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traversay1
3 568 abonnés
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4,0
Publiée le 25 juillet 2018
L'affiche d'Une pluie sans fin est belle, c'est suffisamment rare pour être souligné, et qui plus est très fidèle au ton du film, pas très riant, on l'aura compris. S'il fallait absolument le définir, on pourrait le classer quelque part entre le pessimisme de Jia Zhangke et le romantisme blessé de Wong Kar-wai mais ce serait faire injure à Dong Yue qui impose un univers très personnel dès son premier long-métrage. L'époque où se déroule l'action est importante, en 1997, au moment de la rétrocession de Hong Kong et de la dénationalisation de nombreuses entreprises industrielles, les moins viables disparaissant du jour au lendemain sans se soucier le moins du monde des dégâts humains. Cet aspect social n'est pas qu'un arrière-plan dans Une pluie sans fin et dépasse de loin l'enquête criminelle qui sert de prétexte à montrer le cheminement du héros du film, lequel vit également une histoire d'amour compliquée par l'environnement changeant et les espoirs déçus. Cela fait beaucoup de sujets ? Sans doute et Doong Yue a un peu de mal à équilibrer ses différents versants. Ajouté à cela son souci de ne rien expliquer en détail et de procéder par symbolisme, le film peut paraître peu aimable et légèrement fruste. Il est pourtant passionnant pratiquement de bout en bout par sa mise en scène et son atmosphère de film noir au fort taux d'humidité. Ruissellement et déliquescence, le tableau est assez sinistre mais ne tombe jamais dans les écueils de la démonstration sans nuances. Après Les anges portent du blanc et avant les sorties du troublant Un grand voyage vers la nuit (Bi Gan) et de Les éternels (Jia Zhangke), Une pluie sans fin renforce l'idée que 2018 est bien une grande année pour le cinéma chinois.
Trop long, trop lent... ça n'aurait été rien si un scénario un minimum travaillé ne venait pas combler un fond sans consistance, déguisé dans un formalisme travaillé mais dont il ne reste rien 2 heures après la fin du film. Un film qui a failli être intéressant.
quelle déception ! le film est long , lent , ennuyeux et pour compléter le tout incompréhensible dans sa partie finale . chaque scène s ' éternise , que ce soit les poursuites ( dans la boue évidemment ! ) , les regards , les conversations , et la pluie , la pluie , la pluie !
Ce film m'a séduit car l'enquête n'est qu'un prétexte à étudier la psyché du héros (en lien avec la psyché du pays) entre rêve, ambition et orgueil : le fond est riche et profond. Mais la forme n'est pas en reste, avec un choix varié de façons différentes pour filmer ces plans à la pluie omniprésente.
Au cinéma, plusieurs jours de pluie incessante s'avèrent finalement aussi rébarbatifs que dans la vraie vie. Si la maîtrise formelle (dont la splendide monochromie de gris de la photo) de Dong Yue dont c'est le premier film est indéniable, celle de son scénario mêlant thriller, chronique sociale, histoire d'amour sur fond de rétrocession de Hong Kong l'est beaucoup moins car hésitant sans cesse entre plusieurs directions qui finissent par décontenancer et ennuyer le spectateur. Pour terminer son film, Yue hésite encore nous offrant, de façon plus que maladroite et tarabiscotée, flash back explicatifs et illustratifs et fausses pistes inutiles.
Des jeunes femmes sont tuées près d'une vieille usine dans le sud de la Chine en 1997. Yu Guowei en dirige la sécurité. L'officier Zhang l'associe à l'enquête de police.
"Une pluie sans fin" est le premier film de Dong Yue. Le réalisateur est un ancien chef opérateur qui soigne sa mise en scène. L'usine en cours de désaffection qui en est le cadre est en fait l'acteur principal. La pluie ininterrompue qui s'abat sur les personnages gomme les couleurs et sature le son.
Cet esthétisme, qui rappelle les fictions de Jia Zhang-Ke et les documentaires de Wang Bing, joue parfois au détriment de l'histoire dont le scénariste semble s'être désintéressé en cours de route, comme les films noirs américains des années cinquante. On perd de vue l'enquête policière proprement dite pour se focaliser sur les personnages : le héros Yu Guowei dont le zèle maladroit tourne bientôt à l'obsession, la belle Yanzi qui rêve de partir à Hong Kong dont la rétrocession est imminente, le vieux policier Zhang revenu de tout.
"Une pluie sans fin" est un film politique qui tend à la Chine un miroir : celui du temps pas si ancien de l'industrialisation maoïste à marche forcée. Une pluie sans fin raconte la fin de cette époque - qu'on aurait tort de situer dès les premières ZES lancées dès 1979. Il le fait sans nostalgie. Il tire plutôt son film vers l'onirisme ou le cauchemar éveillé : Yu Guowei, dont on doute un instant de la santé mentale, a-t-il vécu les événements qu'il relate ou s'est-il contenté de les rêver ?
