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rogerwaters
141 abonnés
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4,0
Publiée le 29 juillet 2018
Présenté comme un polar dans la mouvance de Seven, Une pluie sans fin est surtout un vrai film d’auteur chinois qui tente de faire le bilan désastreux de l’industrialisation du pays et de l’exploitation d’une main d’œuvre anonyme que l’on prend, use et jette sans aucun égard. Si l’atmosphère est bien celle d’un polar, il faut chercher sa raison d’être du côté de la critique sociale et politique. Toutefois, le cinéaste doit avancer masqué dans un pays où la critique du régime n’est pas autorisée. Il le fait de manière brillante pour tout spectateur qui aura à cœur de décoder le discours virulent envers une nation perdue dans le productivisme à tout va. La fin, ironique, évoque d’ailleurs le passage d’une société industrielle à l’ère de la grande consommation et on en imagine déjà les ramifications. En matière de polar, l’intrigue n’est pas trop mal ficelée et débouche sur un grand vide comme dans l’excellent Memories of Murder coréen. La référence est sans doute un peu écrasante, mais le discours n’est en rien identique et donc le réalisateur trouve sa voie, originale. Il faut souligner que le métrage n’est jamais ennuyeux et que la réalisation est superbe, avec une photographie délavée magnifique, donnant à cette cité industrielle une allure infernale de fin du monde. Vraiment brillant.
On retrouve tous l'univers qui a fait le succès de memory of murder une pluis qui ne cesse de tomber une ambiance noire un chef œuvre à tous les niveaux
Plus qu'un thriller donc le cinéaste a voulu témoigné d'un contexte géo-politique et social particulier, la rétrocession de Hon-Kong symbolisant une frontière entre passé et avenir. L'ambiance poisseuse donne effectivement une atmosphère pesante et de malaise ambiant. L'enquête reste finalement assez classique mais enrichit par cet amour du travail zèlé du "héros" qui reste une sorte d'icône communiste du travailleur plein d'abnégation et de loyauté. Malheureusement un rebondissement s'avère être une mort aussi incompréhensive et stupide, comment justifier cet acte pour une raison aussi futile ?! Résultat, un beau et bon film, parfois maladroit mais prenant. Site : Selenie
Chine, 1997. Dans une petite ville industrielle, des femmes sont retrouvées égorgées. Alors que la police ne parait guère efficace, Yu Guowei, le chef de sécurité de l'une des usines, tente de mener l'enquête à sa manière. Malgré ce que ce pitch laisse entendre, "Bàoxuě jiāng zhì" n'est pas vraiment un polar, ni un thriller, mais plutôt un drame social. L'enquête passe en effet totalement au second plan, pour que le récit se focalise sur ce protagoniste qui a des aspirations mais prend de plein fouet la fermeture des usines d'état. A ses côtés, de nombreux personnages qui souhaitent quitter leur morne quotidien mais qui n'y parviennent pas vraiment. Filmé sous un pluie battante avec un filtre grisâtre en permanence, ce film a un certain style visuel, offre quelques séquences très efficaces (une scène de poursuite notamment), et un sujet profond. Mais il souffre de plusieurs longueurs, ce qui est dommage car pour son premier film, Dong Yue démontre un certain talent.
Formidable du point de vue de l'atmosphère, pluvieuse, triste et grise, et de l'interprétation du détective obsessionnel allant jusqu'à sacrifier sa vie privée pour son enquête. Un peu moins du point de vue de l'histoire qui tire un peu en longueur et offre une conclusion un peu frustrante.
Polar étrange et fascinant, efficace dans son suspense et proposant de belles idées de mise en scène. Un premier long métrage qui révèle un auteur à suivre.
Production venue de Chine, "Une pluie sans fin" est le premier long-métrage de Dong Yue. Pour résumer, on dira qu'il se situe parfaitement entre David Fincher et "Memories of murder". D'un côté l'ambiance très pluvieuse et poisseuse fait évidemment beaucoup penser à "Seven" tandis que l'on retrouve une quête obsessionnelle d'un assassin. Ces deux influences mélangées sont une raison suffisante pour découvrir ce film. Car "Une pluie sans fin" possède toutes les qualités d'un bon polar. Dong Yue fait preuve de maîtrise et sert son sujet dans une photographie superbe et ténébreuse. Malgré quelques longueurs dans sa seconde partie, l'ensemble est captivant et le potentiel est là. On espère ainsi un second film davantage libéré de ses influences. Ce que le cinéaste parvient en revanche à insuffler est une belle peinture de la situation sociale de la Chine et ses mutations historiques. En cela, le choix de 1997 comme cadre temporel constitue la meilleure idée possible .
Sympa. On ressent bien la pâte du cinéma asiatique. Il y a de beaux plans accompagnés d'une belle photographie. Les acteurs sont pas mauvais. La scène du restaurant est d'athologie et cela m'a rappelé des souvenirs ... pas trop de temps morts et beaucoup de rebondissements voire quelques mystères, on reste dans le flou et ça, j'aime. Le titre est évocateur et d'ailleurs quand je suis sorti de la salle ... il pleuvait à torrent ! Donc, bien dans l'ambiance. Celle ci (dans le film) est assez réussi. Après, j'ai quelques reproches à faire comme certaines longueurs, le fait que les 15 dernières minutes soient en trop et aussi dommage que la BOBsoit aussi légère car elle est bonne. Au final, ça ressemble à "The Chaser" mais ... en moins bien même si ça reste un bon long métrage. 13/20.
