de s’achever sur une fin inattendue, magnifique et ô combien pleine de promesses. Singulier, onirique et beau à la fois, « Border » a donc tout du métrage à découvrir !
Border Line Difficile de comprendre comment ce film a pu repartir de Cannes avec un prix. Surement car il déroule à loisir une intrigue assez simple mais avec des atours très intellos. Atours qui paradoxalement plombe sérieusement l’intérêt d’un film qui veut surfer entre romance, polar, thriller et fantastique. Une femme, moche, on peut le dire, mais au nez incroyable est salariée de la police au frontière ; poste dans lequel elle fait des ravages. Telle un chien renifleur rien de suspect ne franchit la frontière jusqu’à ce qu’elle tombe sur un homme aux particularismes physiques identiques au sien. Elle va pouvoir en rencantrant un de ses semblables découvrir qui elle est vraiment ; mais çà permet surtout à Ali Abassi (le réalisateur) de montrer au combien la monstruosité physique n’est pas corrélé à l’humanisme de la personne difforme. Mais surtout il démontre, en exploitant à fond une mythologie européenne si peu exploitée par le cinéma actuel, la frontière ténue entre animalité et humanité et au combien les monstres sont parfois plus humains que les humains eux-mêmes. Tout cela de manière souvent très maladroite, souvent grandiloquente et parfois ridicule. Et esthétiquement, on ne peut pas dire que ce film soit une pépite non plus. L’an dernier, avec « Les bonnes manières », un film brésilien ; on nous servait déjà le même discours ; mais ce dernier avait malgré tout plus de coffre au niveau de sa mise en scène. Etonnant succès critique. tout-un-cinema.blogspot.com
Pour son second film (après l’inédit « Shelley » et avant le brillant et mémorable thriller se déroulant en Iran « Les nuits de Mashad »), Ali Abbasi nous surprend mais nous met plus que de raison dans une position inconfortable. Sous ses airs de suspense saupoudré d’une pincée de surnaturel (le personnage principal est une douanière qui sent les émotions des gens, ce qui lui permet de bonnes prises lors de ses fonctions), « Border » va bien plus loin de par la nature même de son couple de protagonistes au faciès disgracieux. En effet, sans vendre la mèche puisqu’on l’apprend très vite, Tina et Vore sont des trolls. Oui de véritables trolls, tels que les légendes scandinaves nous les font imaginer. Si la première passe pour une femme malheureuse que la foudre a défigurée et qu’elle ignore ses origines, le second en est pleinement conscient en assumant et vantant sa condition. Le cinéaste suédois d’origine iranienne tisse ainsi un mélange de thriller et de romance tordue sur ce canevas qui puise son inspiration dans la folklore scandinave et fait entrer le fantastique et l’étrange dans un monde ultra réaliste.
Le résultat est profondément audacieux et inattendu. Et il faut dire que « Border » réserve pas mal de surprises étonnantes qui vont réjouir certains spectateurs et rendent les autres totalement incrédules. Voire même leur faire détourner le regard tellement c’est osé et particulier. On pense notamment à une séquence de coït entre trolls filmée dans sa totalité (!). Inutile, horrible pour nous humains et dérangeante, elle frôle dangereusement le ridicule et montre que l’auteur a voulu aller au bout de son idée mais qu’il s’est laissé un peu dépasser par son entrain. En revanche, les rapports avec la nature de ce duo en décalage avec l’humanité et représentant des pôles opposés quant à leur condition et leur appréhension du monde est plutôt bien rendu. La mise en scène assez anodine dans les moments citadins prend une ampleur plus minérale et apaisante lorsqu’on se retrouve dans les bois ou proche d’un cours d’eau. « Border » prend alors des détours presque contemplatifs assez beaux et apaisants.