J'ai trouvé ce film fascinant. On entre en immersion dans une ville industrielle de Chine en 1997, ville absolument déprimante. Les couleurs sont grises, passées, délavées. Les bâtiments sont délabrés et sales, les usines crachent une fumée noire. La pluie ne cesse de tomber, donnant vraiment toute sa noirceur au film et à l'ambiance. Les personnages sont durs, rudes, déprimés. Presque tout le monde souhaite quitter cette ville et partir vers le sud, notamment à Hong Kong. On suit l'histoire de Yu Guowei, agent de sécurité dans une usine genre aciérie de cette ville. Il est amené à prendre connaissance d'une histoire de meurtres, un corps de femme dénudé étant retrouvé à proximité de son usine. Dès lors, il tentera d'aider la police, de mener sa propre enquête. Peu à peu, cette enquête tourne à l'obsession. On suit le cheminement de pensée de Yu Guowei, qui fait une fixation totale sur le meurtrier, allant jusqu'à perdre toute humanité et à en faire sa seule raison de vivre. L'ensemble est assez lent, mais fascinant. Les images sont magnifiques, fourmillant de détails et permettent de vraiment s’immerger dans l'ambiance très noire de ce film. On découvre les restaurants miteux de la ville, les bureaux austères de la police, les logements insalubres des ouvriers, les ouvriers qui pédalent lourdement sur leurs vélos, dans la boue, sous la pluie... L'image globale de la Chine à cette époque n'est pas reluisante. Même si l'histoire n'est au final pas révolutionnaire, malgré une fin plutôt inattendue, l'énorme travail effectué sur l'atmosphère de ce film justifie d'aller le voir.
Chine, 1997, à quelques mois de la rétrocession de Hong-Kong au pays, une série de meurtres survient dans un région industrielle. Alors que la pluie tombe sans cesse, brouillant les preuves, un tueur de femmes sévit. Yu Guowei, chargé de la sécurité dans une usine qui rêve de mieux, se met en tête de coincer le coupable. C'est le début d'un long calvaire, l'homme se perdant un peu plus au fil de l'affaire alors que les usines ferment autour de lui... S'il ne surprend pas vraiment dans son pitch, lorgnant clairement du côté de "Memories of Murder" pour son côté pluvieux et social, "Une pluie sans fin" se démarque néanmoins de ses références par un sens du récit assez vertigineux, déployant plusieurs genres, commençant par un thriller prenant (avec à la clé une course-poursuite haletante) pour finir vers un drame humain à résonance sociale, tragédie d'un homme qui finit par n'avoir plus que l'enquête comme obsession quitte à s'y perdre. Impressionnant de maîtrise aussi bien narrative que formelle (pour un premier film, le résultat est formidable et compte des plans magnifiques), "Une pluie sans fin" demande, il est vrai, une attention de tous les instants mais la façon dont Dong Yue organise son récit, tordant nos attentes pour mieux parler d'une solitude écrasante (rendue encore plus forte par la pluie incessante du film) prend aux tripes à mesure que le héros, incarné par le talentueux Duan Yihong, se retrouve isolé face à ses actions. Frappant très fort, embrassant ses références pour nous offrir une œuvre à part, "Une pluie sans fin" nous retourne les tripes à chacune de ses ellipses narratives et livre un plan final parfaitement bouleversant, achevant de faire du film l'une des grandes réussites de l'année.
Le film m’attirait franchement énormément mais m’a finalement plus dérouté que plu. M’attendant à un véritable polar dans la veine de « Seven » et de « Memories of murder » auxquels la presse le comparait, j’ai été surpris de constater qu’« Une pluie sans fin » est loin d’être un simple polar mais plutôt un film hybride, à la croisée de différents genres. Si l’on retrouve l’ambiance sombre des deux chefs-d’œuvre précédemment cités, on ne suit pas à proprement parler une enquête comme dans n’importe quel polar mais plutôt les errements d’un personnage désabusé. Cela aurait pu se révéler passionnant si les enjeux dramatiques posés par le film étaient plus clairs, le spectateur se retrouvant souvent devant des scènes dont il ne perçoit pas vraiment l’intérêt et qui sont amenés de manière presque anecdotiques au sein du récit. Tout cela manque d’intensité et de clarté, le film investissant successivement les codes du polar, du film romantique, du film politique, du film noir et même du film de genre si bien que je me suis retrouvé un peu perdu face à cette œuvre que j’avais du mal à cerner. Le dénouement assez inattendu donne une dimension nouvelle à l’œuvre mais ne suffit pas à mon sens à faire oublier les égarements du cinéaste chinois. Ce dernier a tout de même pour lui d’être un metteur en scène talentueux, parvenant ici à composer plusieurs plans marquants et à créer l’atmosphère oppressante en tirant le meilleur parti de l’environnement dans lequel évoluent les personnages. « Une pluie sans fin » est à mon sens, en plus d’être une réussite visuelle, un long-métrage pertinent dans sa dimension sociale et psychologique mais qui demeure malgré tout difficile d’accès, le tout étant assez inégal, manquant de maîtrise et d’équilibre.