Je suis partagé après le visionnage d'Une Pluie sans fin. D'un côté, cette atmosphère pluvieuse, poisseuse, limite fantomatique, je l'ai trouvée géniale. Son détective est intéressant aussi. Chef de sécurité dans une usine, il se consacre corps et âme à cette enquête policière sur le meurtre de plusieurs jeunes femmes autant qu'il s'était consacré corps et âme à son boulot. Au risque de trop en faire. De se perdre. De n'avoir aucune vie privée. Ou de la délaisser. De se demander à la fin s'il n'a pas rêvé. De l'autre, le rythme est incroyablement lent malgré quelques sursauts assez violents. J'ai été tenté de décrocher à plusieurs reprises. Les aspects politiques, sociaux et économiques (1997, les usines, dix ans plus tard, un centre commercial à la place, des ouvriers jetables) et leurs changements auraient pu être plus creusé. Par rapport à Memories of Murder, il lui est inférieur. Et la solution du mystère peut être frustrante. Autant pour le spectateur que pour Yu.
Certes les acteurs sont tout simplement exceptionnels. Certes la qualité technique et plastique des plans est très virtuose. Certes les personnages sont très affinés d’un point de vue psychologique. Certes l'aspect socio culturel est fort intéressant. Certes, le scénario tient assez bien la route. Mais pourquoi diantre, le dénommé Dong Yue, nouveau venu sur la place, très disputée des metteurs en scènes chinois, se croit-il obligé d’étirer chaque scène indifféremment ? En revanche, certaines scènes qui méritaient d’être étoffées, car très éclairantes sur l’élucidation du mystère, il les raccourcies sans vergogne ! Un manque d’équilibre, qui se retrouve également dans le dosage des dialogues. Parfois un trop plein d'infos dans certains, parfois une maigreur d'explications dans d’autres. Ce manque de discernement fait que le film semble obscur, difficile à suivre, voire aride (pour un contexte où la pluie est omniprésente, quel paradoxe !). La pluie de récompense tombée sur ce film me semble franchement exagérée, par rapport à d’autres réalisations sorties en même temps et bien plus abouties.
Film dont l'intrigue policière n'est que secondaire et qui laisse au premier plan la vie dans les usines en Chine communiste de la fin des années 90. A travers son enquêteur, on suit tout le parcours, l'obéissance au pouvoir, le modèle que propose ce régime, les doutes tant au niveau des relations amicales ou amoureuses que sur sa place dans ce monde ouvrier. Le rythme est lent, les scènes longues et décortiquées si bien que par moment on lâche un peu le fil. Une ambiance sombre dans une ville décrépie, triste et pluvieuse, l'existence de ses habitants rythmée par des petits plaisirs ou interdits. Pas déplaisant mais une vision très "asiatique" pas forcément à la portée de tout public.
Loin d'être un thriller comme décrit par les critiques, Une Pluie sans Fin m'a vite dépassé par le peu d'entrain que propose ce film. Absence totale de dialogue, avancée du film qui repose sur pas grand chose, le réalisateur Dong Yue limite totalement la prise de risques tant rien n'y transparaît. Résultat, le film endors plus qu'il n'intéresse, le personnage principal est bien trop seul dans son marasme - on en voit beaucoup des scènes où le protagoniste principal marche sous la pluie. Comme de nombreux films asiatiques, qui très régulièrement me plaisent énormément grâce à une tonalité tellement différente, Une Pluie Sans Fin est finalement bien moins à l'aise avec cela que les autres films que j'ai vu.
Si l’on oublie cette impression que le film Une pluie sans fin ressemble un peu trop à Memories of murders, ce thriller chinois est finalement plutôt bon. Une première partie dynamique et intéressante qui n’arrivera pas à garder le même rythme durant la seconde partie. Tandis que la troisième partie se partage entre le fait que l’on a l’impression de partir un peu dans n’importe quoi pour se retrouver avec un twist final plutôt bien trouvé et surprenant finalement. Ce qui marquera le plus, c’est que pour une première réalisation, Dong Yue nous offre une réalisation réfléchie avec une image soignée avec le souci du moindre détail. Première production pour Dong Yue qui démontre déjà un assez haut niveau côté réalisation. Il faut tout de même s’accrocher lors du visionnage d’une pluie sans fin, mais ce thriller contentera tout fan de bon thriller asiatique.
Memories Of Murder continue de faire des petits un peu partout, ici c’est une libre adaptation chinoise. Même si il est très loin de son modèle j’ai bien aimé ce polar social qui dépeint une Chine archaïque, industrielle au moment où Hong Kong va lui être rattaché. Le film a aussi un petit côté Seven avec cette pluie continue et cette ambiance fin de siècle d’un monde qui s’écroule. Peut être un peu trop référencé justement pour être vraiment marquant, il n’en reste pas moins un très bon polar qui vaut le détour.