La partie qui se rapproche plus du thriller avec le trafic d’enfants et les pédophiles rend le film encore plus sombre et lourd (dans le bon sens du terme) dans son propos. Et il permet de mixer le folklore propre aux trolls et aux légendes qui vont avec. Il y a quelques zones d’ombre que le spectateur se doit de combler sans que cela n’empiète sur notre appréciation du film mais il faut préciser que « Border » reste une œuvre hors des sentiers battus, rien que par la nature de ses personnages, mais aussi. Certaines longueurs et scènes bizarres vont probablement décourager mais on ne peut nier un long-métrage qui tente quelque chose d’inédit et qui se pare d’un discours sur la différence (le racisme n’est pas loin) sans oublier d’être aussi une histoire d’amour et de filiation. À noter qu’on aurait aimé voir davantage de séquences de contrôle et qui mettent le don de Tina en avant plutôt que ce ne soit juste l’amorce de l’histoire. Au final, perturbant et pas toujours heureux dans ces choix radicaux, « Border » demeure un film comme en voit peu et que son réalisateur maîtrise. Après, et encore une fois, c’est très singulier...
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Tina, douanière, est connue pour son odorat extraordinaire. C'est presque comme si elle pouvait flairer la culpabilité d’un individu.
C'est l'Iranien Ali Abbasi qui a adapté la nouvelle "Gräns" tiré du recueil "Låt de gamla drömmarna dö" de John Ajvide Lindqvist (2004). L'auteur à d'ailleurs écrit le scénario avec le réalisateur et Isabella Eklöf. Le film a remporté le prix Un Certain Regard du Festival de Cannes 2018.
On en est au huitième film du Festival Vidéo Club de CinéPop, et cette fois ça sera donc un film primé à Cannes. Est-ce une surprise si je vois que je l'ai trouvé assez moyen ?
Une chose qu'on peut lui reconnaitre, c'est qu'il est atypique. Dès le début, on sent que cela ne va pas être une expérience comme les autres. Qu'on aime ou pas le résultat final, la prise de risque de ce long métrage est à noter.
Il m'a fallu un petit moment déjà pour rentrer dedans. On voit le personnage de Tina qui a cette capacité à sentir les choses. Il va falloir mettre du temps avec de cerner cela, et en attendant, le manque de repère est un peu perturbant. D'autant plus qu'elle aussi ignore tout de sa véritable histoire. Pour autant, Tina n'en reste pas moins attachante. En effet, on voit qu'elle ne se sent pas à sa place, voir pas "humaine". Sa recherche de la vérité, et sa réaction pour l'affronter m'ont vraiment plu. Eva Melander joue particulièrement bien en faisant ressortir son côté sauvage.
Malheureusement, le récit va vite piétiner car à force de ne pas savoir où on va, c'est fatigant. Le personnage de Vore va relancer la dynamique mais avant que cela n'arrive, il faut être patient. Ce nouvel intervenant va venir débloquer beaucoup de points restés en suspens sur la première partie. Je note aussi que Eero Milonoff arrive à se mettre au diapason avec une performance tout aussi remarquable que sa partenaire. Les deux réunis forment un duo très intéressant.
À partir de ce moment-là, l'histoire va donc se recentrer sur la nature profonde de ces deux êtres. On ne va pas aller dans les détails car cela à finalement peut d'importance. Ce qui compte est la philosophie par rapport à leur situation et la manière opposée donc chacun va réagir face au monde extérieur.
Ce choix fait que forcément, on va un peu délaisser l'activité policière de Tina. C'est dommage car cela apportait une certaine intensité et du dynamisme. Le sujet de l'identité de genre de ces deux personnes à beau être intéressant, je dois dire que le traitement est fait à un rythme très lent. Cela n'est pas adapté à tout le monde, et je n'ai pas été toujours fan.
Ce qui m'a le plus dérangé reste tout de même certaines scènes qui vont trop loin. Selon moi, certains sujets marchent mieux sans les images chocs, alors que là on plonge en plein dedans. Dommage car d'un point de vue global, l'esthétisme est soigné et c'était agréable à regarder. Cependant ces passages m'ont déconnecté.