Un film nous venant d'Asie, sauf qu'il n'est ni japonais ni coréen, mais chinois. Je ne ferais pas semblant d'être spécialiste du sujet : je ne le suis pas du tout et une comparaison entre les uns et les autres serait bien malhonnêtes de ma part. Maintenant, de ce que j'ai vu, cela m'a paru plus lent, parfois presque désincarné, l'intrigue policière étant parfois (trop) laissée de côté au profit d'une « étude » de la société chinoise. Cela permet aux personnages d'exister de façon très concrète, à l'image d'un héros assez complexe (et fort bien interprété) ou de la relation qui l'unit avec sa compagne, mais amène également parfois à un léger ennui, le rythme assez lent venant le confirmer. Heureusement, et même si cela ne suffit pas pour nous captiver, il faut reconnaître à Dong Yue (surtout pour un premier film) une sacrée maîtrise. C'est vraiment bien, bien foutu, visuellement très classe, exploitant avec beaucoup de talent les décors (sinistres) d'une ville où il pleut encore plus que dans « Blade Runner », et si les scènes d'action sont rares, elle valent vraiment le coup spoiler: (notamment la poursuite dans l'usine) , le récit pouvant également compter sur une poignée de moments « choc » et inattendus spoiler: (le premier restant, évidemment, le suicide de Yanzi sous les yeux de Yu) . De belles qualités, donc, pour un film qui me restera un minimum en mémoire, mais dont la dimension presque lancinante empêche clairement de montrer un réel enthousiaste pour une enquête passant trop au second plan. Un peu frustrant.
Vu en vo et une traduction certainement pas terrible plus des lettres en chinois incomprehensible et pas traduit donnent pas mal de difficultes a comprendre certaines parties de l'histoire. Les acteurs ne sont pas terrible non plus et l'ambiance pluvieuse et grise du film n'aident pas a s'interresser a l'ensemble.
Bon, oui, mais en fait non. Il y a du bon dans ce thriller, heu, cette romance, pardon, ce récit historique, ha non, ce drame social, bon, bref, on ne sait pas vraiment. Mais il y a aussi du mauvais, et même du très mauvais, façon film de série B, qui vient trainer là et presque faire rire tant la ficelle est grosse. En conclusion c'est un film à voir pour son univers (sauf si vous êtes en phase de descente dans votre dépression), son ambiance, le dépaysement offert et son esthétisme foncièrement noir et sombre. Chose curieuse, au sortir de la salle il pleuvait ce soir, et sur mon trajet en vélo j'ai trouvé une chaussure orpheline en plein centre-ville, d'où le fait que j'ai éclaté de rire devant d'autres passants. Si vous voyez ce film vous comprendrez.
L’époque est parait-il celle de 1997, à quelques mois de la rétrocession de Hongkong à La Chine … . Ce qui m’apparait peu clair ( ça ne se voit pas , ni ne s’entend ) et surtout n’interfère jamais sur le décor sinistre et poisseux d’une usine perdue dans un terrain vague où un tueur agit sous la pluie. Celle-ci est incessante, ce qui permet au réalisateur de poser un regard peu amène sur son pays, où telle une parabole, un agent de sécurité de l’usine tente de résoudre l’énigme des meurtres de femmes. Je crois que sans ce personnage, sa personnalité et ses rapports ambigus avec le chef de la police, le film passerait à la trappe. Dong Yue a beau signer une première mise en scène pertinente , mais la situer dans un tel décor de pluie et de boue mêlées, sur un scénario très hésitant, voire indistinct, ne résiste pas aux arguments présentés à l'origine. Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Pas grand chose à dire sur ce film malheureusement. C'est beau, c'est plutôt bien filmé, ça a une thématique intéressante, le scénario a quelques twists bien vus, sans trop appuyés ses effets, mais voilà, c'est long, c'est long et c'est pénible à suivre, c'est mou et ça ne raconte pas grand chose. Alors oui, il pleut et l'ambiance humide est bien rendue, mais on est loin de "Seven" ou encore du "Memories of murder", c'est parfois énervant à suivre et ça se supporte difficilement jusqu'à la fin. Mais bon, ça trouvera sûrement des admirateurs. Je n'en fais partie mais il faut reconnaître qu'il y a du talent à la base.
Un polar étrange. En effet, Une pluie sans fin de Dong Yue est un film policier où l’intrigue criminelle n’est qu’un prétexte à l’étude de son personnage principal (surtout quand on découvre à la fin que le criminel est mort en milieu de film alors que sa recherche a engendré tout le reste du film), accompagné d’un travail d’ambiance jouant énormément sur une pluie continuelle (il a rarement autant plu dans un film depuis Seven). Ce choix peut autant plaire au spectateur (le film possède un petit côté hypnotique) que le décontenancer s’il attend un polar plus conventionnel.